[Phloeomyzus passerinii] recherche en commun sur un Puceron lanigère

Un puceron, une cicadelle ou une cigale... point commun ? Un rostre piqueur-suceur et l'appartenance à l'ordre des Hémiptères !

Animateurs : lauzette, guillaume

minimoi
Membre
Enregistré le : dimanche 27 décembre 2009, 19:46
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recherche en commun sur un Puceron lanigère

Message par minimoi »

Bonsoir,

Oui c'est une bonne idée. Et bien sûr si d'autres visiteurs veulent apporter leurs remarques ou connaissances sur le sujet, ça ne pourra qu'être plus instructif !
Bilule
Membre confirmé
Enregistré le : mercredi 18 juillet 2007, 20:41
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recherche en commun sur un Puceron lanigère

Message par Bilule »

Bonsoir,
Je suis tombée sur cette page:
http://www.univ-orleans.fr/lblgc/module ... rytopic=10
Peut-être que si tu les contactes ils pourront t'apporter des pistes, conseils, documents ou autres?
minimoi
Membre
Enregistré le : dimanche 27 décembre 2009, 19:46
Localisation : toulouse

recherche en commun sur un Puceron lanigère

Message par minimoi »

Bonsoir,

Merci beaucoup pour ton lien Bilule, ça à l'air vraiment intéressant et ça touche paraitement mon sujet !
Je vais essayer de les contacter et je te tiendrais au courant.

Aujourd'hui, je devais rendre une petite synthèse de deux pages quant aux recherches que j'avais déjà effectuées. Je vous laisse mon plan (qui est vraiment provisoire et un peu bancal !) et la synthèse que j'ai rendu. Même si ça reste incomplet, ça donne une idée d'ensemble...
Bien sûr, si vous avez des remarques, suggestions ou critiques à faire je suis preneur ! :-)

I - Plan prévisionnel du mémoire
Intro. Présentation de Phloeomyzus passerinii dans son environnement.
1. Habitat, mœurs et cycle de vie.
2. Recensement de la population et premiers gros dégâts.

I. Un virage agronomique nécessaire.
1. Premières méthodes de lutte chimique par le vamidothion.
a. Apparition de résistances génétiques du puceron.
b. Interdiction du vamidothion suite à la directive communautaire 91/414/CEE.
c. De nouvelles méthodes de lutte qui s’imposent.
2. Rapprochement Phloeomyzus passerinii-Eriosoma lanigerum.

II. La lutte biologique.
1. Apport d’entomophages.
2. Adapter l’apport d’auxiliaires.
a. Facteurs climatiques à prendre en compte.
b. Association de divers auxiliaires.
c. Préparer un terrain le plus en adéquation possible avec les habitats des entomophages.
3. Une lutte intéressante mais qui demeure technique et coûteuse et qui nécessite d’adjoindre d’autres méthodes de lutte.

III. La lutte agrotechnique.
1. Diversité botanique.
a. La diversité des cultures. Résistance monogénique totale et résistance polygénique.
b. Un exemple de lutte agronomique contre le Méligèthe du colza, Meligethes aeneus F.
2. Zones refuges.

IV. La lutte génétique.
1. Des clones de peupliers plus résistants que d’autres.
a. La sélection variétale.
b. Le greffage.
2. La voie des SDN : Stimulateurs des Défenses Naturelles.

V. Les moyens alternatifs ?
1. savon noir, purin à base de fougères, feuilles de capucines pressées, scotch double face sur le tronc, copeaux de bois à la base de l’arbre... ???

Conclusion.



II – Synthèse des recherches actuelles (2 pages maximum)

