Merci Bilule, pour ce magnifique travail de recherche bibliographique !
Le Ventoux et la Sainte-Baume semblent des coins extra pour ces rassemblements, pour lesquels un nombre d'un million d'individus est donné ! Le hêtre semble un bon support, mais il y en a d'autres.
Bonsoir,
Je ne pense pas qu'il s'agisse d'auratus (ovipositeur beaucoup trop court), ni flavipes car la femelle qui nettoie ses antennes sur la photo1, a l'éperon du tibia 3 court, bien plus court que le tarsomere 1 de la patte III qui se distingue bien (blanc) et dont la limite (plus sombre) se situe un peu avant la moitié de la longueur de l'ensemble des tarsomeres III. Or les espèces du groupe flavipes ont des éperons beaucoup plus longs dépassant la moitié du tarsomère 1. J'ai essayé d'identifier ce Torymus avec les clés de Marcus Graham ... pas super facile, plus de 150 espèces de Torymus en Europe. Sur les photos 2 et 3 on voit parfaitement que ce Torymus n'a pas de frenum délimité (pas de zone lisse sur la partie postérieure du scutellum), cela élimine pas mal de groupes d'espèces (azureus, austriacus, cupreus, armatus, baudysi, cyaneus, varians). On ne voit pas de ponctuations sur le mesoscutum (même si ce n'est pas super facile à voir), le pédicelle semble un peu plus court que le funicule 1, et le scape ne dépasse pas le vertex (en tout cas on voit qu'il s'arrête en bas de l'ocelle) donc on élimine les espèces des groupes erucarum et hedereae, on a déjà viré le groupe flavipes, la longueur de l'ovipositeur élimine les groupes apiomyiae (trop long) et favardi (trop court), on peut éliminer le groupe arundinis car la bestiole ne semble pas associée aux phragmitaies ... il reste donc les groupes cingulatus et bedeguaris ... là ça devient plus chaud ... dans le groupe cingulatus on va éliminer pas mal d'espèces car l'abdomen n'est pas rouge, et l'ovipositeur est égal au gaster ... en toute franchise ça n'élimine pas tout ... mais on peut dire que les plus abondantes de ce groupe sont virées. Dans le groupe bedeguaris on peut enlever toutes celles qui ont un ovipositeur long ... mais il en reste encore beaucoup ... On va utiliser trois mesures: l'index d'ovipositeur (L ovipositeur : L tibia III) que j'estime d'après les photos à 1.6-1.7 sur la femelle de profil en dessous de la feuille, la longueur de l'ovip / L du gaster (à peu près égales, donc 1) et le rapport / L ovip, environ 2.2. La coxa semble glabre, on ne voit pas de soies blanches qui normalement sont assez évidentes. Si on reprend la clé mais cette fois des espèces par Graham, qu'on élimine les espèces qui ne correspondent pas à nos critères visibles, celles qui ont des abdomen cuivreux, et celles qui n'appartiennent pas aux groupes cingulatus et bedeguaris. On ne trouve alors qu'un seul couplet correspondant (pour les parties visibles mais la coxa semble pileuse) : Ovipositor index 1.5-1.8, sheaths 1.0-1.15 length of gaster. Hind coxa with some setae dorsally in basal half. Hind femur not metallic (c'est vrai aussi !). Hair row on underside costal cell complete. Hosts on different plants, as far as known not on Artemisia in Europe (including Spain) ...... T. phillyreae Ruschka
Cette espèce est très commune dans le sud de la France, où elle attaque des cécidomyies sur genet, filaire etc. De plus, elle est citée (et sous un autre nom T. tripudians) pour former des "essaims" de femelles (swarms en anglais) en particulier sur le mont Ventoux (voir la recherche par Bilule). Donc, il fort probable que l'espèce des photos soient T. phillyreae même si un examen des spécimens permettrait de valider à 100% cette identification.
Bonne année à tous,
JYR
J'avais obtenu plusieurs individus de cette espèce émergés de galles d'Asphondylia rosmarini sur romarin. C'est Antoni Ribes qui les avait identifiés comme étant Torymus phillyreae et il m'avait dit notamment à propos de cette espèce:
C'est une espèce polyphage et très répandue, connue de galles de Braueriella phillyreae sur Phillyrea sp., Asphondylia sarothamni sur Cytisus scoparius, Stictodiplosis scrophulariae sur Scrophulariasp., etc., mais probablement aussi d'autres hôtes étant donnée leur abondance dans de nombreux habitats.
Ces galles sur romarin sont une nouvelle donnée hôte.