Voilà ce que j'ai trouvé pour toi sur la biol de ces petits diptères, tu dois peut-être connaître, dans le Grand et Boudot (Parthenope):
Ces minuscules diptères se posent sur les nervures des odonates alors qu'elles viennent juste d'émerger et donc lorsque les nervures alaires sont encore molles pour en aspirer, via un appareil buccal piqueur, les fluides résiduels qui ont servi à les déployer lors de l'émergence. Après comme tu dois le savoir les pompes refoulent l'hémolymphe vers le corps de l'animal et les nervures alaires sont alors vidées de leurs substance. Ce qui semble indiquer que la période pour un tel parasitisme doit être très courte. On pourrait aussi se poser la question: si ce sont des fluides résiduels, est-ce qu'il s'agit réellement de parasitisme ou plutôt d'une simple récupération de fluides qui seront perdus car drainés lentement par le corps durant l'ontogénèse? Dans ce cas il faudrait parler de commensalisme plutôt? (Grand & Boudot, p.74).
A la page 326 du Dragonflies behaviour:
Il est indiqué que les femelles de Ceratopogonidae du genre Forcipomyia (Pterobosca) attaquent les nervures de la base des ailes sans causer semble t'il de grand dommages pour leur hôte. Il est aussi noté que chaque moucheron passe plusieurs jours sur son hôte, jusqu'à ce que ses oocytes soient matures. Ils notent aussi que l'anatomie de ces diptères présente les exaptations nécessaires pour se fixer sur des surfaces planes. Les moucherons semblent s'accrocher à leur hôte à l'aide de l'empodium tarsien modifié. L'article signale aussi que pas mal de ces parasites ont été trouvés sur des libellules de toutes régions. Les circonstances durant lesquelles les ceratopogonidae s'attachent à leur hôte demeurent inconnues mais ils semble que leur fixation ait lieu peu de temps après l'émergence (à cause de la facilité pour percer les téguments non encore sclérifiés). Il est aussi noté que parfois aucune trace de piqûre n'a été notée sur certains individus, et on peut alors parler de véritable phorésie. Dell Anna et al cite le cas de 5 espèces d'odonates de sardaigne pour lesquelles la présence des moucherons serait uniquement phorétique.
L'article termine en disant que lorsque le parasitisme est avéré et que le nombre de parasite est important le coût en terme de perte d'hémolymphe pour l'animal pourrait être important. Mais il dit aussi que l'impact des ceratopognonidae sur les odonates est inconnu. Clastrier et al, 1994 cite un quadri avec 171 parasites et Miller, 1995 un Ictinogomphus avec 13 sur une seule aile.
Clastrier, Grand, Legrand, 1994, observation exceptionnelles en France de Forcipomyia paludis (MC Fie), parasite des ailes de libellules, Bull Soc. Entomologique, fr: 99: 127-130.
Miller, 1995, Some gragonflies in Uganda, Kimminsia 6 (2): 12-13.
Merci Oxie pour ces précisions. Je sais également que le Dr. Andreas Martens a publier plusieurs articles dans le International Journal of Odonatology ; mais je n'arrive pas à trouver ces articles. Il y avait également une thèse en court, mais je n'ai pas réussi à obtenir des nouvelles malgré mes 2 dernières sollicitations.
2 nouvelles observations aujourd'hui en Isère : sur Erythromma najas et sur Ceriagrion tenellum.
leopold76 a écrit :Bonjour,
Si jamais vous arrivez à en récolter je suis preneur (des parasites).
Cordialement
Il ne sont pas toujours facile à détecter sur le terrain, j'en ai trouvé sur 2 nouvelles espèces pour cette année en dépouillant mes photos (Sur Coenagrion pulchellum et sur Cordulia aenea).
Comme convenu précédemment en MP, dès que je réussi a en capturer, je te contacte.