J'ai pu observer ce combat entre deux frelons, sous le prunier très apprécié des guêpes et de quelques frelons en ce moment pour ses reines claudes sucrées. Les deux insectes étaient à terre, le combat a duré au moins une vingtaine de minutes, les frelons se tenant par leurs mandibules. L'un des frelons recourbait son abdomen comme s'il cherchait à piquer l’autre au niveau du thorax, mais je n'ai pas vu de sortie d'aiguillon. Je n'ai malheureusement pas vu l'issue du "combat".
Michel Renou : France : Courcouronnes : 91080 : 18/8/2013
Les 2 frelons étaient à terre et le duo tournait sur le sol, sur le côté, ce qui les rendait vraiment très vulnérables. Difficile à dire si c'était agressif ou pas, Je n'ai pas de tentatives de morsures sur le corps, et j'imagine qu'avec la puissance des mandibules, dans le cas d'une véritable agression ils auraient pu se sectionner des parties du corps, sauf s'ils se neutralisaient l'un l'autre. Pour le temps, cela a duré vraiment longtemps, et même si j'ai pu surestimer ce temps, cela reste aux environs de 15 minutes. Un peu long pour un échange trophalactique dans le cadre d'interactions sociales, non ?
Frelons et guêpes visitent aussi les fruits tombés à terre et commençant à fermenter. Ces deux là auraient-ils abusés de la vieille prune ? Cela rend affectueux certains ! Un comportement modifié par la richesse en sucre et éthanol de l'aliment ?
"Nomina si nescis, perit cognito rerum" Edward Coke
Quand on observe des frelons sur le lierre, que l'on doit pouvoir assimiler à une boisson alcoolisée quand on voit comment ils sortent du bar, ils ne mettent guère que quelques secondes (peut-être 5 secondes, mais c'est facile à observer) à reprendre leurs esprits avant de repartir. C'est d'ailleurs vrai de toutes les bestioles qui avalent directement (les bourdons, par exemple, par opposition à Apis mellifera, qui utilise un jabot).
Effectivement, les contacts antennaires, bien visibles sur la photo, et le contact étroit entre les pièces buccales, penchent en faveur d'interactions sociales comme la trophalaxie. Je pensais donc à l'éthanol pour expliquer la durée et l'intensité de ce comportement chez cette paire de frelon, de plus en dehors du contexte social du nid. A la fois en raison d'une forte appétence, et d'une perturbation des comportements. J'ai fait une petite recherche dans la littérature sur les effets de l'alcool chez l'insecte: on y trouve hyperactivité, sédation, tolérance et préférence et auto-administration chez la Drosophile. L'abeille a été utilisée comme modèle d'étude des effets de l'éthanol. Dans la littérature j'ai trouvé des observations de modifications de la locomotion, de certains comportements sociaux et d'addiction. Dans ces études les concentrations en éthanol utilisés (à partir de 2.5%, et jusqu'à 20%) sont sans doute supérieures à celle naturellement présentes dans le lierre par exemple, d'où la durée plus grande des effets.
Je n'ai rien vu pour le moment sur les échanges trophalactiques, Mais ça pourrait bien coller avec un phénomène d' "addiction" .
"Nomina si nescis, perit cognito rerum" Edward Coke
ça bouge un peu (pas l'habitude d'utiliser le reflex pour la macro-vidéo) mais cela donne une petite idée du comportement de ces frelons : http://youtu.be/nQg5MzdUsd0
"Nomina si nescis, perit cognito rerum" Edward Coke