Bonjour,
cette mise à jour n'apporte pas grand chose de nouveau.
Je la commence par une photo de l'abdomen, qui complète les photos précédentes. Elle n'a pas été faite le même jour ni au même endroit, mais il s'agissait bien d'une femelle la même espèce. Il est intéressant de constater la présence de vaisseaux dans le
gastre.
Bernard Mallet : France : St Pierre de Chartreuse : 38380 : 06/08/2015
Altitude : 1030 m - Taille : 12-15 mm estimé
Réf. : 148195
Concernant l'identification de cet insecte, j'ai parcouru tous les textes essentiels (dont je peux communiquer la liste à qui la souhaite).
De ces textes, on peut retenir succinctement que HOLÝ 2012 traite des 3 espèces européennes d'
Ibalia, avec photos, et mentionne que
Ibalia leucospoides est la plus fréquente des trois, avec une période de vol en fin d'été (juillet à septembre).
I. rufipes, moins fréquente, s'envole en mai-juillet, tandis que
I. jakowlewi, encore plus rare, s'envole en mai-juin.
I. jakowlewi semble, quant à lui, lié au bouleau et à
Tremex fuscicornis. Ses ailes antérieures comportent des taches fumées. Donc exit
I. jakowlewi.
Des deux autres espèces,
Ibalia leucospoides et
I. rufipes, les diverses clés et schémas précisent bien que seule la première a de fortes rides obliques sur le
vertex. En outre, ces clés et schémas montrent que le mesoscutellum d'
Ibalia leucospoides n'est pas plus long que large en son milieu, tandis qu'il est distinctement plus long chez
I. rufipes.
Ibalia leucospoides a des fémurs 3 noirâtres, alors que ceux de
I. rufipes sont rouges.
Tout ceci confirme mon assertion initiale : l'insecte que j'ai photographié à plusieurs reprises est bien
Ibalia leucospoides.
Quod erat demonstrandum ...
Suivent quelques
réflexions résultant de mes observations, réflexions qui risquent autrement d'être perdues.
Comportement
L'insecte cherche avec ses antennes des endroits propices à la ponte. Il frétille constamment des ailes et de l'abdomen ; ces surfaces luisantes réfléchissant la lumière du ciel, il en résulte des "vibrations lumineuses" qui attirent l'œil jusqu'à 4 mètres de distance (pour ceux qui sont dotés d'une bonne acuité visuelle).
L'insecte est plus farouche que ne me laissait penser mon premier contact, au cours duquel j'avais pu toucher ses antennes.
De loin, son aspect laisse penser à une mouche de taille moyenne. Mais son vol est beaucoup plus direct et assuré que celui des diptères, de nature plus "brownienne", qui ne restent jamais posés longtemps.
En guise de conclusion
Une petite population (au moins deux individus vus simultanément) existe, qui fréquente quatre lieux de dépôt de troncs de résineux, situés en ligne sur une distance de 900 mètres, sur le flanc exposé au sud-est d'une petite vallée, à des altitudes variant entre 1030 et 1090 mètres. Selon les observations réalisées au cours de 12 séances d'affût, sur une période de 20 jours en août 2015, il ressort que son activité semble favorisée par le beau temps sec et a lieu plutôt en début d'après-midi (tout comme les sorties de l'observateur !). Se mettre à l'affût (petit siège tripode pliant) et attendre une ou deux heures est la meilleure façon de les voir, mais le résultat n'est pas garanti, certaines sessions étant plus productives et d'autres dépourvues de succès.
Si cet insecte intéressant a, jusqu'à maintenant, échappé en France à toute observation et photo
in natura, je l'attribue non pas tant au manque d'observateurs qu'au fait que l'insecte ressemble de loin à une mouche. Il faut savoir s'arrêter et attendre, près de troncs de résineux.
Cet insecte est vraisemblablement beaucoup plus répandu que l'on ne le pense, sur toute la France. Sinon, je n'aurais eu quasiment aucune chance de rencontrer cette petite population.
Je vous remercie de votre attention …
Trana