La forme très effilée du gastre m'oriente vers le genre Ammophila.
Les pattes en partie rouges limitent apparemment le choix entre A. laevicollis et A. heydeni.
J'ai retenu divers choses, notamment "la partie supérieure du pronotum cireux avec duvet clairsemé chez laevicollis". La coloration des pattes, la disposition du noir sur le gastre m'amènent aussi vers cette espèce.
Mais, même si c'est la bonne bête, je veux bien quelques éléments plus rigoureux d'observateurs avancés...
Bien cordialement,
Jean-Laurent Hentz
Participez à l'amélioration des connaissances naturalistes sur le site de l'Observatoire du Patrimoine Naturel du Gard.
Si tu regardes la clé, tu verras que le couplet qui oriente vers l'une ou l'autre se fait sur :
“Derniers segments avec des reflets métalliques brillants, bleus ou verts” (qui envoie vers laevicollis)
Je peux te dire que ce critère n'est pas évident !
Chez le mâle, c'est le clypeus qui fait nettement la différence (ici on ne voit pas le clypéus du mâle — celui que tu as présenté seul, de profil, et dont on compte aisément les segments du gastre)
Si l'on compare à une heydeni “classique”, laevicollis a globalement plus de rouge (gastre, pattes, et même la base de l'aile d'un rouge plus vif et plus étendu). Mais sans même parler des sous-espèces des îles méditerranéennes, les variations d’heydeni sont importantes (peut-être deux espèces, actuellement confondues)
Tes bestioles ont toutefois une bonne gueule de laevicollis, et le milieu où tu les es trouvées est l’habitat typique où l’on s’attend à les rencontrer (dunes littorales ou arrière plage méditerranéennes).
Une impression, ce n'est pas suffisant ! On veut des preuves !
La preuve:
L'image 144213 montre une femelle. Certes, difficile d’estimer le nombre de segments du gastre, et même en regardant bien, j’admets qu'il puisse rester un doute sur le nombre d'articles des antennes (il y en a 12, et pour ceux qui ont l'impression que le bout de l’antenne est cassé : Non , c'est sa forme normale).
Par contre, on voit très bien l'extrémité de l’abdomen, et même sans être curieux, on doit savoir que, comme les femmes blondes, les femelles de ces deux Ammophiles, ont des poils situés à cet endroit ! (on voit bien les soies latérales légèrement courbes encadrant le pygidium)
Les mâles eux, n'ont pas de tels poils.
Donc, c'est bien une femelle.
Il faut savoir que laevicollis est la seule espèce française dont la femelle porte une bande médiane dorsale noire bien nette, comme le mâle, et comme les mâles des autres espèces. Quod erat demonstrandi.
Merci pour cette démonstration argumentée comme un chef !
J'ai effectivement quelques difficultés à donner un sexe à ces bêtes, mais si l'animal du haut est un mâle, j'ai une photo de face où l'on pourrait tenter de voir le clypeus...
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