Le puceron lanigère du peuplier, Phloeomyzus passerinii a un aspect jaune-verdâtre et ne mesure pas plus de 1.2mm de longueur. Il est facilement reconnaissable par les nombreuses sécrétions de filaments cireux blanchâtres qu’il porte à l’extrémité de son abdomen et qui recouvrent les troncs des peupliers lorsque les colonies deviennent importantes (env. 300 individus/cm² (DEPARTEMENT DE LA SANTE DES FORETS, 2006)).
Aujourd’hui, dans les zones où il est présent et sur les cultivars sensibles, il est devenu l’un des ravageurs les plus importants du peuplier. Pour autant, la lutte chimique étant clairement sur le déclin (interdiction croissante du nombre de produits phytosanitaires, contournement de résistances totales monogéniques par les bio-agresseurs...), maintenir la présence du puceron en dessous du seuil à partir duquel apparaissent des dommages inacceptables est devenu un réel défi.
Le premier moyen de lutte alternatif à la chimie mis en avant est la lutte biologique, c'est-à-dire l’apport d’entomophages. Certains auxiliaires sont en effet connus pour leur capacité à contrôler les taux de Phloeomyzus passerinii. C’est le cas notamment de l’hyménoptère Aphelinus mali dont la femelle pond ses œufs dans l’abdomen des Aphides adultes et dont la larve qui s’y développe tue le puceron. Cependant, dans la plupart des pays, et notamment ceux de l’Europe de l’ouest, la présence seul de ce parasitoïde demeure insuffisante. L’associer à d’autres entomophages comme le perce-oreille commun Forficularia auricularia semble donner de bien meilleurs résultats (MUELLER et al., 1987).
Mais à l’heure actuelle, la lutte biologique ne peut pas représenter l’unique solution. Les seuils acceptables de pucerons lanigères sont en effet bien souvent dépassés. D’autre part, cette méthode, qui en outre demeure technique, semble bien trop peu rentable lorsqu’elle est appliquée en extérieur et donc dans les peupleraies... Toutefois, si les apports inondatifs ne semblent pas être la solution, les apports inoculatifs sont à étudier avec intérêt. Enfin, il convient de noter que toute intervention qui aura pour optique de recréer la diversité des milieux nécessaires à l’habitat des auxiliaires (diversité des cultures, enherbement des peupleraies (attention cependant à cette méthode qui peut augmenter les populations de pucerons), haies à proximité des cultures) est plus que souhaitable (REBOULET, 1999).
Si la diversité des cultures est une source de pérennisation des organismes entomophages, il apparait que la densité d’ennemis naturels à P. passerinii varie de façon significative avec le type de cultivar. On entre de cette façon là, dans une autre forme de lutte : la lutte agrotechnique. En effet, il a été montré que certains peupliers, et notamment les peupliers euraméricains avec en chef de file le cultivar l214, sont les plus attaquées par le puceron lanigère (MAUGARD et al., 2004). D’un autre côté, P. passerinii n’est pas capable d’infester les clones Populus alba en Iran (SADEGUI et al., 2007). Malgré cela, la meilleure solution semble de faire un mélange de cultivars résistants et non résistants à P. passerinii. En augmentant les résistances polygéniques, on évitera ainsi au maximum que les résistances monogéniques ne puissent être contournées dû à de nouvelles variétés de puceron (comme c’est le cas en Europe où Phloeomyzus passerinii est capable d’infester P. alba). Il est évident que la lutte agrotechnique dans les peupleraies est bien plus compliquée qu’elle ne pourrait l’être dans des cultures de céréales renouvelées chaque année mais, même si elle est moins efficace, il demeure important de l’associer le plus possible à la lutte biologique.
Ayant pris en considération les différentes résistances des cultivars, la lutte génétique présente de toute évidence un potentiel non négligeable. Ainsi des croisements interspécifiques entre différents cultivars sont susceptibles de donner de bons résultats. On pourrait de la sorte augmenter les résistances polygéniques, toujours dans le but d’empêcher le contournement des résistances monogéniques. D’autre part, si l’on se tourne vers le puceron lanigère du pommier, Eriosoma lanigerum, qui effectue une partie de son cycle dans les racines, des portes greffes plus résistants (M106 et M111) que le porte greffe classique M9 ont pu être isolés. Des solutions suivant le même principe peuvent être apportées pour notre cas puisque Phloeomyzus passerinii passe l’hiver dans les anfractuosités de l’écorce et dans les racines principales. Il faudra cependant porter une grande attention au porte greffe choisi pour ne pas endiguer la prolifération du puceron au détriment de nouvelles maladies atteignant des racines devenues plus fragiles comme ce pourrait être le cas en arboriculture en développant M106 ou M111 à la place de M9.
Question génétique, une nouvelle voie est en plein essor : la voie des SDN : Stimulateurs des défenses Naturelles. Il s’agit là de médiateurs chimiques (souvent naturels) qui vont avoir une action sur la physiologie des plantes. Dans notre cas, ce seront principalement les allomones qui joueront le rôle souhaité : l’interaction entre la plante hôte et le puceron en cherchant à exploiter les défenses naturelles de la plante et les faiblesses de l’insecte. De la sorte, on cherchera à développer les substances volatiles répulsives envers les aphides (comme le E-β-farnésène (EBF) que libère la pomme de terre (HARMEL et al., 2008)) ou au contraire diminuer les substances volatiles attractives perçues par l’insecte au fur et à mesure de ses « piqûres tests ». Celles-ci lui permettent en effet de tester les composés interne de la plante avant de s’installer durablement et de piquer le phloème pour y prélever la sève élaborée, ce qui sera la source de dégâts sur le peuplier (« peau de lézard », nécroses corticales accompagnées d’écoulements noirâtres et entourées par un bourrelet de cicatrisation, mortalité de branches basses et d’arbres...). Les facteurs physicochimiques de surface impliqués dans l’acceptation de la plante hôte, les composés internes de la plante ou encore les métabolites secondaires seront également à étudier.
Quoi qu’il en soit, la lutte contre le puceron lanigère du peuplier, Phloeomyzus passerinii, ne pourra pas se faire d’une seule façon. La lutte chimique ou les résistances génétiques « totales » des variétés à des bioagresseurs se sont révélées sujettes à des contournements bien plus rapides par le bioagresseur qu’il n’a fallu de temps pour les développer. Aujourd’hui, c’est tout un ensemble de techniques qui ont une efficacité partielle (variété partiellement résistantes, lutte biologique, diversité botanique, voie des SDN...) qu’il convient d’utiliser de façon raisonnée et réfléchie avec une combinaison optimale qui sera déterminée en fonction de la situation de production.
basc
Membre confirmé
Enregistré le : lundi 14 août 2006, 13:20
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recherche en commun sur un Puceron lanigère

