[Lissonota boreliiphaga M & F] Ichneumonidae ?

Guêpes, abeilles, fourmis... ces insectes qu'ils soient solitaires ou sociaux sont toujours autant sources d'observations...

Animateurs : lauzette, baudric

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JeanAlain
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[Lissonota sp.] Ichneumonidae ?

Message par JeanAlain »

Super, merci à tous.
Excusez-moi de ne pas l'avoir fait plus tôt mais je rentre tout juste d'un périple entomologique sudiste pendant lequel j'ai exploré de nombreux biotopes potentiels pour notre noctuelle. J'ai déjà inclus Pascal Rousse (et Franck Herbrecht qui lui a refilé la patate chaude) dans les remerciements à la fin de notre article, s'il y en a d'autres qui désirent y être associés pour leur aide, j'attends leur patronymes. :wink:

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Paskal
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[Lissonota sp.] Ichneumonidae ?

Message par Paskal »

Des news de mon côté également. J'ai passé la bête à la clé de JF Aubert (1978), et elle ne correspond à aucune des dizaines d'espèces recensées en France (voire plus loin, la clé dépasse les frontières.
Étonnant puisque la bête est assez caractéristique de par sa couleur, ses griffes non pectinées ou son aréole, entre autres, sans parler de cette 2m-cu aberrante. J'ai eu beaucoup moins de mal à déterminer d'autres espèces de Lissonota, autrement plus pernicieuses car beaucoup plus "classiques".
Reste à voir les collections du MNHN, mais on pourrait avoir une espèce nouvelle. Dommage que ce soit un mâle...
Heureux celui qui sait rire de lui-même, car il n'a pas fini de s'amuser.
Gilles Jardinier
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[Lissonota sp.] Ichneumonidae ?

Message par Gilles Jardinier »

:D , Très bien...

toutes les :0016: de ces espèces montrent-elles un ovipositeur très long ?
jardinons nos villes
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JeanAlain
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[Lissonota sp.] Ichneumonidae ?

Message par JeanAlain »

Question de béotien : est-ce qu'il peut y avoir une spécialisation particulière pour l'espèce parasitée ?
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Paskal
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[Lissonota sp.] Ichneumonidae ?

Message par Paskal »

Gilles Jardinier a écrit ::D , Très bien...

toutes les :0016: de ces espèces montrent-elles un ovipositeur très long ?
Long voire très long, entre 1.5 et 4 fois la taille du tibia 3.
JeanAlain a écrit :Question de béotien : est-ce qu'il peut y avoir une spécialisation particulière pour l'espèce parasitée ?
Tout à fait possible.

La plupart des Lissonota (c'est le cas le plus fréquent chez les Banchinae) sont des endoparasitoïdes koïnobiontes de chenilles de lépido. Ca veut dire que la larve du parasitoïde va donc vivre un moment à l'intérieur du corps de son hôte vivant, en le maintenant en vie et en survivant elle même, ce qui va donner lieu à d'étroites inter-relations physiologiques. En particulier le parasitoïde doit pouvoir déjouer le système immunitaire de son hôte. Il peut aussi utiliser les hormones de son hôte pour assurer son propre développement. C'est foutrement vicieux.

Rajoute à ça que le parasitoïde doit également élaborer des mécanismes de détection de son hôte. L'ovipositeur long indique que les hôtes sont camouflés, souvent sous une épaisseur importante de substrat, ce qui limite les stimuli disponibles pour le localiser. Dans ce cas de figure également on voit donc souvent des interactions spécifiques très poussées qui limitent l'amplitude de la gamme d'hôte. Plus l'hôte a une écologie particulière, plus le parasitoïde doit être spécialisé pour le retrouver.

