
[Comment découvrir les espèces protégées]
Animateurs : Gyp', PPer, totor, bobabar, Noisette
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Bonjour Gyp, la voix de la sagesse a sans doute raison 

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Merci Asterix pour avoir précisé ta pensée...
Je pense qu'on peut clore le débat parce que les arguments de chacun ont été entendus et qu'il n'y aura vraisemblablement pas (mais comme souvent) de consensus
Rassure-toi cependant, cette espèce que personne ne cite n'est pas présente qu'ici...
(ce qui ne modifie en rien, pour moi, la pertinence ou non de ce panneau qui parle de "papillons")
et pour l'autre site, ma foi, je dirais que peut-être les deux papys n'y étaient pas pour tout (encore que ça me plairait de justifier ce panneau par la disparition d'une station à cause de la pression de chasse), et que peut-être cette station aurait pu être sauvée si les efforts adéquats avaient été fait à temps... encore faut-il que la connaissance et les moyens d'intervention suivent (je parle de protection/gestion des milieux, parce qu'en Franche-Comté comme ailleurs on ne fait pas que planter des panneaux d'un intérêt discutable, puisque discuté).
Je pense qu'on peut clore le débat parce que les arguments de chacun ont été entendus et qu'il n'y aura vraisemblablement pas (mais comme souvent) de consensus

Rassure-toi cependant, cette espèce que personne ne cite n'est pas présente qu'ici...
(ce qui ne modifie en rien, pour moi, la pertinence ou non de ce panneau qui parle de "papillons")
et pour l'autre site, ma foi, je dirais que peut-être les deux papys n'y étaient pas pour tout (encore que ça me plairait de justifier ce panneau par la disparition d'une station à cause de la pression de chasse), et que peut-être cette station aurait pu être sauvée si les efforts adéquats avaient été fait à temps... encore faut-il que la connaissance et les moyens d'intervention suivent (je parle de protection/gestion des milieux, parce qu'en Franche-Comté comme ailleurs on ne fait pas que planter des panneaux d'un intérêt discutable, puisque discuté).
MM
Même les punaises ? Surtout les punaises !
Même les punaises ? Surtout les punaises !
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Deux papys enfoirés, oui !ouran a écrit :et pour l'autre site, ma foi, je dirais que peut-être les deux papys n'y étaient pas pour tout (encore que ça me plairait de justifier ce panneau par la disparition d'une station à cause de la pression de chasse), et que peut-être cette station aurait pu être sauvée si les efforts adéquats avaient été fait à temps ...
Tu as sans doute raison, ils n'ont probablement fait que donner le coup de grâce à une population déjà fragilisée par son insularisation et l'absence de connection à une métapopulation, susceptible d'extinction au moindre aléa (climatique, incendie, épidémie ...). Mais, c'est un comportement impardonnable qui fait honte à toute la corporation des entomologistes, car délibéré et en toute connaissance de cause. Une bestiole dans le bocal, certains d'entre nous seraient sans doute prêts à passer l'éponge mais deux bocaux pleins

Vous avez bien de la chance en Franche-Comté ! (et pas uniquement d'avoir autant de belles tourbières)ouran a écrit :je parle de protection/gestion des milieux, parce qu'en Franche-Comté comme ailleurs on ne fait pas que planter des panneaux d'un intérêt discutable, puisque discuté.
Comme Carbonecity, j'ai quarante ans d'entomologie "dans les pattes", pour autant de désillusions diverses. En tant que vétérinaire de campagne et pour d'autres raisons, j'ai l'occasion de siéger dans quelque instance départementale où je suis sollicité pour donner mon avis et où j'ai l'occasion de rencontrer des personnes bien informées, par des canaux plus ou moins administratifs. L'exemple édifiant que j'ai en tête concerne un projet aéroportuaire soutenu en haut lieu et qui a pas mal défrayé la chronique ces dernières semaines. Quand l'étude d'impact a été lancée, après l'arrêté de déclaration d'utilité publique et sous la responsabilité d'un grand bureau d'étude régional, de nombreuses associations naturalistes ont pleinement participé, dans l'espoir enthousiaste de pouvoir "sauver" quelque chose. Il se trouve que la zone concernée a été particulièrement préservée des effets collatéraux de l'agriculture productiviste (c'est un vétérinaire qui soigne des vaches tous les jours qui le dit !) du fait de l'ancienneté du projet - 50 ans - et forme une mosaïque de prairies bocagères, de zones humides, de landes à bruyères et de bois d'une grande richesse autant floristique que faunistique. Quand je me suis enquis cette année des conclusions de l'étude d'impact et des mesures compensatoires légales, on (on va appeler ma source "Gorge profonde" en hommage à Richard Nixon

Autrement dit, quand il s'agit de transplanter quelques pieds d'Angélique des estuaires pour un chantier en bord de Loire, c'est bon pour l'image et facile à mettre en oeuvre, alors pas de problème. Sinon, on remplit un formulaire de dérogation et on détruit en silence ... les deux papys d'Astérix sont vraiment des amateurs, en comparaison !

