Je suis encore hésitant. Il faut que je "potasse" un peu de documentations. La forme du corps, par exemple, me laisse perplexe... Le reste semble plutôt correspondre. Autre détail d'importance : l'altitude très élevé pour cette espèce. Enfin, parmi toutes les espèces que j'ai relevé des Alpes (uniquement les départements du 04, 05 et 06), le genre Metaphalangium n'apparaît jamais. Les Dasylobus, en revanche, sont davantage présents. Il y a une différence entre avoir l'impression et être certain. Je suis certain qu'il s'agit d'un Phalangiidae. Après, j'ai des doutes pour le reste.
Je me permets de revenir un peu sur ce sujet. Au vu de la répartition connue de Metaphalangium propinquum (sp. quand même très méditerranéenne), du fait que je l'ai déjà capturé par le passé (en Corse, voici une dizaine d'années), je ne crois pas qu'il s'agisse de lui ici. 2863 m, ça paraît trop pour une espèce qui semblait assez abondante dans les prairies bien exposées à env. 500 m en Corse, donc une espèce prob. assez thermophile car cet habitat revient dans diverses obs. italiennes aussi apparemment. Je suis donc très sceptique vis-à-vis de cette espèce à une telle altitude, qui plus est dans une zone montagneuse bien en dehors du pourtour médit. Dans le sud de l'Italie par exemple, où l'on se trouve même toujours en étage thermo-médit. à basse altitude (méso-médit. dans la plupart des régions médit. françaises, même littoraux ; à part quelques coins localisés du 06 entre 0 à 400 m), certaines espèces médit. de France peuvent monter plus haut ; par contre, une sp. strictement médit. en extrême limite d'aire, donc plutôt thermophile, ne risque pas de monter à plus de 2800 m : constat vérifié à plein de reprises sur divers arthropodes dont les chilopodes pour qui j'ai particulièrement approfondi ce type d'éléments ces derniers temps.
Bien entendu, les opilions restent très méconnus sur le plan de leurs préfs éco., donc on ne peut être formel. Néanmoins, pour celui-ci, je serai vraiment très surpris qu'il soit présent si haut dans le 05.
Il faudrait que je ressorte un de mes spécimens à l'occasion (j'avoue ne plus savoir exactement où les avoir rangé dans ma collec', cela fait longtemps que je n'ai pas réexaminé propinquum). A noter qu'en dehors de la Corse, je ne l'ai jamais trouvé ailleurs, pas même dans le 06 (pourtant récolté pas mal d'opilions là-bas) ; il ne doit donc pas être très commun en France continentale médit.
En vérité, j'en étais resté à Dasylobus plus qu'à Metaphalangium. Metaphalangium n'est effectivement pas un genre que nous allons trouver à cette altitude et dans cette région (nous l'avons définitivement exclu dans une étude en cours, avec Etienne).
Mitopus morio est une espèce présente pratiquement partout en France et dans pratiquement tous les biotopes, à pratiquement toutes les altitudes, même hautes (sauf à de très hautes altitudes où nous trouverons plutôt Mitopus glacialis).
Mais ce qui me perturbaient à l'époque, c'étaient surtout les épines sur les pattes. Il me paraissait en effet un peu trop épineux pour un Mitopus morio. L'ocularium semble aussi assez épineux, mais il est difficile de statuer à son propos. Les carènes des pattes ne me semblent pas aussi marquées que d'habitude et je ne vois justement pas les carènes propres à Mitopus morio (je peux me tromper). Par ailleurs, la forme de l'abdomen ne me paraît pas habituel.
L'ensemble général semble pourtant plutôt correspondre à cette espèce, ce sont certains détails qui me chiffonnent.
Je remonte ce sujet qui a été validé comme Mitopus morio.
Comme Emmanuel, cette bête me chiffonne beaucoup...
Je n'arrive vraiment pas à en faire un Mitopus...
Je serai d'avis de le rétrograder en [Phalangiidae] à moins que vous ayez d'autres propositions ?
EDIT: je vois que cela a déjà été fait pour les photos d'ailleurs...
je découvre (je n'étais pas là à l'époque...)
Pour moi, rien de choquant à en faire un Mitopus morio...
A vingt ans, je n'avais en tête que l'extermination des vieux; je persiste à la croire urgente mais j'y ajouterais maintenant celle des jeunes; avec l'âge on a une vision plus complète des choses (Cioran)