J'ai récupéré une araignée encore vivante suite à une paralysie et je suis son évolution depuis un peu plus d'un mois maintenant, mais je bloque sur le nourrissage, on dirait presque qu'elle refuse d'aller sur les proies proposées.
Aussi, est venu la question : est-ce possible que le venin ait "bloqué" les chélicères, ou bien y aurait-il un possible impact sur le comportement ?
Je me permets de remonter ce message, peut-être certain(e)s connaisseurs-seuses sont revenu(e)s de week-end
Si vous avez également des conseils de livres dans lesquels je pourrai trouver réponse à mes questions c'est avec plaisir.
Je pense que d'autres, comme moi, ont vu ton message; le problème c'est qu'on a pas la réponse, même pas une approche.
Les venins bien étudiés sont ceux qui ont un rôle en santé humaine ou vétérinaire : soit des toxiques pouvant causer des troubles ou des allergies, soit des substances à partir desquelles on pourra élaborer des médicaments.
De plus, pour être étudié, un venin doit pouvoir être obtenu en certaines quantité. Plus encore, si c'est dans un but de production.
Il est donc peu probable que des études poussées aient été menées sur les venin des Sceliphrons, car pour cela il aurait fallu d'un côté des entomologistes capables d'identifier les espèces et de récolter le venin dans des conditions permettant l’analyse, et d'autre part des laboratoires de recherches particulièrement bien équipés, tout en sachant qu’il n’y a aucun enjeu commercial à la clé.
Ensuite, il aurait fallu inoculer le venin à différente doses, à des emplacement différents sur des araignées de différentes espèces pour en observer l'action; et peut-être faudra-t-il recommencer à diverses températures…
Qui veut investir là-dedans ? Sauf à persuader un labo pharmaceutique que le venin de Sceliphron peut donner de bon résultats dans le traitement de la maladie d’Alzheimer.
En attendant, on a que les observations des entomologistes de terrains (mêmes amateur et débutants).
Dans ce cadre, ton observation est interessante, et le sera encore plus si toi, ou un autre, arrive à reproduire cette expérience.
Effectivement, vu sous cet angle... tu as raison
Je me suis dit que le sujet étant intéressant, comme ça semble impacter le côté neurologique, peut être y aurait-il eu des études là-dessus.
Je tente de contacter le MNHN et je vous tiens au courant.
Pour ce qui est de reproduire l'expérience, entre 5 années de vacances au même endroit, c'est la première fois que j'assiste à cela.
Mais je note précieusement toutes les évolutions et on verra ou cela mène.
Tout bien réfléchi, il serait tout à fait “utile” au Sceliphron que l’instinct lié aux fonctions de nutrition soit bloqué en priorité.
Il serait dommageable qu'une des proies, conservant cet instinct, ne blesse la larve.
Des travaux sur les venins animaux :
Il y a eu beaucoup de boulot de fait à l'Institut Pasteur.
Il y a eu aussi de la recherche fondamentale dans une université (je crois que c’est celle de Rennes), moins tenue à l’époque par des objectifs économiques. (c'est loin !)
Merci Patrick, j'ai recherché ce livre du coup et il n'est plus édité et indispo pour le moment.
J'ai trouvé un ouvrage consultable en ligne, de 1922, je vais regarder ce qu'il s'y dit.
Pasteur a transféré ma demande au service concerné, pas encore de réponse du MNHN.
Je reviens vers vous, j'ai eu une réponse du MNHN.
La voici :
"Je n'ai pas lu de documentation précisément sur cette espèce mais les hyménoptères chasseurs d'araignées injectent du venin dans certains ganglions nerveux ventraux de l'araignée et la paralysent ainsi définitivement. Leur larve dans le nid se nourrit ainsi d'araignées vivantes mais paralysées et c'est donc elle qui finalement les tue en les consommant.
Si la paralyse a été faite correctement par la mère, l'araignée ne reprend pas son activité."
Actuellement "mon" araignée est toujours en vie, à suivre ici si vous êtes intéressé(e)s : viewtopic.php?f=42&t=132993
