[Xylocopa iris - nid] Apoide sauvage foreur de tiges !

Guêpes, abeilles, fourmis... ces insectes qu'ils soient solitaires ou sociaux sont toujours autant sources d'observations...

Animateurs : lauzette, baudric

fdttl
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Message par fdttl »

Dans la chaleur de l'été le grignotement convaincu et très doux de l'abeille
faisant fluter la tige du fenouilh (écoute la plainte du roseau)
François
amateur apoïdes

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jules d'oc
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Message par jules d'oc »

Et j'en reviens sur mon feuilleton concernant cet Apoide pour préciser que la collerette de poils blancs ornant la portion antérieure du thorax chez les mâles est assez changeante en fonction de l'incidence de la lumière et apparait brun-clair en vue dorsale ou parfois gris-jaunâtre - ce qui n'est pas sans évoquer une similitude avec X.iris uclesiensis (Pérez,1901),bonne espèce pour les uns ou sous-espèce pour d'autres,localisée à la péninsule ibérique et pour laquelle Dusmet Y Alonso (1923) dit à son propos:"pilosité gris jaunâtre notamment sur la tête et le thorax;c'est une bête qui préfère les asphodèles"...cependant la répartition géographique plaide en faveur de la sous-espèce de X.iris iris (Christ,1791) telle que présentée dans le travail de M.Terzo et P.Rasmont,de ce fait les exemplaires héraultais ne sauraient en toute logique être rapprochés de X.uclesiensis,à noter sur ce nouveau cliché du même mâle l'ornementation du collare...l'image non retaillée suivra !
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jules d'oc
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Message par jules d'oc »

Et la voici !

Image

jules d\'oc : France : 29 11 2007 : Neffiès : 34

altitude : 200 m - taille : 16 mm

ref:26983
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jules d'oc
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Message par jules d'oc »

A cela j'ajouterai quelques éléments de "biologie intime" glanés en plus de 10 ans et avec l'espoir que ma mémoire ne soit point défaillante!...lorsque la femelle établit sa nichée elle a besoin de particules végétales fraiches pour le fameux bouchon apical et isoler chaque ponte par des cloisons étanches;que le support soit de texture médulleuse ou compacte,peu importe et l'on comprend pourquoi les vieux nids ne peuvent être réutilisés (sauf pour hivernage éventuel).En moyenne chaque alvéole mesure 15 mm de haut pour une largeur de 7 mm,presque entièrement occupé par un bloc de pâtée pollinique adhérant au support par 2 expasions latérales vers le haut et une autre opposée vers le bas,l'oeuf étant déposé en cimier de casque dans un sillon bien visible;il se trouve que S.Malyshev a représenté une disposition inverse,mais qui peut s'expliquer par le fait que l'alvéole avait été foré dans une tige horizontalisée et que dans une telle situation l'Abeille puisse inverser son ouvrage.Et cet oeuf en forme d'aubergine est très gros,mesuré à 8,75 mm pour une épaisseur de 2 mm,ce qui surprend et correspond à une fécondité assez limitée (la nidification la plus généreuse décortiquée après évasion des imagos étant de 14 alvéoles);et à titre comparatif il est aussi gros pour les Cératines,Xylocopes en miniature,6,25 sur 1,75 pour C.chalcites et 3,5 sur 1,25 pour C.cucurbitina (en espérant ne pas m'être trompé lors de ces mesures déjà anciennes !) - quant à la durée de l'incubation elle peut varier en fonction des conditions ambiantes,mais peut être estimée entre 4 à 7 jours,la formation de l'embryon annonçée par deux zones claires bien visibles aux 2 pôles de l'oeuf (le céphalique en toute logique étant le plus renflé,mais à présent je n'en suis pas certain)...à suivre et voici une représentation de cet oeuf !Image

jules d\'oc : France : 12 7 1995 : ¨Portiragnes : 34

altitude : 0 m - taille : oeuf de 8,75 mm de long

ref:26988
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jules d'oc
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Message par jules d'oc »

Mais la difficulté se situe au moment même où une nidification étant terminée l'on s'efforce d'évaluer le cycle vital pour l'ensemble du couvain ! - ainsi un nid à 7 alvéoles forés sur Asphodèle et relevé le 18.06.1993 devait me démontrer que la larve apicale avait consommé la moitié de ses réserves et que la 7 ème n'en était qu'au tout début de sa croissance,cette dernière ayant acquis son plein développement en l'espace de 15 jours avant sa propre nymphose (dans des conditions d'élevage assez proches de celles du lieu d'origine);un tel asynchronisme peut surprendre,avec un décalage de un mois entre l'imaginose sur la cellule apicale et la nymphose sur la 7 ème...mais en admettant que les Xylocopes-filles (ou fils!) attendent en loge que la maturité soit globalisée,avant évasions à l'air libre,il semble probable que le cycle vital puisse être estimé à 2 mois entre le moment du premier oeuf déposé à l'apex et l'imago viable dans la dernière cellule pourvue en tenant compte d'une marge d'erreur certaine;disons que dans la nature ce cycle puisse se situer entre 6 à 8 semaines en des biotopes fortement insolés,ce qui à ce point de vue correspond à ce qui a été établi pour les Cératines...le montage photographique joint exposant la larve naissante en 7 ème position et sa pleine croissance en l'espace de 15 jours,à noter aussi le coin de pâtée pollinique sous la dernière cloison à peu de distance de l'orifice d'approvisionnement et peut-être élaboré en tant que simple tuteur...