Message par basc »

Bonjour,

le temps me manque, je vais essayer de répondre progressivement, quitte a faire plusieurs messages.

Concernant ton chapitre sur la lutte chimique : je te suggère d'oublier le Vamidothion. Cette molécule n'est plus autorisée depuis des années, donc il n'y a aucun intérêt d'en parler. vu le nom, c'est un organo-phosphoré, une véritable merde, les molécules de cette famille chimique sont quasiment toutes passées à la trappe ( et heureusement !), les survivantes sont sur la sellette.
Vas sur le site e-phy, dans 'usage' tu regardes 'arbres et arbustes d'ornement' puis 'ravageurs divers' :
Tu tombes sur les molécules homologuées. Tu t'apercevras qu'il s'agit essentiellement des pyréthrinoïdes de synthèses (déltaméthrine = decis ; lambda-cyalothrine = karate, bifenthrine = kiros etc...), très peu sélectives de la faune auxiliaire.
En revanche, sur le puceron lanigère du pommier, le pyrimicarbe est utilisé, c'est un pesticide ne nous leurrons pas, mais il est relativement sélectif de la faune auxiliaire (coccinelle, chrysope....). Dans ton chapitre sur la chimie, tu peux faire un parallèle, et voir si des essais ont été réalisés avec ce produit sur peuplier.
@+
minimoi
Membre
Enregistré le : dimanche 27 décembre 2009, 19:46
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Message par minimoi »

Bonsoir,
En fait, je pensais parler du Vamidothion succintement pour montrer que la problématique a commencé à être abordée par la chimie mais malgré des produits forts, P. passerinii (comme les autres insectes) présente des mutations génétiques rapides qui lui confère diverses résistances. D'où le fait que la chimie ne peut aujourd'hui, plus représenter la solution...
En tout cas, merci pour le site des molécules homologuées, je pensais que cette liste était seulement disponible en livre.
a bientôt.
minimoi
Membre
Enregistré le : dimanche 27 décembre 2009, 19:46
Localisation : toulouse

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Message par minimoi »

Bonjour,

Juste pour vous dire que j'ai fini mon mémoire bibliographique sur Phloeomyzus passerinii et son interaction avec le peuplier.
Si vous souhaitez vous renseigner sur le sujet, faite le moi savoir, je vous enverrais mon mémoire avec plaisir !
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pierred
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Enregistré le : mercredi 20 avril 2005, 6:58
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recherche en commun sur un Puceron lanigère

Message par pierred »

Bonjour,

C'est sympa de venir nous tenir au courant.
Tu n'aurais pas quelques bonnes photos de la bestiole ? Nous n'en avons pas dans la galerie, si je ne me trompe.
Pierre D.
minimoi
Membre
Enregistré le : dimanche 27 décembre 2009, 19:46
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Message par minimoi »

Bonsoir,

Je n'en ai pas fait moi même.
Par contre je ne sais pas s'il est possible de mettre en ligne des photos issues de publication ? S'il n'y a pas de problème à cela, O. BAUBET en a fait une à fort grossissement que l'on peut trouver sur ce lien : http://agriculture.gouv.fr/sections/the ... HLOPAS.pdf
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pierred
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Enregistré le : mercredi 20 avril 2005, 6:58
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Message par pierred »

Bonjour,

Non, on ne peut pas prendre les photos publiées, sauf à demander l'autorisation de l'auteur.
Pierre D.

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