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[Spilostethus furcula] Dans son manteau rouge et noir...

Qu'elles soient terrestres, amphibies ou aquatiques, toutes les punaises se donnent rendez-vous ici.

Animateurs : lauzette, Fraf, Coconoel

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Fraf
Animateur
Enregistré le : lundi 24 août 2009, 10:31
Localisation : Nice (06)

[Spilostethus furcula] Dans son manteau rouge et noir...

Message par Fraf »

... ça m'évoque un chant de Noël :
"il descendraaaaa, sous les Ecballium,
petit Spilo il est l'heure d'aller hiverneeeeer...
"

Rien de bien exceptionnel, au demeurant, un exemplaire de plus de Spilostethus furcula, espèce désormais bien établie dans le coin. Je poste tout de même ici, car, ce qui me semble intéressant, c'est la date, et la situation :

Image
Fabien Piednoir : France : Nice : 06000 : 09/12/2019
Altitude : 25 m - Taille : ~8 mm (non mesuré)
Réf. : 244561

Pour autant que je sache, il s'agit de l'observation la plus tardive faite de cet insecte, dont on ignore encore comment il passe l'hiver dans nos contrées, et pour lequel le réchauffement climatique est mis en avant comme l'un des probables facteurs d'expansion. Vivas (2012) indique des observations jusqu'au mois de novembre pour l'Espagne, ce qui correspond à ce que j'avais observé ici jusqu'à présent. Cette observation les bat toutes d'une bonne quinzaine...

Autre chose intéressante, c'est la plante sur laquelle je l'ai observée, à savoir Ecballium elaterium, ce qui est pour le moins inattendu de la part de cette espèce très hautement oligophage, et peu mobile, qu'il est habituellement difficile d'observer à grande distance de ses Solanum. Ici, un grand tapis d'Ecballium recouvrant une berge en pente (je dois avoir une photo du biotope quelque part...), sans la moindre trace (j'ai prospecté le coin un moment, à la recherche d'autre chose...) de Solanum ou d'Asteraceae jaunes à proximité immédiate qui aient pu expliquer sa présence.

Compte tenu de la haute toxicité d'Ecballium elaterium, et de la probable (à ma connaissance, cela n'a pas encore été spécifiquement établi pour cette espèce, mais c'est pratiquement certain) capacité de l'insecte à se nourrir de végétaux toxiques (résistance aux toxines de la plante + stockage des toxiques dans son organisme pour sa propre défense + coloration aposématique, qui a déjà été prouvée pour d'autres associations plante / Lygaeidae...), d'aucun serait tenté d'émettre l'hypothèse d'une nouvelle plante-hôte, mais il y a là un pas que je ne franchirai pas.

D'une part, les composés toxiques d'Ecballium (cucurbitine, un acide aminé) sont chimiquement assez différents de ceux des Morelles (solanine, un glycoalcaloïde), et même de ceux des Asclépiades (qu'elle utilise comme plantes-hôte dans son environnement d'origine (Afrique, Slater 1974), et sur laquelle on la retrouve chez nous dans les cultures ornementales, cf. le post de mariaurélien à ce sujet...), mais, surtout, il me semble qu'en l'occurrence, Ecballium présente une caractéristique beaucoup plus intéressante pour l'animal, à savoir ses feuilles épineuses et tapissantes, capable d'établir un très bon paillis. Les Amérindiens utilisaient depuis des siècles les courges à cet effet, c'est le principe de la culture des "Trois Sœurs" (maïs, courge et haricot) : les feuilles de courge protégeait les autres cultures du gel, et du dessèchement. L'Ecballium est un proche parent des courges, ses feuilles ont les mêmes propriétés, et je les vois bien servir de refuge à un certain nombre d'espèces au sol durant l'hiver...

Bien sûr, je ne peux tout à fait écarter l'hypothèse alimentaire, et il est certain que c'est une plante que je vais prospecter plus en détail dès les beaux jours, mais on est pour l'instant au stade de l'hypothèse...

Il me semble qu'il s'agit d'une femelle, et j'aurais bien voulu la capturer pour l'examiner plus en détail, mais elle m'a échappée, et a disparu dans le couvert de feuilles. Rien que des hypothèses, donc, à confirmer pour l'instant. Idem pour la taille. La corie gauche a pas mal souffert, peut-être les effets déjà du vieillissement, du froid, ou de l'humidité. Je ne serais pas surpris qu'il s'agisse d'un individu se préparant à hiverner, ou bien surpris durant son hivernation. Rien de certain donc pour le moment, mais cela offre déjà des pistes intéressantes à explorer...

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