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[Ischnodemus quadratus] Qu'en penser ?

Qu'elles soient terrestres, amphibies ou aquatiques, toutes les punaises se donnent rendez-vous ici.

Animateurs : lauzette, Fraf, Coconoel

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inachis ax
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[Ischnodemus quadratus] Qu'en penser ?

Message par inachis ax »

Bonsoir :)

Après le Brachyplax tenuis posté tout à l'heure, une autre espèce qui pourrait être une surprise. Théoriquement, je ne devrais pas faire ça, mais je poste deux spécimens différents dans le même sujet. Ces deux spécimens ont été attrapés dans un même coup de fauchage, semblent être de sexe opposé, et iraient dans le sens d'une même espèce vu leur taille (de toute façon, que ce soit avec un seul ou deux individus, pas sûr qu'on arrive à démêler l'histoire).

Je m'explique : vous reconnaîtrez sans doute sans problème le genre Ischnodemus. Mais ensuite, cela se complique, c'est le complexe sabuleti/quadratus. Les seuls critères que je connais pour les distinguer sont la taille et la répartition. Dans le nord de la France, il est censé n'y avoir qu'Ischnodemus sabuleti, cependant, la taille de ces deux individus est en faveur d'I. quadratus, alors qu'en penser :?: NB : je ne parle que de ces deux individus que j'ai gardés, mais j'en ai eu d'autres de même gabarit que le plus gros des deux (femelle ?).

Petite indication pour le biotope, c'est une prairie bien ensoleillée. C'est censée être à côté d'une une zone humide (et j'y ai déjà trouvé Mecostethus parapleurus, le criquet des roseaux, l'années dernière 8-O ), mais je trouve que l'endroit n'est pas du tout humide.

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Axel Dehalleux : France : Noisy-le-Sec : 93130 : 15/06/2021
Altitude : 65 m - Taille : 3,7 mm - 4,1 mm
Réf. : 284115

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Axel Dehalleux : France : Noisy-le-Sec : 93130 : 15/06/2021
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Le Paon du jour n'est dans aucune citation célèbre.
Axel :)

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Coconoel
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Qu'en penser ?

Message par Coconoel »

La taille indique à priori le sudiste.
J'avais posté un sujet le concernant en début d'année, et depuis j'ai trouvé 5 autres stations dans le bassin genevois, et ce sans le chercher spécifiquement.
On m'a informé qu'elle était aussi mentionnée du canton de Vaud, encore plus au Nord.
Donc en soit vu son abondance à ma latitude ça ne m'étonne pas qu'on la retrouve, au moins sporadiquement, plus au Nord.
Edit : Sinon oui c'est bien une femelle et un mâle
Nico
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inachis ax
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Qu'en penser ?

Message par inachis ax »

Merci pour ton message.

Je vois qu'il y aurait apparemment des obs d'I. quadratus dans le sud-est de la Grande Bretagne d'après Britsh bugs, donc ce n'est peut-être pas si exceptionnel que ça. 8-O

Remarque, depuis quelques temps, j'ai trouvé plusieurs fois des Ischnodemus qui me paraissaient particulièrement petits sans forcément pouvoir les mesurer précisément (mais il me semble d'après des estimations faites a posteriori et des mesures effectuées rapidement sur le terrain, qu'ils ont toujours une taille inférieure à 4,5 mm). Je n'ai jamais trouvé de sabuleti typique d'une taille de 5 mm par exemple.
Le Paon du jour n'est dans aucune citation célèbre.
Axel :)
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Coconoel
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Qu'en penser ?

Message par Coconoel »

Ah oui c'est juste. Je me demande depuis quelle année elle existe là bas. J'ai jamais eu sabuleti donc je ne peux pas t'en dire plus mais en tout cas sur la 20aine de femelles quadratus que j'ai du mesurer cette année, la taille maximale était bien de 4.5 mm.

C'est amusant aussi de voir que les brachypteres sont relativement rares et pourtant la capacité de colonisation semble très développée.
Nico
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Fraf
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[Ischnodemus quadratus] Qu'en penser ?

Message par Fraf »

Tant qu'on n'a que la taille comme critère de détermination, c'est quadratus.

En fait, comme le précise Péricart (1998 ET 2001), la limite précise des deux espèces n'est pas connue avec certitude, en raison de la confusion. quadratus semble descendre plus au sud, mais sa limite nord et la limite sud de sabuletti sont mal maîtrisées.
Coconoel a écrit : mercredi 16 juin 2021, 19:30C'est amusant aussi de voir que les brachypteres sont relativement rares et pourtant la capacité de colonisation semble très développée.
Le contraire, tu veux dire ? :wink: Les brachyptères sont fréquents, ou les macroptères rares, au choix.

C'est assez courant chez les Pentatomomorphes qui présentent un dimorphisme alaire, notamment chez les Lygaeoides : les formes volantes (qu'elles soient macroptères ou simplement avec des ailes fonctionnelles, quand les autres n'en ont pas) apparaissent en cas par exemple de surpopulation, quand les ressources alimentaires ou les mâles disponibles viennent à manquer. Le reste du temps, les inaptes au vol prolifèrent. De la sorte, cela leur permet de mieux exploiter le milieu, tout en s'assurant qu'un minimum de volants soient toujours disponibles pour assurer une dispersion satisfaisante.

:arrow: Ischnodemus quadratus Fieber, 1837 :0016: :0017:
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Coconoel
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[Ischnodemus quadratus] Qu'en penser ?

