Le labre peut être en forme de triangle plus ou moins court, à bords plus ou moins arrondis mais toujours convexe. (Non cordiforme)
Il peut être en forme de cœur (bord convexes en haut, concaves en bas) avec une pointe plus ou moins longue, plus ou moins pointue ou émoussée.
En réalité (je viens de vérifer mes boites) ce caractère très net chez le mâle est très subjectif chez la femelle.
Ce qui est étonnant chez ta bestiole, c'est qu'elle a une tête (au sens propre) de mâle: coloration jaune des mandibules et des scapes bien nettes et bien développée; pilosité du clypéus bien développée.
La seule femelle qui a une pilosité développée sur le clypeus, c'est corniger, mais (pour les exemplaires que je connais), les mandibules et les scapes sont beaucoup moins nettement jaunes; les parties claires sont plutôt brunes ou brun jaunâtre, mais non nettement jaune: chez eremita, c'est un peu plus jaune, mais pas aussi nettement qu'ici.
Avec les caractères observés pour les sillons de la mésopleure et avec l'absence d'épine interantennaire, on arrive à eremita, mais ça ne me plait pas totalement.
Oui c'est bien un mâle (13 segments antennaires et 7 au gastre, plus un "aiguillon" ) que j'ai capturé lorsqu'il a ouvert le nid. Ce qui est logique, vu que ce sont eux qui sortent les premiers, non?
Le spécimen sur les photos du nid devrait donc être sa mère.
Pour ce qui est de ce labre, je n'en vois que le bas dont les bords me semblent rectilignes. Il se prolonge par quelques soies raides et droites qui en masquent la pointe. Je n'arrive donc pas à voir si elle est tronquée ou pas.
Bref, c'est trop compliqué pour moi.
Ne te tracasse pas.
Avec les caractères des sillons des mésopleures et l'absence d'épine interantennaire, il n'y a aucun doute.
Le mâle d'eremita que j'ai est la copie conforme de celui de ta photo.
Mon doute venait du fait que j'étais parti sur une femelle: Ça ne ressemblait à rien, même si les caractères y étaient. (trop jaune, trop de pilosité sur le clypeus) corniger et eremita sont faciles à identifier en quelques secondes, vandeli est encore plus simple, pour les autres ça va de “un peu plus compliqué” à “vrai casse-tête”
On a intérêt dans certains de ces cas plus difficiles à avoir des préparations impeccables, avec mandibules écartées et labre ramené vers l'avant.
On peut donc titrer Passaloecus eremita Kohl 1893
Pour la galerie il faudra faire gaffe à différencier la femelle du mâle. (si tu mets tes photos dans la galerie)
Bon d'accord... Merci Patrick.
Au départ je voulais savoir dans quoi une belle femelle était susceptible de pondre (voir ici).
Mais casse-tête à l'identification, et casse-tête dans l'émergence aussi. J'en perds la mienne.
Il y a 3 entrées de galeries sous la même poutre, et de l'un des trous ont émergé deux femelles qui me semblent d'espèces différentes
Modifié en dernier par Bilule le mardi 9 juillet 2013, 19:55, modifié 1 fois.
D'après ce qu'en dit le Bisch, les Passaloecus s’accommodent de trous variés pour leurs nids. Celui-ci n'est pas signalé de trou de galles, comme certains autres, mais il a été observé aussi bien dans des tiges creuses que dans des trous de xylophage creusés dans l'écorce de pin. Au Danemark, il niche volontiers dans les tiges de phragmites utilisées pour les toitures. Ce qui semble constant pour tous les Passaloecus, c'est l'utilisation de résine.
En voyant ta première photo, avec les mouches engluées autour du trou, je me demande si cette résine n'a pas été déposée “volontairement” pour empêcher les parasite d'accéder au nid. (Simple supposition personnelle)
Effectivement, l'hypothèse semble plausible. En tous cas ça n'a pas empêché une Chrysididae de pénétrer, car deux individus sont sortis d'une galerie voisine.
Je ne les ai pas vues déposer la résine autour de l'entrée malheureusement. Mais leur adresse à pénétrer avec une goutte entre les mandibules sans rien toucher est étonnante.
Et comment se nettoient-elles les mandibules? Se peut-il qu'elles les enduisent d'une sécrétion "anti-pègue" avant la récolte?
J'ai vu la voisine de celle-ci apporter une proie dans un trou non encore couronné...
Les parasites cités sont effectivement principalement des Chrysides: Omalus aenus, O.auratus, Trichrysis cyanea, et aussi un Ichneumonidae Perithous mediator et, plus surprenant, un Dermestidae Megatoma undata. Par contre, aucune mouche, comme c'est le cas pour de nombreux Crabronidae et Sphecidae.
le mystère des mandibules qui ne sont pas collée par la résine reste entier à ce jour; c'est le même genre de question posée récemment: comment les Pompiles qui chassent les araignées sur leur toile, ne s'y font pas prendre ?
Une substance sécrétée ? Une substance récolté dont elle s'enduise avant de commencer ? Une structure particulière antiadhésive de la surface ? À l'heure actuelle, il serait étonnant qu'on trouve un budget pour étudier le phénomène, ce qui fait que toutes les observations des amateurs totalement bénévoles que nous sommes, sont particulièrement précieuses.
Tu n'as pas capturé les Chrysides ?
Les espèces sont nombreuses à utiliser de la résine qui nous colle aux doigts aux moindre contact. Donc la question a peut-être été déjà étudiée, mais comment le savoir? Je n'ai trouvé aucun papier faisant allusion à la question, mais il y en a probablement. Chez les chimistes peut-être?
J'ai prélevé la première Chrysididae que j'ai vue par hasard rogner l'opercule de résine séche qui fermait la galerie. Une face d'un bleu métallique... Non, ce n'était pas le Chalcidien supposé.
Peut-être Omalus biaccinctus, au premier survol de la clé des genres italiens. Mais là encore, une famille à l'identification peu aisée...
Intéressant le fait de savoir que le Chryside est capable de rogner l'opercule, et non seulement de s'introduire dans le nid non terminé pendant l'absence de la femelle.
Quand on sait que même pour des bestioles plus grosses et plus communes, il reste encore à savoir concernant les parasites, on imagine qu'il doit rester beaucoup à connaître pour les Passaloecus et autres bestioles de petites taille qui ne sont pas obligatoirement retrouvés au même endroit plusieurs années de suite.