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Je ne reviendrais pas sur le reste du débat mais concernant cette citation : cette demande de dérogation est la procédure légale et obligatoire concernant les espèces protégées, que ce soit pour un projet d'aménagement ou pour de la capture à des fins scientifiques. Il n'y a donc, en fait, aucun scoop. Il y a des CERFA à remplir et, si l'on veut obtenir cette dérogation, il faut faire un dossier. Le Ministère vient de publier récemment un guide pour rédiger ce type de dossier et les exigences. Le dossier présente notamment les inventaires, la répartition des espèces, les mesures d'évitement, Réduction et Compensation (démarche ERC). Théoriquement, l'ensemble des mesures devraient amener un effet nul sur les espèces protégées. La demande est ensuite instruite par la DREAL pour le préfet de département puis transmise au ministère et examinée par le CNPN. L'avis du CNPN est obligatoire pour toute dérogation. Cependant, il s'agit d'un avis et le préfet peut passer outre mais c'est rare.JeanAlain a écrit : la demande de dérogation à l'interdiction de destruction d'espèces protégées avait été déposée, en vue des travaux ...
Autrement dit, quand il s'agit de transplanter quelques pieds d'Angélique des estuaires pour un chantier en bord de Loire, c'est bon pour l'image et facile à mettre en oeuvre, alors pas de problème. Sinon, on remplit un formulaire de dérogation et on détruit en silence ... les deux papys d'Astérix sont vraiment des amateurs, en comparaison !
Actuellement, le public n'a pas son mot à dire sur cette procédure mais cela devrait être modifiée en 2013. Par contre, il y a un arrêté préfectoral, voire ministériel en fonction des espèce protégées détruites et il revient aux associations de le vérifier, éventuellement de l'attaquer et de suivre la mise en place effective des mesures (en l'absence de police de la nature...).
Cette démarche ne concerne que les espèces protégées. Les habitats et les espèces non protégées sont prises en compte lors de l'étude d'impact où le public à un avis à donner (mais le volet écologique est rarement prioritaire).
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En complément à ce que dit Karaba, précisons que pour l'Angélique des estuaires, le même formulaire a obligatoirement été rempli avec dépôt d'un dossier CNPN (l'espèce est protégée).
Christophe Girod
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Merci pour les infos complémentaires, que j'ignorais (mea culpa), et qui me rassurent ... à moitié.
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Tu as raison de n'être rassuré qu'à moitié. Je n'ai pas 20 ans d'expérience mais ai quand même vu quelques dossiers qui restent en travers de la gorge. Le passage au CNPN n'est pas un gage de la bonne qualité des études, ni l'avis de l'autorité environnementale lors des études d'impact car, sans connaître le terrain et sans avoir fait d'inventaire, on ne peut avoir un véritable jugement sur la qualité de ces inventaires : il peut suffire de dire : "j'ai fait du terrain, j'ai rien vu, donc il n'y a rien" pour que ça passe. Un contrôle/suivi par les associations afin de servir de contre-expertise ou de partenaire impliqué est malheureusement souvent indispensable.
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- Membre confirmé
- Enregistré le : mercredi 3 décembre 2008, 17:47
- Localisation : Nantes
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Pour le moment, les papillons bénéficient d'un sursis :
les CRS et les bulldozers sont surtout occupés à déménager des Homo sapiens altermondialistus, encore ce matin. Ce n'est pas une espèce protégée, donc pas besoin de dérogation ni de CERFA ... et pas de bocal à cyanure, une matraque suffit.
les CRS et les bulldozers sont surtout occupés à déménager des Homo sapiens altermondialistus, encore ce matin. Ce n'est pas une espèce protégée, donc pas besoin de dérogation ni de CERFA ... et pas de bocal à cyanure, une matraque suffit.

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- Animateur—Admin-galerie
- Enregistré le : mardi 16 septembre 2008, 10:29
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@ ouran et serenense : je suis avec vous
@ Asterix : et à part te féliciter de l'absence de panneau, tu as fait quoi quand tu es tombé sur tes papys flingueurs ?


@ Asterix : et à part te féliciter de l'absence de panneau, tu as fait quoi quand tu es tombé sur tes papys flingueurs ?
@Karaba : ces mecs des bureaux d'étude, y'en a pas un de sérieux !Karaba a écrit :il peut suffire de dire : "j'ai fait du terrain, j'ai rien vu, donc il n'y a rien" pour que ça passe.

A vingt ans, je n'avais en tête que l'extermination des vieux; je persiste à la croire urgente mais j'y ajouterais maintenant celle des jeunes; avec l'âge on a une vision plus complète des choses (Cioran)