Bonjour,
Un peu flous et éloignés ces spécimens, mais voici ce que je peux en dire.
Il peut paraître quelque peu difficile, à première vue, de séparer ces spécimens même au niveau familial, car nous ne distinguons pas les critères principaux de l'une ou l'autre, à savoir : 
-Présence de plusieurs 
ocelles de chaque côté de la tête, d'épines sur les bords 
distaux des articles des pattes, et d'une griffe 
apicale simple ou double aux P. 15 : Lithobiidae
-Présence d'un seul 
ocelle de chaque côté de la tête (ou absence totale d'
ocelles), aucune épine sur les pattes, et griffe 
apicale des P. 15 triple : Henicopidae.
En général, hormis s'il s'agit d'un immature d'une espèce à spinulation déjà faible au départ comme par exemple 
Lithobius (Sigibius) microps Meinert, 1868, le critère de la présence/absence d'épines sur les pattes suffit à la séparation familiale. Ajouté à cela, la présence de 1 + 1 
ocelle (comprendre : un 
ocelle de part et d'autre de la tête) suffit à indiquer qu'il s'agit de 
Lamyctes emarginatus (Newport, 1844) car lui seul possède cette particularité en France. En revanche, l'absence totale d'
ocelles n'est pas systématiquement à rattacher à un individu Henicopidae dans ce cas précis : si on fait de la biospéologie dans les Pyrénées par exemple, on pourrait trouver des Lithobiidae troglobiontes dépourvus d'
ocelles. Des autres critères feront toutefois tout de suite comprendre que ce ne sont pas des Henicopidae (spinulation, proportions et segmentation des pattes et antennes...). La griffe 
apicale des P. 15 est probablement le caractère le plus caractéristique, mais observable seulement sous bino donc peu utile ici.
Mais heureusement, d'autres caractères que ceux propres à chaque famille peuvent nous aider ici. Par exemple, de nombreux Lithobiidae du genre 
Lithobius (sensu stricto) possèdent des prolongements dentiformes aux bords latéraux postérieurs de certains 
tergites (cas le plus fréquent : aux 
tergites 9, 11 et 13) : le spécimen de droite sur la photo possède justement des prolongements aux T. 9, 11 et 13 (sisi, regardez bien : sans prendre en compte le 
tergite forcipulaire (le tout étroit juste après l'
écusson céphalique), comptez les 
tergites (attention : alternance presque régulière de petits et grands 
tergites -presque car les 
tergites 7 et 8 sont sub-égaux-), et vous verrez les fameuses petites projections dentiformes aux bords postérieurs des 
tergites concernés (qui sont de petits 
tergites : par "petits", comprendre "pas larges longitudinalement"). Dans notre cas, ce critère rattache indiscutablement ce spécimen au genre 
Lithobius (sensu stricto), car dans la sous-famille Lithobiinae, il n'existe que chez des espèces de celui-ci (les prolongements en question existent aussi chez la sous-famille Ethopolyinae qui est strictement absente en région parisienne). 
Plus subjectivement (et beaucoup moins visiblement aussi), l'aspect des plages ocellaires n'est pas celui d'un Henicopidae, mais d'une espèce à plusieurs 
ocelles donc d'un Lithobiidae. 
Chez celui de gauche, c'est plus délicat : seul l'aspect de l'antenne gauche (à droite pour nous) suggère que celle-ci comprend un peu plus d'une trentaine d'articles (sans pouvoir le déterminer précisément car trop flou), donc qu'il ne s'agit ni de 
Lamyctes, ni de 
Lithobius (Monotarsobius), ni de 
Lithobius (Sigibius). Donc, par élimination... il pourrait s'agir de 
Lithobius (s. str.) également. 
A noter que je passe sous silence la séparation avec 
Eupolybothrus (un genre d'Ethopolyinae, justement), qui est absent dans l'aire considérée, et heureusement car sinon on serait bloqué au niveau familial avec ces photos. 
 
 
L'espèce précise est strictement impossible à déterminer d'après ces photos, et même si la taille est mesurée précisément et suggère qu'il pourrait s'agir de 
Lithobius (Lithobius) forficatus (L., 1758), d'autres espèces proches sont susceptibles d'être relativement grandes (dans l'aire concernée, il pourrait y avoir 
Lithobius (Lithobius) piceus L. Koch, 1862 et, peut-être mais très peu probable, 
L. (L.) pilicornis Newport, 1844. Les chilopodes muant encore à l'état adulte, et corrélativement leur taille s'acroissant encore quelque peu, le paramètre "taille" n'est seulement qu'indicatif et n'a que peu de valeur (évidemment, une petite espèce adulte d'une dizaine de mm n'atteindra jamais 23 mm).
Voilà en gros.
Bien cordialement,
Etienne