Pour ce faire, le parasitoïde a élaboré des moyens qui sont le fruit d'une longue coévolution inter-spécifique. Résultat: une espèce donnée de Lissonota ne peut parasiter qu'un nombre très restreint d'espèces hôtes, ce qui veut dire que le degré de spécialisation dans ce genre est très poussé. Beaucoup plus que chez un parasitoïde idiobionte qui va se contenter de tuer un hôte pour s'en nourrir immédiatement.
Modifié en dernier par Paskal le samedi 1 novembre 2014, 18:50, modifié 1 fois.
Heureux celui qui sait rire de lui-même, car il n'a pas fini de s'amuser.
Gilles Jardinier
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Message par Gilles Jardinier »

Super !
Merci Paskal :D :D :D
jardinons nos villes
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Paskal
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Message par Paskal »

J'ai pu comparer le spécimen aux collections du MNHN, ça ne correspond à rien. D'un autre côté, c'est un mâle, et la variabilité intra-spécifique comme le dimorphisme sexuel sont assez poussés chez les Lissonota. Rajoutez à ça que je n'arrive pas à exclure plusieurs autre genres, plus ou moins synonymes de Lissonota selon les auteurs et les années... Bref, on est coincé pour le moment, impossible de savoir si c'est une espèce décrite ou non. Peut être un jour, avec la femelle...
Heureux celui qui sait rire de lui-même, car il n'a pas fini de s'amuser.
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pito
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Message par pito »

C'est fichtrement intéressant et nous tient en haleine... Vu la réputation de rareté de l'hôte dont elle est sortie et la possibilité de la spécificité de la relation hôte/ichneumon supposée plus haut, on se plait à imaginer que ça pourrait être une nouvelle espèce...
L'entomologiste est un insecticide

Mael
Bilule
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Message par Bilule »

Paskal a écrit :
JeanAlain a écrit :Question de béotien : est-ce qu'il peut y avoir une spécialisation particulière pour l'espèce parasitée ?
Tout à fait possible.

La plupart des Lissonota (c'est le cas le plus fréquent chez les Banchinae) sont des endoparasitoïdes idiobiontes de chenilles de lépido. Ca veut dire que la larve du parasitoïde va donc vivre un moment à l'intérieur du corps de son hôte vivant, en le maintenant en vie et en survivant elle même, ce qui va donner lieu à d'étroites inter-relations physiologiques. En particulier le parasitoïde doit pouvoir déjouer le système immunitaire de son hôte. Il peut aussi utiliser les hormones de son hôte pour assurer son propre développement. C'est foutrement vicieux.

Rajoute à ça que le parasitoïde doit également élaborer des mécanismes de détection de son hôte. L'ovipositeur long indique que les hôtes sont camouflés, souvent sous une épaisseur importante de substrat, ce qui limite les stimuli disponibles pour le localiser. Dans ce cas de figure également on voit donc souvent des interactions spécifiques très poussées qui limitent l'amplitude de la gamme d'hôte. Plus l'hôte a une écologie particulière, plus le parasitoïde doit être spécialisé pour le retrouver.

Pour ce faire, le parasitoïde a élaboré des moyens qui sont le fruit d'une longue coévolution inter-spécifique. Résultat: une espèce donnée de Lissonota ne peut parasiter qu'un nombre très restreint d'espèces hôtes, ce qui veut dire que le degré de spécialisation dans ce genre est très poussé. Beaucoup plus que chez un parasitoïde koinobionte qui va se contenter de tuer un hôte pour s'en nourrir immédiatement.
Paskal, n'as-tu pas interverti idio- et koinobiontes?
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Paskal
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Message par Paskal »

Tout à fait. Ca m'apprendra à pas relire les messages tardifs. Le parasitoïde idiobionte tue ses hôtes au moment de l'oviposition. Sa larve se développe donc sur/dans un hôte mort. Le parasitoïde koïnobionte maintient son hôte en vie, au moins pendant les premières phases de son développement larvaire.
J'ai édité mon message précédent pour limiter les confusions. Les Lissonota sont bel et biens des koïnobiontes, d'où les implications en termes de spécificité parasitaire.
Merci pour la remarque.
Heureux celui qui sait rire de lui-même, car il n'a pas fini de s'amuser.

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