question congelation

Message par **Cécile B.** » jeudi 1 décembre 2005, 23:34

Saturnin de la Poire a écrit :ça bouffe la gaine de mielline.

en général......ce sont des larves qui mangent le miel
Aie aie, ton cerveau abrite des larves qui te grignotent les neurones!

la gaine de mielline, c'est un isolant qui entoure, de facon interrompue, les gaines nerveuses du système nerveux périphérique. Ou central, je ne sais plus... ah j'ai encore abusé de l'acétone

Message par **velvet** » vendredi 2 décembre 2005, 10:52

Cela doit faire le même effet que la pepsine qu’utilisent certains collègues pour préparer les insectes durs et cassants.

La pepsine, si je me souviens bien, est une enzyme qui attaque les protéines contenues dans les membranes inter-segmentaires.

Moi j'ai une question bête : peut-on congeler, décongeler et recongeler les bêtes ? Je sais que c'est interdit pour la bouffe car favorisant la prolifération de Bactéries... Evidemment, je n'ai pas l'intention de manger mes coléos, mais je me demandais si à l'usage, ça pouvait accélérer leur détérioration et leur pourrissement ?

Message par **Dom'** » vendredi 2 décembre 2005, 11:17

Saturnin de la Poire a écrit :la gaine de mielline, c'est un isolant qui entoure, de facon interrompue, les gaines nerveuses du système nerveux périphérique. Ou central, je ne sais plus... ah j'ai encore abusé de l'acétone

Pour qu'il n'y ait pas de confusion, je précise que c'est de MYELINE qu'il s'agit (comme dans polioMYELite) ...

Dominique

Message par **FD.** » vendredi 2 décembre 2005, 11:36

La question de la congélation se pose beaucoup dans les muséums où c'est le traitement radical ou préventif des attaques contre les larves de Dermestidae (anthrènes notamment).

La seule chose à laquelle nous faisons plus particulièrement attention est d'emballer précautionneusement la boîte à congeler avant sa prise de froid et de la redéballer qu'une fois que la boîte a repris une température ambiante (ce choc ne doit pas être trop brutal > il vaut mieux ne pas sortir la boîte du congel à -20 et l'exposer en plein soleil provençal à 35, les spécimens et leur étalage risque de mal le vivre !)

Une fois la température de la boîte et des spécimens revenue à la normale, il vaut mieux laisser bien s'aérer et sécher la boîte avant de la ranger avec les autres, dans les réserves par exemple.

Ce principe permet d'éviter la condensation qui favorise les moisissures (toujours le résultat d'un air stagnant et d'une humidité).

Je ne pense pas que le fait de congeler des tas de fois les mêmes spécimens leur porte atteinte si on prend ces précautions, mais si il y a d'autres expériences, je suis preneur !

La congélation est encore une méthode récente, elle s'est considérablement développée depuis les années 80 en France et à l'étranger mais nous n'avons pas encore un recul suffisant sur ces effets sur tous les matériaux (bois, encres, etc.)...

Bien cordialement,

FD

Saturnin de la Poire a écrit :la gaine de mielline, c'est un isolant qui entoure, de facon interrompue, les gaines nerveuses du système nerveux périphérique. Ou central, je ne sais plus... ah j'ai encore abusé de l'acétone

La gaine de myéline donne aux neurones leur aspect blanc nacré => substance blanche. Les zones sans myéline (zones de synapses entre neurones) sont donc plus grises => substance grise. La substance grise cérébrale, c'est en gros la surface du cerveau (cortex cérébral) et les parties profondes (thalamus etc....). Le reste, c'est de la substance blanche (transfert d'influx entre zones grises). Si mes souvenirs sont bons, pas de myéline chez les insectes (ca qui explique la lenteur de transmission d'influx).

Pour répondre à Sylvain et les risques liés à la congélation/ décongélation. Le problème se pose pour des cellules hydratées : la congélation peut former des cristaux de glace qui perforent les membrances cellulaires : les cellules sont donc mortes, et surtout leur contenu accessibles aux bactéries et moisissures diverses (toujours présentes dans l'air ambiant)
Si un tissu est parfaitement déshydraté, la congélation ne risque pas d'altérer les cellules (c'est ce principe qui permet de congeler des spermatozoïdes ou des embryons et de les retrouver vivants après décongélation). Si les conditions de stérilité sont assurées, les risques sont alors minimes.

Pour vos bestioles, la congélation ne doit donc pas trop altérer les cellules (vos bestioles sont censées être déshydratées)
Par contre, l'introduction d'humidité (qu'il y ait eu ou non congélation) peut favoriser la prolifération bactérienne dans les tissus (miam miam, beaucoup de lipides et de protéines dans un insecte !)

Pour la destruction des mosissures, bactéries et autres anthrènes : des rayons UV, X ou gamma ne peuvent pas être une solution? (pas les UV en fait à cause de l'encre des étiquettes?)

Message par **FD.** » vendredi 2 décembre 2005, 13:33

Pour la destruction des mosissures, bactéries et autres anthrènes : des rayons UV, X ou gamma ne peuvent pas être une solution?

Dans ce dernier cas, il faudrait revoir le budget des muséums français à la hausse

FD

Par contre, a-t-on testé la mise quelques jours en atmosphère abiotique (azote ou CO2). Ça ne devrait pas revenir plus cher que la congélation et ça n'en devrait présenter aucun des inconvénients.
Aucune préparation, aucun emballage, aucun risque pour les boites, cartons et étiquettes. Des caissons étanches mais sans spécifications extraordinaire, en fait pas plus étanches qu'un bon congélateurs, et des bonbonnes de gaz pas très cher, surtout pour le deuxième , qu'on peut même avoir sous forme de carboglace. Dans ce dernier cas, c'est même à la portée d'un particulier un peu bricoleur.
Savoir combien de temps il faudra pour évacuer totalement l'oxygène et combien de temps encore pour détruire les anthrènes. L'idéal serait de faire le vide, mais là, on retombe dans des coûts plus importants.

Par ailleurs, en ce qui concerne la dessication, certains sels très hygrosopiques peuvent être employés, toutefois pour une utilisation simple et propre, les gels de silice sont le mieux adapté.
Ils peuvent servir indéfiniment en les régénérant au four à 120°
Certaines marques de ces gels sont additionné de Chlorure de cobalt qui donne un beau bleu quand ils sont secs et actifs, un rose pâle (quasi incolore) lorsqu'ils sont saturés d'humidité.
Pour les pros, chez les fournisseurs de produit chimique
Pour les particuliers: Avoir un copain marchand de chaussures et récupérer tout les petits sachets des boites, les passer au four et les conserver dans des emballages étanches avant l'utilisation.

Anecdotiquement, pour se dépanner: Il semble que ponctuellement, certains qui ont besoin d'enlever la condensation dans des instruments d' optique, trouvent dans les tampons hygiéniques un succédané acceptable aux sachets dessicants! (Non vérifié!)

Message par **Didier** » vendredi 2 décembre 2005, 13:59

Cécile B. a écrit :Pour la destruction des mosissures, bactéries et autres anthrènes : des rayons UV, X ou gamma ne peuvent pas être une solution? (pas les UV en fait à cause de l'encre des étiquettes?)

Cécile,
Je pense que les UV sont à proscrire car toute la pigmentation de beaucoup de bestioles risque d'en souffrir énormément (comme pour l'encre des étiquettes justement). Il est bien recommandé de maintenir les insectes à l'abrit de la lumière pour cette raison.
Cordialement.
Didier.

Le Monde des insectes

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