De la ferme à l'assiette : Ma méthode de préparation des coleoptères

Chasse, observation, techniques de collection Vos secrets
-----> par ici !

Animateur : alastor

Sujet précédentSujet suivant
Avatar du membre
Saturnin de la Poire
Ron-ron
Enregistré le : mercredi 11 mai 2005, 14:34
Localisation : Troupomey-Les-Deux-Eglises

De la ferme à l'assiette : Ma méthode de préparation des coleoptères

Message par Saturnin de la Poire »

euh... c'est que le début :lol:
Sat'

Si vous pouvez lire ça, c'est que vous êtes trop près
Avatar du membre
Saturnin de la Poire
Ron-ron
Enregistré le : mercredi 11 mai 2005, 14:34
Localisation : Troupomey-Les-Deux-Eglises

De la ferme à l'assiette : Ma méthode de préparation des coleoptères

Message par Saturnin de la Poire »

4. LE DÉCOLLAGE

les paillettes d'étalage, engluées de vernis, sont temporaires
donc une fois les insectes séchés, il faut les décoller
la durée de séchage est liée au temps que je mets à remplis mon séchoir :lol: 2 à trois mois en période de bourre, 4 mois l'été. D'ailleurs, c'est cette phase de décollage que je vais attaquer ce weekend, sur un séchoir plein. Y a du monde qui est arrivé cet été :D

la difficulté du décollage, c'est de toujours conserver l'ordre des bêtes. Je le fais donc avec le tableur d'étiquettes ouvert sur l'ordinateur. D'autant qu'il m'arrive de coller plusieurs bêtes sur la même paillette (même espèce et même localité, évidemment !), il me faut alors griser les étiquettes devenues inutiles dans le tableur (vous verrez après pourquoi !)

donc je prends la première bande de polystyrène, et je dépique tout dans l'ordre :

Image
Anonyme : France : Leuville-sur-Orge : 91310 : 25/01/2014
Altitude : 1 m - Taille : 800x1200 mm, en hêtre massif
Réf. : 146748

et au final, j'obtiens ceci :

Image
Anonyme : France : Leuville-sur-Orge : 91310 : 25/01/2014
Altitude : 1 m - Taille : 800x1200 mm, en hêtre massif
Réf. : 146747

(note : j'ai oublié de mettre mon email et mon nom sur ces deux clichés :oops: )

commence alors le décollage/recollage, par séries de 7/8 bêtes, dans l'acétone. 7/8 bêtes est un volume qui m'assure de facilement conserver l'ordre, d'ailleurs, quand je range les bêtes initialement dans le séchoir, quand j'ai préparé deux espèces proches, j’essaie de les séparer par 6 autres bêtes pour me faciliter cette tache (pas perdre de temps à redevoir les différencier sous bino pour savoir dans quel ordre je dois les remettre)

Image
A. Horellou : France : Leuville-sur-Orge : 91310 : 25/01/2014
Altitude : 1 m - Taille : bocal de micro-confitures
Réf. : 146750

Donc :
je plonge mes 7/8 bêtes dans le bocal d'échantillon de confiture rempli d'acétone
quand les insectes sont décollés, ils flottent
(jdlr : l'acétone ne mouille pas les bêtes, elles restent sèches, donc pas à ré-étaler, mais à manipuler soigneusement car cassantes - après 3 mois de séchage, pas trop quand-même)
je dispose les insectes décollés sur le dos sur un papier absorbant afin que l'acétone soit absorbées avant qu'elle ne s'évapore (sinon, elle s'évapore en laissant le vernis dissout SUR la bête :-| )
puis je les recolle sur des paillettes (lignées, oui, je suis manique.)

pour ceux qui avaient pu être étonnés dans mes photos précédentes de voir que mon vernis à ongles était jaune, c'est parce que je resolubilise régulièrement avec l'acétone souillée de décollage.
1. cette acétone est souillée de vernis, donc c'est de la double récupération
2. cette acétone est souillée de gras d'insecte et, curieusement, ce gras d'insecte rend le vernis plus maniable, il sèche moins vite (une minute en couche fine plutôt que 30 secondes) et est moins bu par le bristol de la paillette.

j'ai trois vernis, un très liquide et peu chargé en gras pour les petites bêtes, un moyen pour l'usage courant, et un très chargé pour les collages difficiles.

