Conseils photo

[Tarninou]

Bonjour,
je me lance dans la photo macro de la faune de mon micro jardin.
Et pour le coup, les charmantes bestioles dont traite ce forum, sont plutôt du genre timide et semblent avoir comme habitude lorsqu'elles sont gênées de faire gigoter leurs ailes très vite ce qui, étonnament, semble les faire se déplacer dans les airs du côté opposé à celui qui m'intéresse...
Je sais que ce n'est pas un forum de photographie, mais certaines de celles que j'ai vu sont chouettes (litote). Et du coup je me demandais si certains auraient des conseils pour les approcher et les photographier, faut-il absolument les surprendre en fin de métamorphose ?

[olivierpayen]

déjà , tu arrêtes de fumer n'importe quoi.Et << chouettes >> n'est pas une litote...

[Tarninou]

Merci (ironie).
J'ai bon ?

[olivierpayen]

tu as presque bon: c'est plus précisément de l'antiphrase.Ca, c'est le problème de la communication par internet : on n'a qu'une image, bonne ou pas bonne, à un moment donné,de quelqu'un à travers quelques-uns de ses mots.Bref, pour faire des photos de libellules, il faut s'approcher avec beaucoup de précaution, sans mouvements brusques.Très tôt le matin , elles ne bougent pas.A partir de 9 h environ, elles volent.Quelques-unes se posent souvent, d'autres , jamais ou presque.Des libellules vont se laisser approcher, d'autres pas.Cela me rappelle les humains.Il faut insister: si une libellule s'envole dès que tu arrives, tu essaies à nouveau jusqu'à <<l'apprivoiser >>.Dernier conseil pour ce matin : prends la première photo d'assez loin pour en assurer une,et puis rapproche-toi et ainsi de suite.Quel appareil as-tu ?Elles volent essentiellement par beau temps.

[Tarninou]

Pas de soucis, d'autres ont déjà émis des doutes sur l'état dans lequel je rédige mes messages en des termes moins polis.
J'ai un nikon D3100 et un objectif Tamron macro 90mm. J'avais peur que ce soit un peu court pour des photos a fort grossissement parcequ'il faut se rapprocher beaucoup, mais j'ai quand même plus confiance en cet objectif, que je trouve super, qu'en moi.

[olivierpayen]

je ne connais pas ce boitier mais l'objectif oui puisque j'ai le même.Mon expérience de photographe : je photographie depuis quatre ans les libellules avec 70-300 mm macro rapport 1:2 et tamron 90 mm macro.Le problème avec le tamron c'est , comme tu l'as dit, qu'il faut se rapprocher énormément?C'est la raison pour laquelle je me servais beaucoup du téléobjectif.Mais, bien sûr, je perdais en qualité par rapport au tamron qui est spécifique macro.Depuis seulement quelques semaines, je pars exclusivement avec le tamron et ma patience.Tant pis si je n'arrive pas à toutes les photographier.Je ne veux plus sacrifier la qualité des photos.Ca, c'est un point de vue.Après, cela dépend des moyens, de ta motivation etc...Voilà pour ce retour d'expérience.Rien ne remplace l'expérience, ta propre expérience.Si tu peux partir avec quelqu'un, c'est bien aussi; il te fera voir.

[oxie]

Pour éviter d'approcher et de déranger j'ai opté pour le 100-400 mm (travaille en full frame, 24-36 donc si tu veux un 100 macro pour mon appareil c'est un 100 macro et pas un 100 recadré à 150!), Si tu prends un 80-400 nikon tu auras donc en main un 150-460 à peu de chose près! stabilisé en plus, seul inconvénient, cet objo est cher si on ne l'utilise pas, comme moi tout le temps.

si tu veux un super objo pour ce type de travail le 150 macro sigma, presque aussi piqué qu'un 200 mikkro nikkor et beaucoup moins cher.

Accessoirement j'adore ton avatar avec un mouche de minuscule!

