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Bonjour
Voici une réduve avec une bien curieuse patte antérieure droite
On a l'impression d'un deuxième fémur au bout du tibia . Que s'est il passé ? Le méfait d'un architecte sans-gène ?
Maturin : France : Poisy : 74330 : 06/08/2019
Altitude : 489 m - Taille : 13 mm Réf. : 237254
Oh, tout est possible, en tous cas, on est clairement dans le domaine tératologique. J'aurais tendance à penser qu'une mutation homéotique, comme tu le suggères, aurait eu un effet plus symétrique (les deux pattes, comme les deux antennes de la droso antennapedia, par exemple.
En revanche, le mode d'expression ce ces gènes, lui, peut parfaitement être impliqué, puisque ces gènes codent pour des molécules, des protéines, dont la concentration permet d'orienter les cellules. telle ou telle molécule sera de plus en plus concentrée du proximal vers le distal (ou l'inverse), ou du central vers le périphérique (ou l'inverse), dans le cas des pattes par exemple. En fonction de la concentration de tel ou tel marqueur, une cellule "saura" qu'elle est dans un fémur, un tibia, un tarse, etc., et exprimera en conséquence les gènesad hoc et uniquement ceux-là.
Même lorsque les gènes fonctionnent bien (la patte symétrique a l'air normale...), les cellules d'une pattes peuvent très bien avoir reçu une mauvaise information, sous forme de la mauvaise quantité d'une substance quelconque, ce qui peut peut être mis sur le compte de pas mal d'accidents possibles, blessures, etc. Les protéines sont sensibles à la chaleur, par exemple, donc une surchauffe à un moment donné du développement peut donner des choses... intéressantes. peut-être aussi que quelque chose aura empêché l'hémolymphe de circuler normalement dans cette patte, et avec elle les molécules nécessaires... Va savoir !
Oh non, pas nécessairement. Il suffit par exemple qu'une protéine dont la concentration est sensée décroître vers le périphérique soit anormalement concentrée, ou qu'une substance dont la concentration est sensée croître vers le périphérique disparaissent (peut-être plus probable ?) pour qu'une cellule sensée se trouver dans le tarse "croit" qu'elle est dans le tibia, ou même le fémur. Et elle en exprimera alors toutes les caractéristiques, puisqu'elle présente, comme toutes les cellules, la totalité du matériel génétique.
Dans le même esprit, tu as évoqué des mutations homéotiques : prend le cas d'antennapedia : l'antenne de la drosophile est plutôt réduite, d'ordinaire, mais lorsque la mutation fait passer C6 pour T1, l'antenne est entièrement remplacée par une patte, beaucoup plus longue. Il n'y a pas d'atrophie. Idem, pour bithorax : T1 est dupliqué, et les balanciers sensés se trouver sur T2 sont remplacés par des ailes parfaitement formées et même fonctionnelles : un organe est remplacée par un autre, il n'y a pas d'"atrophie" à proprement parler...
Je comprend bien maintenant pourquoi la modification du segment n'est pas forcément dans le sens d'une atrophie
Maintenant , en s'éloignant de ce cas , je pense à l'article de Prud'homme et Gompel sur le casque des membracides .
Lorsqu'il y a défaillance d'un gène répressif , le nouvel organe ne prend pas la place d'un autre mais se développe à un endroit " logique " ?
Peut on alors généraliser et dire que les dérèglements des gènes donnent des aberrations bilatérales , et que s'il y a un défaut dans leur mode d'expression tout peut arriver ?
Non, je pense que tu généralise trop. Les gènes homéotiques s’expriment les premiers, et des erreurs les concernant conduisent à de grosses altérations, souvent symétriques, du plan d’organisation.
Ensuite, s’expriment les autres gènes en cascade, plus ou moins localement, et là, tout, ou presque, est possible ( mais pas forcément viable...).
Je n’ai pas la référence que tu indiques, mais les membracides sont assez exceptionnels : tous les insectes ptérygotes sont bâtis sur le même plan d’organisation, qui comprend deux ailes - parfois perdues secondairement, ou (très souvent) profondément modifiées (Diptères, Coléoptères...), mais, tout de même, elles sont « prévues » sur le plan ;
Lorsque l’on comprend que le casque des Membracides est une paire d’ailes modifiée, pas de problème, au fond : ce n’est pas beaucoup plus extraordinaire que les Coléoptères, par exemple. Sauf que derrière les élytres, il ne reste plus qu’une aile aux Coléoptères. Les Membracides, derrière leur casque, en ont encore deux. Ce qui fait trois...
Chez ces insectes, on ne s’est pas « contenté » de modifier les ailes prévues : on a modifié le plan, pour en rajouter une...
Ce sont des animaux extraordinaires, d’un point de vue biologie du développement, digne des anges ou des dragons...
avignon a écrit : ↑mercredi 15 janvier 2020, 9:52
iracundus ou cuspidatus ... faut jouer les "voyeurs" pour aller plus loin ...
Tu élimines aussi rubricus, ou tu l'as simplement oublié dans ta liste ? Si c'est le cas, tu es déjà plus compétent que moi...
Tout à fait d'accord, bien difficile sur le seul habitus (même si j'écoute attentivement les arguments de Jean-phi, espérant moi aussi un jour être frappé de révélation ! ), mais là, avec les couleurs qui ont en plus passé...