Le décollage/recollage est une démarche fastidieuse mais qui a d'autres avantages : les bêtes qui ont graissé au séchage sont nettoyées
j'observe que les bêtes qui ont subit ce traitement (et vu que ça fait 12 ans que je pratique, l'échantillon statistiques commence à être costaud) ne sont quasiment jamais attaquées par les anthrènes (2 attaques seulement) contrairement aux autres (une vingtaine de bêtes détruites, soit dans le séchoir, soit des bêtes qu'on m'a donné déjà préparées).
Sat'

Si vous pouvez lire ça, c'est que vous êtes trop près
Avatar du membre
Bébert
Animateur
Enregistré le : mercredi 3 février 2010, 12:14
Localisation : Liesle (25)

De la ferme à l'assiette : Ma méthode de préparation des coleoptères

Message par Bébert »

Eh ben.... 8-O
ça me fait toujours halluciner ces techniques de préparation hyper fastidieuses.
Déjà que je trouve que je passe trop de temps à préparer mes bestioles, si je faisait ça j'y passerai tout mon temps libre !!!

Le truc que je trouve incroyable aussi c'est que tu récolte et prépare encore après moultes années d'entomo des machins banalissimes comme par exemple les deux Dorcus qu'on voit dans ton séchoir.... Tu conserve tout ce que tu croises ?

En tout cas bel effort de préparation de tes bêtes et de préparation de ce sujet :0024:
Avatar du membre
Saturnin de la Poire
Ron-ron
Enregistré le : mercredi 11 mai 2005, 14:34
Localisation : Troupomey-Les-Deux-Eglises

De la ferme à l'assiette : Ma méthode de préparation des coleoptères

Message par Saturnin de la Poire »

Bébert a écrit :Le truc que je trouve incroyable aussi c'est que tu récolte et prépare encore après moultes années d'entomo des machins banalissimes comme par exemple les deux Dorcus qu'on voit dans ton séchoir.... Tu conserve tout ce que tu croises ?
Non. le truc que je trouves incroyable, quand je range m collection (merci le catalogue de 2013 !), je me rends compte que je n'avais pas Dorcus en collection (si ce n'était un vieux moche piqué, et que maintenant je colle tout sauf les très gros machins), un seul Athous haemorrhoidalis et autres banalités...

la plupart des banalités que j'étales maintenant viennent remplacer les bêtes piquées de mes trois premières années d'entomo. Autant dire que j'étales de moins en moins de banalités...
Sat'

Si vous pouvez lire ça, c'est que vous êtes trop près
Avatar du membre
Saturnin de la Poire
Ron-ron
Enregistré le : mercredi 11 mai 2005, 14:34
Localisation : Troupomey-Les-Deux-Eglises

De la ferme à l'assiette : Ma méthode de préparation des coleoptères

Message par Saturnin de la Poire »

Bébert a écrit :ça me fait toujours halluciner ces techniques de préparation hyper fastidieuses.
le process industriel fait que justement, rationnaliser chaque tâche rend ce travail efficace. Pour un séchoir complet, la phase de décollage/recollage (qui est la seule phase supplémentaire par rapport à un travail classique) me prend une journée et demi. temps largement gagné (au bas mot) par les rationnalisation, comme l'étiquetage que vous verrez après.

le décollage/collage est la résultant d'un mode d'étalage qui fait gagner du temps. Beaucoup de temps. Mon ramollissoir est généralement plein à craquer avec une cinquantaine de bêtes, je les étales en 2h00 environ (entre une minute 30 et 2 minutes par bête). Qui dit mieux ?
Sat'

Si vous pouvez lire ça, c'est que vous êtes trop près
Avatar du membre
Saturnin de la Poire
Ron-ron
Enregistré le : mercredi 11 mai 2005, 14:34
Localisation : Troupomey-Les-Deux-Eglises

De la ferme à l'assiette : Ma méthode de préparation des coleoptères

Message par Saturnin de la Poire »

5. STOCKAGE PRE-ETIQUETAGE

les bêtes recollées sont rangées dans l'ordre des planches d'étiquettes dans un rangement temporaire, formé de bacs de polystyrènes (dans lesquels je recevais de CD par correspondance quand j'étais jeune !)

ça donne ça :

Image
A. Horellou : France : Leuville-sur-Orge : 91310 : 22/01/2014
Altitude : 1 m - Taille : polystyrène année 90, premim qualité, enduit plastique extérieur
Réf. : 146781

empilé, ça donne ça :

Image
A. Horellou : France : Leuville-sur-Orge : 91310 : 22/01/2014
Altitude : 1 m - Taille : polystyrène année 90, premim qualité, enduit plastique extérieur
Réf. : 146782

et pour le plaisir, le détail :

Image
A. Horellou : France : Leuville-sur-Orge : 91310 : 22/01/2014
Altitude : 1 m - Taille : polystyrène année 90, premim qualité, enduit plastique extérieur
Réf. : 146783

Image
A. Horellou : France : Leuville-sur-Orge : 91310 : 22/01/2014
Altitude : 1 m - Taille : polystyrène année 90, premim qualité, enduit plastique extérieur
Réf. : 146784

