Bravo pour s'être lancé dans cette traduc'
Malheureusement, ce n'est pas aussi évident que ce que cet article, fort intéressant par ailleurs, laisse supposer : beaucoup de chevauchements existent au niveau des proportions de longueur des articles des pattes, qui m'ont tout l'air de pouvoir, en plus, varier selon la région de collecte ! Exemple en faisant le calcul avec les longueurs exprimées par AVRAM (1971) pour les mta/ta des P2 :
-
closanicus rapport L
basitarse 2/
tarse 2 (
tarse 2 = 2 articles) = quasi 1,09. (mta = 1,9, ta = 1,75)
-
nepaeformis idem = 1,05. (mta = 1,8, ta = 1,7)
Voilà qui fait tomber d'emblée le critère suggéré par Wijnhoven
et al. (2014) sur ce point...
A noter qu'on voit (très) souvent, dans les descriptions arachno, une incohérence qui m'exaspère un peu à l'usure, c'est le positionnement effectué par les auteurs du "
métatarse". En effet, "méta" désigne l'extrémité, le bout, en gros "après", donc après le
tarse et non avant. C'est donc incohérent de parler de "
métatarse" pour l'article visé par les auteurs, il devrait plutôt être nommé "
basitarse" ou "
protarse". Par exemple, chez les scorpions, on nomme bien les différentes parties du corps "prosoma" et "
opisthosoma", ce dernier étant lui-même divisé en "
mésosoma" et "
métasoma", ce dernier étant la "queue" du scorpion, donc bien la partie la plus en arrière.
Les carènes de
T. martensi m'ont l'air d'être un caractère efficace (je n'en ai malheureusement pas en collection à titre perso, mais j'ai regardé des
nepaeformis pour voir), mais à condition qu'il soit toujours bien prononcé comme ce qui a pu être représenté... En effet, une légère esquisse de carènes peut s'observer chez certains
nepaeformis ! Cela s'observe aussi par exemple chez
T. cristatus, une espèce du Sud-Est. En résumé, il est possible que tous les
Trogulus exhibent plus ou moins de (très) légères carènes selon les spécimens, du coup, faut espérer que ce soit toujours bien marqué chez
martensi
D'ailleurs, une remarque car j'ai aussi consulté les autres photos de la galerie pour le genre : j'ai l'impression que les photos de
nepaeformis n° 114152 et 114243, tous deux du dépt 68 en plus, sont des
martensi. Ca collerait avec ce que j'ai vu chez les
nepaeformis et
cristatus que j'ai en collection, chez qui c'est moins marqué (ou manquant, selon les individus). Bien sûr, si les ex. ont été déterminés d'après le pénis par Emmanuel, alors mon impression est fausse, mais alors, dur-dur le caractère les carènes par rapport aux spécimens que j'ai réexaminés, car les 2 ex. en photo sont plus marqués que les miens sur ce plan, conduisant à penser que ce sont bien des
martensi...!
En réalité, le seul critère qui est sans équivoque mais qui nécessite un fort grossissement et de bien le disposer latéralement, est le pénis des mâles, son
apex plus précisément. J'ai bien peur qu'en dehors de la séparation
tricarinatus/gr.
nepaeformis (incluant
nepaeformis s. str. et
closanicus) et
martensi sur les caractères morpho hors pénis, il faille systématiquement examiner des mâles pour être vraiment rigoureux dans sa déter' entre
nepaeformis et
closanicus. A moins d'avoir un œil aussi exercé que celui de Martens
L'idéal serait de faire de la morphométrie "locale", propre aux spécimens français, pour avancer davantage, associée à la génétique comme dit Manu. Mais là, ça nous dépasse... Et effectivement, certains articles récents complexifient plus qu'ils ne facilitent les choses, et pas seulement en raison de la génétique.
Bonnes obs.
Etienne