[Pierre Berger] Actualisation du Villiers, cérambycides de France

[Yann]

Je partage l'avis de Cocoléo sur l'utilité variable des photos (si ce n'est pour le plaisir des yeux bien sûr...).

[znort]

Ouf ! enfin reçu.

Première constatation, les deux cerambycobibles ont sensiblement le même poids entomologique : 1380 g pour Villiers, 1400 g pour Berger.

J'ai eu à peine le temps de le survoler à grandes enjambées et en diagonale, mais voici mes premières observations :

Première constatation en parcourant le "Catalogue systématique" : Les Vesperus ne sont plus des Lepturinae Vesperini comme chez Villiers, ni des Vesperidae comme pour le catalogue de Brustel & al., mais comme pour L&S : des Vesperinae. Ce qui, à mon sens n'a aucune importance.

Un astucieux et bien pratique "Tableau des correspondances Faune de Villiers – Faune actuelle" permet une mise à jour de la nomenclature, même si certaines positions n'entraînent pas mon adhésion ; mais je n'ai pas encore pris le temps d'examiner tout ça en détails.

Par rapport au Villiers :

7 espèces supprimées : Lampropterus femoratus, Axinopalpis gracilis, Brachypteroma ottomanum, Glaphyra kiesenwetteri, Stenopterus flavicornis, Derolus mauritanicus et Agapanthia cynarae.

17 espèces ajoutées (introduites ou séparées à tort ou à raison de vieilles espèces bien connues) : Stenurella sennii (à noter que P. Berger émet un doute quant à la validité spécifique de ce taxon, ce qui conforte ma position), Aegomorphus francottei, Leioderes kollari, Phoracantha semipunctata, Rusticoclytus pantherinus, Xylotrechus stebbingi, Neoclytus acuminatus, Chlorophorus glabromaculatus, Agapanthia suturalis, Agapanthia sicula malmerendii, Agapanthia intermedia, Parmena unifasciata, Parmena meregallii, Anoplophora glabripennis, Leiopus femoratus, Leiopus linnei et Tetrops starkii.

Ce qui porte le nombre de nos espèces à 246.

L'illustration est sympathique (numérique oblige), chaque espèce fait l'objet d'une photo couleur des deux sexes avec quelques formes individuelles pour le plaisir des yeux. Toutefois la dimension de bcp de photos réduit leur intérêt à une vague idée de l'habitus. Ces illustrations figurent dans le corps du texte et ne sont pas, comme c'est souvent le cas, regroupées en planches en fin de volume, ce qui est bien agréable.

Quelques dessins au trait, souvent adaptés de Villiers, mais parfois très utiles pour séparer quelques espèces prochissimes.

A mentionner un détail qui m'a particulièrement plu : pour chaque espèce, indication de la derivatio nominis.

Les clés sont claires et ont réussi à s'affranchir du Villiers.

La distribution des espèces est mise à jour et très bien détaillée.

Un dernier point positif : l'index alphabétique est unique et non scindé en taxa supraspécifiques et taxa spécifiques et infra comme dans le Villiers.

L'auteur annonce le travail en cours, sous l'impulsion de Christian Cocquempot, d'une cartographie de la famille, mais sans plus de précisions. Il y a quelques siècles, c'était en projet à l'UEF à la diligence d'Hervé Brustel, aussi si quelqu'un a des infos sur ce sujet, merci d'en faire profiter la communauté.

En conclusion :

- Vous avez déjà le Villiers et vous avez suivi consciencieusement les news cerambycidologiques : son acquisition n'est pas indispensable.
- Vous avez déjà le Villiers mais vous vous êtes laissés aller : c'est le moment de vous remettre en question.
- Vous n'avez pas le Villiers : Qu'attendez vous ? C'est bientôt la St-Valentin, alors suggérez habilement à votre ministre-de-l'opposition de vous faire un petit cadeau sympa et utile.

Juste une question, Berger intègre Neoclytus acuminatus sur la base de la collecte d'un unique individu par Cantot dans le 86?

[Yann]

Cogolin 1976, 1977, Albi 1980 et Rouillé (Vienne) 1988 dans un pied de chaise venant des Vosges (Cantot 1990)
Berger se pose quand même la question du maintien en France...

[CocoLéo]

Berger se pose quand même la question du maintien en France...

Si l'espèce n'est pas réobservée dans la décennie à venir : exit

[Yann]

On peut se poser la même question pour Cornumutila lineata trouvée en 1933, 1948, 1963 puis 1991, sachant que Berger n'a vu ni les exemplaires de 1963 ni ceux de 1991...

[CocoLéo]

Quid de la fiabilité de l'observation de Bertout ?

[Yann]

Je ne remets aucune capture en cause, néanmoins, une bestiole prise 4 fois en presque 100 ans, loin d'être microscopique, dans un lieu plutôt fréquenté des entomos, ça laisse perplexe...
Mais je pense qu'on peut trouver un tas d'exemple de bestioles données comme disparues et finalement retrouvées.

[Le Rustique]

Merci Cocoleo de nous faire profiter de ta première vision synthètique du bouquin .....

Jacques et Yann ....d'un point de vue chorologique...... c'est comment par rapport aux infos du PIcard, 1929 , reprises (souvent mots pour mots) par Villiers 1978?
De plus .... Y a t il des cartes de distribution?

[Saturnin de la Poire]

Je ne remets aucune capture en cause, néanmoins, une bestiole prise 4 fois en presque 100 ans, loin d'être microscopique, dans un lieu plutôt fréquenté des entomos, ça laisse perplexe...
Mais je pense qu'on peut trouver un tas d'exemple de bestioles données comme disparues et finalement retrouvées.

c'est une bestiole des branchettes hautes, sa capture relève de la chance
et les boisements en question possèdent encore le milieux adéquat, dans des endroits particulièrement inaccessibles (c'est d'ailleurs pour cela que ces morceaux relictuels de vieille péciaire n'ont pas été transformé en beau mélézin par l'ONF)
il n'y a aucune raison que l'espèce en soit disparue

[Yann]

Je n'ai pas le Picard sous la main, mais pas de cartes de distribution.
Les données géographiques reprennent celles du Villiers (de ce que j'ai pu lire en quelques jours seulement) enrichies de données récentes.
Je regrette de ne pas avoir publié ma capture d'Aegomorphus francottei dans le Haut-Rhin (non cité)... ça aurait été la postérité