[Lygaeus equestris] Rouge et noir trop similaire !
Messagepar inachis ax »
Bonjour
Après avoir trouvé un Lygaeus equestris chez moi aujourd'hui (première fois que j'en vois un à cette latitude), j'ai décidé de rejeter un œil sur des individus que j'avais identifiés dans le sud. Il y en a un qui me fait particulièrement douter, car les tubercules antennifères sont assez saillants, même si pas fortement convexes, et le scutellum est très poilu contrairement à d'autres exemplaires (mais je n'en ai pas de vue de profil). Est-ce que ça pourrait être un L. simulans que j'aurais zappé ? Ou bien juste un equestris qui sort du lot ?
Axel Dehalleux : France : Le Bourguet : 83840 : 10/07/2018
Altitude : 821 m - Taille : 10-12 mm Réf. : 241771
les tubercules antennifères ne sont clairement pas divergents ; la zone rouge est peu étendue sur le vertex, la pilosité sur le scutellum est clairement prostrée, et non érigée, et les taches noires sur le pronotum sont plutôt larges : 100% equestris, sans ambiguïté, pour celui-ci, quoiqu'en dise l'apex du scutellum.
La pilosité du scutellum m'intriguait, car je n'en vois pas beaucoup en photos où elle est aussi développée et longue. Disparait-elle rapidement avec le temps après la mue ?
Le Paon du jour n'est dans aucune citation célèbre.
Axel :)
[Lygaeus equestris] Rouge et noir trop similaire !
Messagepar Fraf »
Je n'ai pas la réponse. La pilosité "accroche" plus ou moins bien la lumière, on ne la voit généralement pas, je ne suis pas convaincu qu'elle soit absente. Péricart a décrit le genre (au moins les espèces européennes) comme presque glabres, mais en réalité...
C'est le critère prostré / érigé qui semble plus important que la longueur ou la présence/absence...
Ce que je trouve intéressants, c'est que les derniers travaux de Dioli & al. sur la morphologie de simulans sont reliés à son écologie, et lui donne un début d'explication...
Je pense qu'il y a encore beaucoup à découvrir sur cet espèce / ce genre. Je ne suis pas, par exemple, convaincu que l'espèce soit unie et homogène d'Espagne jusqu'en Chine...
Je parlerais bien d'un très curieux spécimen que j'ai découvert, et qui n'est probablement rien de plus qu'une simple aberration chromatique d'un individu anormal, mais, mais... on est en train de se pencher sur la question, et je n'exclus pas que ça puisse être autre chose...
Le plus important, à mon humble avis, est de garder un lien vers la biogéographie : l'existence des différentes espèces, ou population, doit avoir une explication (à défaut d'une raison), même si on ne la connaît pas encore. Découvrir que simulans semble avoir une distribution alpine, par exemple, est très intéressant, parce que ça expliquerait pourquoi il est séparé d'equestris.
Ca expliquerait aussi pourquoi l'espèce a été découverte en Autriche, et est encore inconnue de Belgique, ou pourquoi on l'a très vite trouvée dans les collections en Albanie dès qu'on l'y a recherchée. Ca confirme les impressions déjà anciennes selon lesquelles elle se raréfie vers le nord et vers l'ouest...