Message par Coconoel »

Le contraire, tu veux dire ? :wink: Les brachyptères sont fréquents, ou les macroptères rares, au choix.
Effectivement :0018: :0018:


Merci pour le cours d'écologie gratuit :0024: . Mais du coup il y a juste un point encore un peu flou, quand il y a un manque de ressources, il y aurait un pour %age de jeunes macroptères plus important ? Si oui comment est-ce déterminé ? Est-ce que dans ce cas les femelles macroptères ont plus de chances de donner naissances à des jeunes brachyptères et vice et versa lors du début d'une phase de colonisation ?
Du coup cela voudrait dire que les jeunes issues des pontes de femelles (typiquement brachyptères) de l'année n ont plus de chances (du coup déterminé génétiquement) d'être macroptères et en nombre réduit que les pontes qui passent l'hiver (pondues par des :0016: macroptères l'année n-1) qui elles ont plus de chances de donner un grand nombre de jeunes brachyptères ?
Nico
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inachis ax
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[Ischnodemus quadratus] Qu'en penser ?

Message par inachis ax »

Par rapport aux macroptères/brachyptères, ce sont des questions que je me suis déjà posées avec les orthoptères (des espèces comme Pseudochorthippus parallelus ou Roeseliana roeselii présentent aussi deux formes). Je ne sais pas si chez les punaises et les orthoptères, des recherchent ont été faites, mais il doit y avoir des pistes de réflexion à tirer de ce qu'on sait chez les pucerons. En tout cas (plutôt par rapport aux orthoptères), ce que je remarque, c'est que je trouve des individus macroptères soit dans des spots où l'habitat est limite pour l'espèce (souvent constaté avec Bicolorana bicolor), soit dans des endroits où l'espèce est très abondante. Dans le 2ème cas, pas sûr qu'il y ait un effet de l'environnement sur la proportion en macroptères (qui pourrait très bien être la même), c'est peut-être juste un effet statistique lié à la quantité plus importante d'individus (il y a plus d'individus donc plus de chances de croiser au moins un individu macroptère parmi eux). Dans le cas où l'habitat est limite, ce sont peut-être juste des individus en dispersion, donc on ne peut pas forcément attribuer non plus un pourcentage de macroptères plus important lié à des conditions de développement plus austères. Mais bon, ce seraient des question très intéressantes à se poser, et je ne sais pas ce qu'il en est en réalité. Je ne sais pas si le déterminisme macroptère est purement génétique ou fortement influencé par l'environnement. Evaluer la proportion en macroptère n'est pas forcément évidente en pratique, cela imposerait un protocole très précis pour le comptage.
Le Paon du jour n'est dans aucune citation célèbre.
Axel :)
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pierred
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[Ischnodemus quadratus] Qu'en penser ?

Message par pierred »

Axel,
Merci pour ces réflexions.
Pierre D.
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[Ischnodemus quadratus] Qu'en penser ?

Message par Coconoel »

Oui, c'est très intéressant :)
En effet calculer le pourcentage de chaque forme ailée paraît difficilement envisageable, surtout s'ils n'ont pas les mêmes habitudes au sein d'une même population.
J'ai juste du mal à imaginer quel paramètre chez la femelle permettrait d'influer sur la forme (macroptère ou brachyptère) qui va sortir de l'oeuf. C'est pour ça que j'avançais la théorie génétique. Car on est d'accord que le fait qu'un jeune soit l'un ou l'autre est bien déterminé avant la naissance ?
Nico
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Fraf
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[Ischnodemus quadratus] Qu'en penser ?

Message par Fraf »

La question, en fait, porte moins sur brachyptère/ macroptère que sur volant / non volant, de manière générale.

Il y a des formes non volantes parmi les aptères, les brachyptères, ou, tout simplement, les formes dont les ailes sont non fonctionnelles.

Ce que l'on sait, c'est que l'aptitude au vol est très consommatrice en énergie, énergie qui peut être réinvestie, au moins pour les femelles, dans la ponte. Donc moins on vole, plus on pond. Si voler présente un intérêt écologique ou évolutif (comme conquérir de nouveaux milieux avec de nouvelles ressources), alors l'aptitude au vol est sélectionnée. Chaque fois que voler n'apporte pas grand chose de plus, alors les femelles qui ne volent pas, n'étant pas particulièrement désavantagées en cela par rapport aux autres, sont avantagées par leurs pontes plus abondantes, et donc sélectionnées.

Cela rejoint ce que tu dis, Axel : dans un milieu stable et avec des ressources abondantes, on retrouvera des brachyptères, ou des formes non volantes. Dans un milieu plus fractionné, où l'aptitude au vol constitue un véritable atout pour coloniser un nouvel habitat, les formes volantes vont être plus fréquentes.

Ça, c'est pour la finalité. Quelle que soit la façon dont on vole ou pas, le fait en soi de voler ou non procurera toujours les mêmes avantages ou inconvénients.

Après, sur la forme, cela dépend. Le développement, ou la fonctionnalité des ailes, peut faire appel à différents niveaux de génétiques, ou être le résultat de l'environnement, ce qui est différent d'une espèce à l'autre. Chez certaines espèces, cela a été étudié, chez d'autres, moins.

Par exemple, chez Neacoryphus bicrucis, il a été observé chez la femelle une autolyse des muscles alaires, qui lui fait perdre sa capacité au vol - les nutriments et la place récupérés étant réinvestis dans les ovaires. Cette autolyse étant génétique, mais inhibée par l'une ou l'autre contrainte environnementale que sont l'absence de mâles ou de nourriture.
Ainsi, une femelle qui dispose à la fois de nourriture et de mâles en quantité suffisante perdra sa capacité au vol, et sera capable de pondre davantage. Une femelle à qui manquera l'un des deux développera une aptitude au vol, et pourra aller chercher ailleurs...

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