Image
A. Horellou : France : Leuville-sur-Orge : 91310 : 22/01/2014
Altitude : 1 m - Taille : polystyrène année 90, premim qualité, enduit plastique extérieur
Réf. : 146785

vous aurez noté que ce ne sont pas les spécimens (banalités d'après Bébert) montrés dans le séchoir, les photos ont été faites à peu près en même temps.
il existe encore un lieu de stockage avant la mise en boîte, ce qui veut dire qu'il y a de l'ordre de 1500 spécimens en cours de préparation dans mon bureau :lol:
Sat'

Si vous pouvez lire ça, c'est que vous êtes trop près
Avatar du membre
Bébert
Animateur
Enregistré le : mercredi 3 février 2010, 12:14
Localisation : Liesle (25)

De la ferme à l'assiette : Ma méthode de préparation des coleoptères

Message par Bébert »

ça y est je t'ai vexé :mrgreen:

Plus sérieusement en ce qui me concerne je ne met pas en collection les trucs que je rencontre moulte fois et que j'ai déjà en plusieurs exemplaires pour plusieurs raisons :
- Le premières est que je n'ai pas le temps de tout étaler, préparer etc.... et que je suis déjà débordé par un tas de tubes en attente qui encombrent mon bureau et mon congélo
- je n'ai pas envie de me retrouver avec cinquante milles boîtes qui remplissent ma maison. On en discutait avec Lysbeth et Alain lors des dernières rencontres qui ont accumulé de tas de trucs fort communs et qui se retrouvent avec des boîtes entières remplies seulement de 2 ou 3 espèces et qui se rendent compte au final que ça ne leur sert pas à grand chose.
- je vois ma collection plus comme une référence qui me sert à l'identification ou à mettre en stockage des bestioles d'identification ardues qui pourront être vérifiées. C'est pour ça que je ne ramasse que très peu ou pas les bêtes facilement identifiables à vue, je me contente de les noter sur un carnet puis dans ma base. Pour les espèces non identifiables à vues mais communes et pas spécialement difficiles sous bino je ne garde que quelques exemplaires, à la rigueur des variations, j'essaie aussi d'avoir un exemplaire par département de ma région.

Je sais que je ne ferai pas l'unanimité et ce n'est pas le but, chacun gère sa collection comme il l'entend en fonction de l'usage qu'il en a et c'est très bien.
En tout cas je suis impressionné par tes techniques, je pense que je n'aurai jamais la rigueur et la patience nécessaire pour faire ce genre de chose :0005:
Avatar du membre
Saturnin de la Poire
Ron-ron
Enregistré le : mercredi 11 mai 2005, 14:34
Localisation : Troupomey-Les-Deux-Eglises

De la ferme à l'assiette : Ma méthode de préparation des coleoptères

Message par Saturnin de la Poire »

il est rare que j'ai plus 3 exemplaires d'une même espèce, rarissime que j'en ai plus de 5
mes boîtes sont faites pour accueillir au max 5 spécimens de chaque espèce
"il n'y a pas de bonne ou de mauvaise espèce"
vous remarquerez que je vous montre mes bêtes sans craintes, point d'espèces protégées ni trou d'espèce retirée pour les photo :D
Sat'

Si vous pouvez lire ça, c'est que vous êtes trop près
Avatar du membre
Bébert
Animateur
Enregistré le : mercredi 3 février 2010, 12:14
Localisation : Liesle (25)

De la ferme à l'assiette : Ma méthode de préparation des coleoptères

Message par Bébert »

Alors je me suis laissé abuser par le nombre de 1500 bestioles par an que tu as annoncé en tête de poste.
En même temps je n'ai aucune idée du nombre de spécimen que je met en collec dans une année...
Avatar du membre
Lysbeth d'Alys
Animatrice - Admin-galerie
Enregistré le : mercredi 14 septembre 2005, 14:15
Localisation : Val d'Oise

De la ferme à l'assiette : Ma méthode de préparation des coleoptères

Message par Lysbeth d'Alys »

Bébert a écrit : - je n'ai pas envie de me retrouver avec cinquante milles boîtes qui remplissent ma maison. On en discutait avec Lysbeth et Alain lors des dernières rencontres qui ont accumulé de tas de trucs fort communs et qui se retrouvent avec des boîtes entières remplies seulement de 2 ou 3 espèces et qui se rendent compte au final que ça ne leur sert pas à grand chose.
C'est une erreur de jeunesse !
Au début, on classait les récoltes par saison de chasse.
C'est le jour où on a décidé de regrouper les bêtes par familles qu'on s'est rendu compte que certaines espèces se retrouvaient en quantité, Abax parallélépipédus par exemple ...
On notait tout sur un cahier à la main, pas d'informatique encore ...
Tu nous as vexés, voilà !!!!! Mais non bien sûr !
Lysbeth d'Alys
Sujet précédentSujet suivant

Retourner vers « Trucs et astuces d'entomologie »