[Carpocoris pudicus] Carpocoris sp? 2

[Heteropteran]

Wow! Quelle surprise!

Il correspond certainement celle de C.pudicus. Mais il n'y a aucune encoche sur le bord latéral du scutellum. Donc, est-ce quelque chose d'intéressant?



Barış Çerçi : Turquie : Karaman : 70810 : 24/06/2014

Altitude : 1200 m - Taille : 10 mm

Réf. : 153335

[jeanphi_maurel]

Je pense que c'est plutôt Carpocoris melanocerus qui a une dent unique sur son paramère.

[Heteropteran]

Je suis sûr qu'il n'y a pas de dépression sur écusson (Je dois quatre spécimen et avec ce type d'apparence et aucun d'entre eux souffrent de dépression sur écusson). De plus, le paramère est plus proche de celle de C.pudicus. Je pense que cela est (avec l'autre femme dans le thème Carpocoris sp?) C.pudicus qui a une encoche très faible sur l'écusson (la forme de l'encoche est plus proche de celle de C. purpureipennis).

[Edessa]

Effectivement, bien vu et bonne idée d'avoir disséqué le paramère, j'aurais pensé qu'il aurait 2 dents.

Il est en tous points ressemblant à celui de C. pudicus je suis d'accord avec Heteropteran.

Cela pose la question de la subjectivité des caractères utilisés en taxinomie !
Si c'est bien C. pudicus, cela veut dire que l'encoche du scutellum est un caractère qui fonctionne à certains endroits de son aire de répartition et pas à d'autres.
(C'est justement ce qui avait troublé Ribes et Pagola-Carte (2013) pour C. mediterraneus.)
Cela montre qu'une étude de systématique doit tenir compte de toutes les formes d'une espèce donnée ou doit bien définir la zone d'étude.
Alors après on peut se poser la question de la prédominance d'un caractère par rapport à un autre ? C'est une définition subjective du systématicien.
Est-ce plutôt les dents des paramères qui sont à mettre en premier ou les autres caractères ?
On a souvent tendance à penser que les pièces génitales sont les plus importantes, mais ce n'est pas toujours le cas...
D'après Lupoli et al. (2013) le caractère des dents du paramère semble important car il est corrélé aux séquences d'ADN mitochondriales.

On discute ici sur quelques caractères phénotypiques, 3, 4, 5 tout au plus.
La comparaison de séquences d'ADN permet d'en avoir 40, 50 pour l'ADN mitochondrial, voire plus si on compare d'autres gènes.
A part 3 spécimens, l'étude de Lupoli et al. (2013) a porté sur un échantillonnage effectué uniquement en France.
Je pense qu'il serait intéressant de l'étendre sur les Carpocoris de l'Est.
Pour ce spécimen là par exemple on aurait une réponse sans ambigüité en analysant son ADN mitochondrial !

Est-on face à un problème phénotypique, c'est-à-dire que les caractères pour distinguer les espèces ont mal été choisis ?
Ou bien les critères ont bien été choisis mais on a eu des transferts de gènes entre "espèces", ou des hybridations, d'où des phénotypes mélangés ?
Ou bien s'agit-il d'une nouvelle espèce intermédiaire entre C. pudicus et C. melanocerus avec un paramère à une dent ?
Seule une analyse moléculaire pourrait vraiment y répondre.

Et le mieux pour cela est de penser à prélever sur le terrain des individus dans des petits tubes de type Eppendorf de 1,5 ou 2 ml pré-remplis d'alcool.
L'ADN est ainsi fixé et peut être analysé même des années plus tard. L'analyse ne nécessite qu’une patte, donc on peut revenir au spécimen et à sa morphologie.
Sur les spécimens secs, selon la vitesse à laquelle ils ont séchés, l'ADN peut être cassé en petits fragments ce qui les rend difficiles à analyser (pour un coût raisonnable...)

[Vinz]

Carpocoris (Carpocoris) pudicus (Poda 1761)