[Epeolus fallax & Colletes] A propos d'Epeolus fallax,
Messagepar fdttl »
J'ai trouvé dans le livre de Joseph Pérez "Les abeilles" quelque chose d'intéressant que je n'avais pas compris mais je pense que beaucoup de gens le savaient.Au chapitre Colletes p311,l'auteur indique:
"Nous devons à M. V. Mayet la connaissance des états de larve et de nymphe de l'ep tristis,une jolie espèce au corps noir,ornée de dessins blancs,qui n'avait encore été observée qu'en Russie,et qui est parasite du Colletes succintus."
Voilà notre Epeolus fallax présent en France vers 1900 du moins dans la représentation que je me fais des choses.
François
Je pense que Mayet a peut-être confondu.
Sous le nom de succintus,on mettait à l'époque hederae et succintus.
Son E tristis semble courant et son "Colletes succintus" facile à trouver.Il dit:"Bien souvent les deux ennemis se rencontrent à l'entrée d'une galerie;mais aucune lutte ne s'engage;bien plus le colletes cède toujours le pas à l'epeolus".
François c'est super intéressant ça. Sachant que je crois que Ornosa dit bien que Epeolus fallax est le coucou de C. succinctus en Cantabrie (dans des landes à Callune).
La confusion avec tristis est donc fort possible surtout qu'il y a eu encore des confusions beaucoup plus récentes dans le sud de la France... par contre fallax est sans doute également l'hôte de succinctus depuis longtemps mais sur la base de la description algérienne de E. fallax par Pérez je ne sais pas si il y a succinctus (et je doute) en Algérie, donc un autre hôte probable voir certain en Afrique du Nord et donc aussi de manière sans doute plus récente un passage vers C hederae venue de nul part (mais ça on va bien finir par le savoir).
Pérez dit que des colletes sont fréquents sur les lierres, dans le même chapitre du même ouvrage.
En 1900,C hederae était confondu comme succintus.
J'ai essayé de savoir si il y avait des Colletes sur les lierres algériens (le lierre est présent en Algérie selon Serges Gadoum),mais je n'y suis pas arrivé.L'étudiante qu'on m'avait indiqué m'a envoyé des Nomada à la place d'Epeolus.
Dans Fauna iberica,au paragraphe consacré à succintus:"Epeolus cruciger y E. fallax están citadas como especies cleptoparásitas" Il ne se mouille pas.
Pour hederae dans le même ouvrage,pas de mention de parasite.
François
J'ai trouvé cela:
Actes de la société Linnéenne de Bordeaux:
FAUNE DES APIAIRES DE FRANCE par L. J. FEREZ
DEUXIÈME PARTIE
Epeolus tristis Sm. et fallax Moraw. — Consulté, en 1874, en même temps que le D' Giraud, par M. V. Mayet, auteur d'une fort intéressante étude sur le Colletés succinctus et ses parasites (1), sur l'espèce à laquelle appartenait l' Epeolus qu'il avait observé, je répondis, ainsi que Giraud, que c'était L' E. tristis. J'ai reçu depuis, provenant de Hongrie, le véritable E. tristis, et constaté qu'il différait de celui de M. Mayet. Ce dernier est l'E. fallax Mor., décrit quelque temps auparavant. Il reste douteux, par conséquent, que l'E. tristis soit une espèce française.
\JE. fallax se trouve en Algérie.
(1). V. Mayet, mœurs et métamorphoses du Sitaris CoUetis, dans Ann. Soc. eut. Fr. 5« s's, t. V.
Bravo Phil,très intéressant.
C'est une mise au point.
Je ne sais pas si entre cette note de Perez,et ce que nous en avons dit sur ce forum,quelqu'un a cité E fallax pour la France.
Dans son mémoire sur les Sitaris (observations faites à Montpellier), Mayet s'étonne de voir ses Colletes succinctus émerger en Septembre alors que
Nos collègues MM. Perris, de Mont-de-Marsan, et Perez, professeur à la Faculté des Sciences de Bordeaux, m'ont affirmé avoir pris des mâles au mois de juin et des femelles en juillet dans le département des Landes. Ils se sont demandé s'il n'y avait pas dans l'année deux éclosions de cette espèce.
[tentative d'explication de ce retard par le fait que la colonie est située sur une paroi exposée au Nord...]
...mais le fait n'en reste pas moins extraordinaire pour un pays chaud comme le nôtre, et c'est ce qui, de prime abord, m'avait fait croire k une espèce nouvelle. La variété à bande de poils non interrompue sur le premier segment abdominal que j'avais rencontrée dès le début, m'avait confirmé dans cette opinion. Cette variété non décrite, je crois, est rare. Je la représente
figure 21. Elle est dans les proportions de un ou deux sur cent individus; les autres rentrent dans le type connu du succinctus.
C'est curieux,parce que même en année précoce,et même en tenant compte du fait que les Landes étaient encore marécageuses en 1900,on ne voit pas de callune en fleur avant le 10-15 Août.Je me demande bien à quel autre Colletes il auraient pu assimiler leur succintus?
Ce que David demandait c'est d'où était Mayet.