Image

jules d\'oc : France : 18 6 1993 : Portiragnes : 34

altitude : 0 m - taille : alvéoles de 15 mm sur 7 mm

ref:27031
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jules d'oc
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Message par jules d'oc »

L'incidence des parasitoides qui frappent les larves de dernier stade comme les nymphes bien à l'abri dans leur étui protecteur est assez variable d'un territoire à l'autre et peut conduire à la destruction complète des futurs imagos;témoin ce nid foré sur hampe d'asphodèle de 12 mm de section,avec orifice d'approvisionnement de 9 mm et situé à 24 cm de la litière.Le forage axial sur cette hampe écimée a été interrompu à 6 cm du rognage apical,il ne s'étend que sur 6 cm au-dessus de l'orifice d'entrée et 3 cm au-dessous,au contact d'une loge de A.asphodeli étendue sur 19 cm ! - ce qui correspond à une nidification peu populeuse,4 alvéoles au total,contrairement à la première impression qu'offre ce long segment de tige - et à l'ouverture restes de cocons membraneux du parasitoide que je crois pouvoir rattacher à un Cryptiné,déjà obtenu ex nido à plusieurs reprises,et se libérant très tôt de son cocon membraneux afin de décimer d'autres nids ou au contraire capable d'une longue diapause (parfois 2 ans!) à l'intérieur de cocons cornés très caractéristiques que je représenterai.Sauf erreur ce parasitoide appartient à l'espèce Hoplocryptus femoralis (Gravenhorst,1829) et dont j'ai récolté mâles et femelles en assez grand nombre pour pouvoir,à défaut d'une identification certaine,le considérer comme le pire ennemi de X.iris...

Image

jules d\'oc : France : 5 12 2007 : Péret : 34

altitude : 200 m - taille : longue nidification de 38 cm de haut

ref:27148
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jules d'oc
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Message par jules d'oc »

Voici donc une vue du cocon membraneux rompu concernant le parasitoide de X.iris pour sa phase "expéditive",à l'apex sous l'habituel feutrage et occupant toute la cellule (15 mm sur 9 mm);certaines nidifications sont entièrement décimées,le parasitoide qui n'effondre pas les cloisons s'évade par ses propres moyens en forant un trou de sortie caractéristique (2 à 3 mm) et peut pour partie au moins dans un nid entièrement parasité passer à sa phase "lente" que je représenterai tant elle est fréquente et notamment dans les stations arides...et cet Hoplocryptus femoralis présumé est à son tour victime d'un hyperparasitoide dans ses cocons cornés,Chalcidien probable,armé d'une courte tarière bien suffisante pour en forer la paroi ! quant à son identité c'est un autre problème...

Image

jules d\'oc : France : 5 12 2007 : Péret : 34

altitude : 200 m - taille : cellule de 15/9 mm

ref:27219
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jules d'oc
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Message par jules d'oc »

"expéditif" ou "lent" nous avons affaire au même parasitoide et celui qui suit est un mâle issu d'un cocon corné placé en incubateur (émergence du 10.03.1993),d'une longueur de 14 à 15 mm (aile antérieure 10 mm);la femelle semblable est armée d'une robuste tarière de 4 à 5 mm et ses antennes sont largement annelées de jaune dans leur portion moyenne...

Image

jules d\'oc : France : 10 3 1993 : Caussiniojouls : 34

altitude : 400 m - taille : 14 à 15 mm

ref:27221
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jules d'oc
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Message par jules d'oc »

Et j'en arrive aux cocons cornés dont on peut se demander pourquoi ils sont à l'occasion élaborés tôt en saison:il semble bien qu'il s'agisse d'une variante destinée à maintenir l'espèce dans ses habitats,la larve étant capable d'une longue diapause (2 ans vérifiés à température ambiante !) - d'un blanc pur au début,ils prennent rapidement une coloration brune et c'est le plus souvent ce qu'il en reste,comme sur ce cliché récent saisi sur vieux nid sur Asphodèle avec 6 cocons alignés et vides d'occupants ...

Image

jules d\'oc : France : 5 12 2007 : Péret : 34

altitude : 200 m - taille : cocons de 12 à 14 mm de long

ref:27222
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Vin'S
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Message par Vin'S »

Je n'avais pas vu à quel point ce fil s'était enrichi...

Croustillant reportage ! Je devrais même dire documentaire à ce niveau-là :wink:

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