[Dyroderes umbraculatus] Dyroderes dans le bocage

[Vinz]

Dyroderes umbraculatus (Fabricius, 1775)

[lauzette]

Je partage ta philosophie, Lauzette. Nonchalance = lenteur = escargot... Tiens ! Le Pape des Escargots...

[Caillou]

Je ne bats personne, ni ne piège quiconque et ça ne m'empêche pas de trouver des choses intéressantes.

Je partage la même expérience - et j'en ai été très surpris. En me "limitant" à la recherche à vue je pensais ne voir que des banalités ou presque, mais non, que de belles rencontres ! En plus cette façon de faire donne accès à toute une dimension absente des pièges et autres fauchages: les scènes de vie !!

[Fraf]

C'est exactement pour cette raison que je me contente (presque) exclusivement de la chasse à vue également, pour prendre en photo l'insecte dans son environnement.

Autrement, je ne piège personne, à part les élèves, et je les bats très rarement (d'après un collègue qui a bien lu les textes, il paraît qu'on a plus le droit, maintenant, alors dans le doute...)

[cerocomactif]

Je comprends tout à fait votre point de vue que je partage partiellement. Moi-même autour de mon domicile c'est plutôt "billebaude" et observation à vue. Mais je dois dire qu'à moins de diversifier les sujets d'étude je ne fais plus beaucoup de rencontres intéressantes. D'autant que le climat de la moitié nord limite nos activités dans le temps, c'est assez vivant de mai à septembre, autrement c'est plutôt mort. Quand je me trouve dans la moitié sud, c'est toujours pour une période malheureusement très limitée. Aussi le "fauchage" et le "battage" de la végétation me facilite grandement les recherches d'autant que ma petite famille qui m'accompagne, pratique plutôt la randonnée. Et rien n'empêche de replacer l'insecte capturé dans son milieu pour le photographier. Et quand j'ai un peu plus de temps j'ai plaisir à chercher et observer au pied des plantes. Je ne pratique pas le piégeage, sauf parfois à l'étranger en attirant les bestioles à la lumière. Se constituer une collection de référence est essentiel pour apprendre; l'identification de nombreux insectes passe par des prélèvements obligatoires, notamment chez les coléos, avec examen des organes copulateurs. Enfin le plus important c'est de trouver du plaisir et l'intérêt à ce que l'on fait, peu importe le mode opératoire.

[Fraf]

Tout à fait, et c'est pourquoi je me mets (doucement) aux Barbers simplifiés (sans liquide, non mortels...), pour prendre en photo l'insecte dans son milieu au moment où je le relâche, ce qui permet, notamment, de diversifier les heures d'activité (prises nocturnes...)

En fait, cela dépend un peu de ce que je fais : comme j'ai entamé avec les élèves un inventaire de biodiversité, j'essaie de diversifier les méthodes et les approches pour tendre à devenir, sinon exhaustif, du moins le plus complet possible. Mais comme je m'intéresse ici à tous les êtres vivants (pas que les insectes, ni même les animaux), même à vue, il y a encore de quoi faire (j'ai pris une fois une feuille morte au Barber, et j'ai remarqué que les arbres sont peu attirés par les pièges lumineux... )

De même pour ce qui est de la collection de référence : j'en mène deux de front, la collection du lycée, dédiée au site étudiée, et couvrant tous les taxons, visant simplement à donner une image de la biodiversité. Presque tout ce qui s'y trouve a été pris à vue, mis à part quelques carabiques. J'essaie d'ajouter les formes les plus "originales", tout en tablant dans les espèces qui ne sont ni menacées, ni localement rare. Dernièrement, c'est une vague d'Anacridium aegyptium qui m'a permis d'ajouter une nouvelle espèce au tableau.
Et puis ma collection "formative" d'hétéroptère, principalement de Lygaeines. Comme ce sont des phytophages, souvent assez spécifiques, la connaissance de la botanique et la découverte des bonnes plantes sont souvent plus utiles que le piégeage, ou d'autres méthodes, pour ces taxons. La plupart de mes spécimens viennent de la chasse à vue, ou, parfois, des bonnes âmes charitables autour de moi...

[Berquer]

Bonjour à tous,
Merci à tous pour vos réponses, et pour ce débat passionnant.
Tous vos arguments sont valables, et toutes les méthodes de récolte ont leurs avantages et leurs inconvénients. Pardon pour cette réponse de Normand. (Enfin... Normand d'adoption en ce qui me concerne...)
Comme plusieurs d'entre vous, je suis curieux de nature... et de Nature, dans tous les domaines (faune, flore...) et c'est la raison pour laquelle je me limite dorénavant à la chasse à vue : il faut avoir les yeux partout, pour tout regarder très attentivement, par terre, sous terre, dans l'eau, en l'air... .
Même si cette méthode a ses limites...
Mais bien sûr, lors de sorties nature avec mes compagnons entomologistes, je profite indirectement de leurs filets, fauchoirs, troubleaux, et autres attirails...
Tiens, je me rappelle cette autre méthode de chasse, que je pratiquais dans les années 1980 :
Un article, dans la super revue Science-Nat, avait retenu mon attention, concernant la chasse de nuit aux carabes.
Cela consistait à parcourir, de nuit, en voiture, en roulant très lentement, les petites routes forestières. Les phares codes éclairaient la route, et on sortait en vitesse du véhicule, pour récolter les carabes qui couraient sur la route. Ce procédé avait au moins le mérite de ne pas "défauner" : les routes goudronnées ne constituent pas vraiment le biotope de prédilection des carabes, et je vous laisse à penser, pour un carabe vu sur la route, le nombre d'individus qui doivent grouiller sur la terre de la forêt avoisinante...
Evidemment, cette méthode était très aléatoire, avec plus ou moins de succès. Mon "record" (?!) a été atteint une nuit d'août 1985, dans la splendide forêt de Saou, dans la Drôme : 11 espèces de carabes observées ! Evidemment, à présent je n'utilise plus cette "méthode", polluante et assez dangereuse (attention aux autres automobilistes, bien serrer le frein à main , etc.) De plus aujourd'hui, ce serait interdit, notamment en forêt de Saou, réserve naturelle protégée.
En tout cas, je constate avec plaisir que notre point commun à tous est bien évidemment, de chasser soigneusement, en respectant le milieu prospecté, et en cas de prélèvement, de limiter les captures au strict minimum, pour les observations futures (binoculaire, édéages, collection de référence...)
Vive l'entomologie, vive la Nature !
Cordialement à tous, et A+ sur le forum.
Christian B

[lauzette]

Chris-tian-pré-sident !

[Berquer]

C'est OK, Lauzette. Et tu seras nommée Première Ministre !
Bon, pour gagner l'élection, faudra d'abord aller à la pêche aux voix : Grillon d'Italie, Grande sauterelle verte, Linotte mélodieuse, Pie bavarde, Pélodyte ponctué, ........, ........, ....., ........., ....... etc.
En attendant.... Vive le Forum !