Salut,
breviusculum est présent en Aquitaine, même si je ne l'ai jamais trouvé sur le littoral. Globalement il faut faire attention au concept de détermination par la seule logique de l'aire biogéographique connue parce que les abeilles sont largement méconnues et France et donc leurs aires et limites d'aires restent floues et dépendantes de la pression de capture plus ou moins hasardeuse, de microhabitats favorables (t°c + patch de fleurs + histoire agro-écologique d'un site). Ainsi on rencontre des populations de Trachusa interrupta, Melitturga clavicornis, Xylocopa iris, Lithurgus cornutus et chrysurus dans le centre de la France et même jusqu'aux confins de Paris pour ces espèces réputées, si ce n'est méridionales, très nettement thermophiles. On évoquera aussi dans la même situation biogéographique Andrena hispania. Enfin certaines espèces profitent du réchauffement pour gagner vers le nord.
Nombres d'espèces ont en France une répartition méditerranéo-atlantique cad qu'elles occupent le pourtour méditerranéen ( climat supra et meso-méditerranéen) jusqu'à l'Ardèche, la Drôme voir l'Isère, le Rhône, l'Ain, (voire Bourgogne) profite encore de la chaleur des plaine du Lauragais de la région Toulousaine, Certaines s'arrêtent à cette longitude, d'autres basculent de l'autre côté sur les plaines et les coteaux chauds des département 82-31-32 pour rejoindre quelques habitats thermophiles de l'intérieur des Landes, des Pyrénées-Atlantiques, Gironde (Bazadais, entre-deux-mers, Blayais). Là aussi souvent sur des sols calcaires (pelouses sèches). On observe une présence de ces espèces le long du littoral atlantique sur des sols sableux mais acides alors que les milieux acides plus continentaux (sables landais) sont évités par bon nombre d'espèces (milieux beaucoup plus froid). Le littoral atlantique est ainsi colonisé jusqu'à la Vendée (Oléron est réputé pour ces habitats très thermophiles à chêne vert et Hibou petit-duc p. ex.).
On peut retrouver certains
taxons dans des poches plus thermophiles (région de Roquefort dans les Landes, de Saint-Sever, bien que là, la connexion avec le Tursan (Pimbo, Castillon) soit plus fortes). Elles sont alors souvent très isolées dans un contexte périphérique très défavorables.
Enfin un vrai continuum existe depuis les milieux chauds de l'Aveyron (et extrême sud cantal), le Lot, le Lot et Garonne, la Dordogne, plus au nord la Charente maritime (coteau peri-angoumois) le tout plus ou moins connecté avec la Gironde et le Gers et quelques rares stations du nord du département des Hautes-Pyrénées. La partie Auchoise du Gers est fondu dans cet ''accent'' Charente-Aveyron.
Bien souvent les coteaux (pentes des vallées) sont les zones refuges ; les vallées des milieux plus austères à franchir pour assurer les ponts biologiques et génétiques entre vallées ou micro-région favorables... (en aparté les trames vertes et bleus aux échelles régionales voir locales (dans les révisions de PLU) me font parfois un peu tousser...)
De fait certains secteurs agissent comme des carrefours biogéographiques à la faveur de microvariations climatiques... La Malepère dans l'Aude accueille à la fois des espèces de milieux frais et de milieux très chauds, d'autres "spots" doivent posséder les mêmes caractéristiques dans la grande région toulousaine (je pense à la Grésigne) ; Idem dans le secteur Astaracois, mais aussi très localement dans le nord du Comminges, du Bigorre où on va rencontrer à la fois des espèces réputées nettement thermophiles mais tout un cortège d'Andrena de milieu frais ou plutôt montagnardes dans le sud de la France ou septentrionales (subgenus Andrena p. ex. (varians, apicata,...))
Alors bien sur ces espèces ne se trouvent généralement pas en aussi grande abondance qu'en milieu méditerranéen et ceci de ne concerne pas plus d'une trentaine d'espèces "ayant fait la bascule". ceci concerne principalement des Megachiles et osmies s.l. Anthidium s.l., peut-être quelques Colletes, Hylaeus et bien sur leur coucous. La découverte récente de Stelis simillima ou de Colletes julliaini entre Landes et Gironde en sont les plus récents exemples Pour les Andrènes c'est encore plus exceptionnel on citera Andrena bicolorata (Médoc, Bazadais, Tursan), Andrena leucolippa (Landes, Gironde).
Là encore il est alors très surprenant dans une petite région comme le Bazadais de rencontrer à la fois Andrena bicolorata et leucolippa mais aussi Andrena nigriceps, espèce nettement septentrionale...
Bref surprenant mais biogéographiquement logique.
Donc voilà soyons très prudent avec nos visions très restrictives des aires biogéographiques des espèces
David