[dele84]

Il y a des photos de libellules que l'on peut qualifier d'artistiques avec l'animal qui ressort bien sur le fond. Souvent la libellule n'est pas nette partout.
Et puis, il y a les photos qui te donnent plus de possibilités pour identifier le sujet. Le sujet est bien net sur toute sa longueur et toute sa largeur. Le fond est souvent trop présent mais tant pis.
A mes débuts j'essayais de faire dans "l'artistique" en choisissant de grandes ouvertures. Mais j'étais rarement satisfait du résultat. Maintenant, je privilégie la deuxième solution. Quand la bestiole se pose sur un support un peu isolé on peut tout avoir : netteté du sujet et fond flou. Mais ce n'est pas souvent le cas.
Pour l'approche, Olivier t'a donné de bons conseils. Je pense qu'il faut avoir du temps devant soi, de la patience et de la tenacité.
Il y a des questions que je me pose encore après deux ans d'expérience. Est-ce que les libellules nous repèrent d'abord par la vue ou bien par l'ouïe ? Est-ce qu'elles sont sensibles aux couleurs ? J'évite de m'habiller avec des vêtements de couleurs trop voyantes mais je ne sais pas si ça a vraiment de l'importance. Oxie pourrait sans doute nous dire ça.
Pour compléter un peu ce que t'a dit Olivier : lorsqu'elles se posent, les libellules orientent toujours (ou trés souvent) le dessus de leurs ailes vers le soleil. Donc, je prends un max de précautions pour éviter de leur faire de l'ombre.
C'est bien de demander conseil aux autres. Mais il faut aussi se construire sa propre expérience en allant souvent sur le terrain.
Bonne chasse !

[oxie]

la vue très certainement, puisque les odonates sont les insectes qui ont les masses occulaires les plus développées de tous.
Plusieurs milliers d'omatidies, organisées en deux masses énormes qui donnent un champs de vision panoramique. Donc très sensible au mouvement. Chez les zygoptères il semble que l'écartement des masses favorise la perception des formes plus que des mouvements, et ils sont donc aussi sensible à l'appréhension des masses. De par la nature des facettes leur vue est entachée de nombreuses imperfections comme la myopie, ils ne voient pas bien de loin, mais la courbure des facettes les rend aussi fortement astigmates, nuridsany dit un client tout désignée pour l'ophtalmo!
Pourtant ces insectes ont besoin de cette vue qui peut nous paraître si imparfaite, comme la notre peut l'être si on la compare à celle des oiseaux de proies qui ont des téléobjectifs réglables en haute définition dans chaque oeil!
Mais l'insecte dispose de mécanismes qui nous sont inconnus, la perception des radiations thermiques, et ultraviolettes, de même qu'une grande sensibilité à la lumière polarisée qui leur permet de se diriger par triangulation avec leur trois ocelles.
De plus le nombre de facette dote l'insecte d'un mécanisme qui ralenti le temps! A titre de comparaison si on regarde un film on voit une suite d'images qui ne semblent pas interrompues, pourtant, le film est une suite d'images qui se déroule à 24 images secondes entrecoupées par des noirs. Si on place une libellule devant la même projection, elle n'y verra qu'une suite de flashs surexposés (les images) et des noirs un peu plus court (les bandes de séparation)!

Pour l'odorat, je ne crois pas qu'il joue beaucoup avec les libellules car leurs organes récepteurs, les antennes sont très limitées et semble plutôt des gyroscopes destinés à évaluer la vitesse des vents avant de prendre l'air.

Pour le bruit il n'y a aucun récepteur de son sur une libellule, en revanche le bruit étant une vibration de l'air, il se peut que la vibration en déformant les cils et les sensilles qu'il y a sur le corps, alerte l'insecte d'une vibration anormale.

[Tarninou]

Et bien merci pour tous ces conseils !
Oxie, j'avais vu le sigma au moment de me décider mais je sors occasionnellement, (voir très occasionnellement ces derniers temps) et le tamron me paraissait plus polyvalent et surtout plus léger (je fait beaucoup de photos a main levée et l'encombrement du 150 me faisait un peu peur).
Il ne me reste plus qu'à convaincre mon employeur de m'accorder plus de congés et à peaufiner mon approche au fur et a mesure...