[Vespa velutina] Piégeage sélectif de reines de V. velutina

[coleoTerrien]

Autre vaste sujet.
Si les abeilles domestiques disparaissent, quel sera l'impact sur la pollinisation.
Est-ce que les maux qui les touchent et les rendent fragiles touchent aussi les autres espèces pollinisatrices ?
Car si la fabrication du miel incombe aux apiculteurs , la polinisation est un "trésor naturel".
Bon, il s'agit vraiment d'un autre sujet que celui en cours.
Souvent dans les médias standards ces sujets sont traités sous l'aspect sensationnel et il est donc
impossible de faire la part des chose. C'est pour cela que l'étude précise de chaque problématique est important.
Pour les abeilles, par exemple, il y a les apiculteurs qui traite les ruches contre le varroas et ceux qui sont contre.

Pour l'instant je vais me contenter d'étudier Vespa Velutina aux abords des ruches de mon potes

[Gilles Jardinier]

oui, plein d'études ont été récemment publiées sur le sujet.
hélas, la plupart sont en anglais, même celles de l'INRA (un comble).

[Patrick_B]

Au risque de me fâcher avec tout le monde...
La protection des abeilles incombe aux apiculteurs, avec l'aide qu'ils peuvent demander ou obtenir pour la protection de ce qui est tout de même leur cheptel, pas un trésor naturel à protéger à n'importe quel prix.
Ce n'est pas à la collectivité (naturaliste ou autre) de se mettre à payer des chiens Patou pour les abeilles.

C'est dommage que Fdttl ne passe plus nous voir, mais lui qui est apiculteur avait me semble-t-il un avis semblable : L'apiculture est un élevage, et comme tous les élevages, elle a ses contraintes et ses problèmes. Les autres éleveurs assument eux-mêmes les contraintes et problèmes divers dont les maladies et prédateurs font partie.

[Gilles Jardinier]

Pas totalement :
l'Etat (la Collectivité) fausse le jeu en mettant des contraintes externes.
par ex la réintroduction du loup ou de l'ourse.
Certes, c'est comme la limitation de vitesse sur les routes, ça fausse le jeu libéral des automobilistes.
Oui, juridiquement, les aides et indemnités se discutent.

[lauzette]

La question est aussi de savoir quel est l'impact de la raréfaction des abeilles mellifères sur la pollinisation. Si on protège la biodiversité, on doit pouvoir se passer d'Apis mellifera, non ? Au risque de me fâcher avec plein de monde aussi ; je n'aime pas spécialement le miel et ça me gave de ne trouver que cette espèce sur les fleurs chez moi (Lauragais) alors qu'on devrait pouvoir trouver des dizaines/centaines d'espèces différentes, pas seulement hyméno- mais di- et lépido-.

[Patrick_B]

C'est aussi un problème posé par l'apiculture intensive. Ça a fait l'objet d'études : La charge en abeilles domestiques est nettement trop forte par endroit, et non seulement elles se nuisent entre elles, mais elles pillent la ressources des autres butineurs plus spécialisés.
Par ailleurs, il n'y a plus de “noires” locales, moins rentables et parfois “sauvages”, mais plus rustiques et résistantes : Partout elles sont hybridées.
On en revient bien à un problème de gestion d'élevage : Les éleveurs traditionnels de vaches laitières ou allaitantes savent très bien que si on charge trop une pâture, on abîme la prairie, qu'on est obligé d'engraisser et qui souffre beaucoup plus facilement de la canicule qu'une prairie naturelle. On est aussi obligé d'apporter beaucoup plus de nourriture extérieure au bétail, et on obtient pas la meilleure qualité.
En matière d'apiculture, l'erreur est d'entretenir la confusion entre défense de l'environnement et défense de la profession apicole; les deux problématiques se rejoignent sur certains points, mais ça reste deux problématiques différentes.

[Gilles Jardinier]

Lauzette, regardes les travaux de mon voisin de Marseille Benoit Geslin, (IMBE) et de ses collègues.
Mickael Henry et Guy Rodet viennent de signer un nouveau papier dans Scientific Report sur la compétition alimentaire entre Abeilles sauvages et domestique, mais également sur la compétition intra-spécifique en cas de surcharge du milieu :

https://www.nature.com/articles/s41598-018-27591-y.pdf

[coleoTerrien]

Le sujet ouvre d'autres perspectives. Je n'avais jamais entendu parlé du problème de l'intensivité des élevages d'abeilles sur les ressources.
Intéressant. De mon point de vue je côtoie des apiculteurs plutôt "de ville" c'est à dire , j'ai l'impression, que face au message alarmiste
sur la disparition des insectes pollinisateurs, certaines personnes, en particulier en ville donc, se sont mis à créer des ruches sans pour autant
vouloir à tout prix une récolte de miel. Mais le résultat c'est qu'il y a encore plus d'abeilles…
Je vais lire le doc de Gilles.

[Gilles Jardinier]

oui, à Paris, on est à près de 1.500 ruches intramuros maintenant,
alors que notre hidalgo met en place son appel à projet pour subventionner l'installation de ruches supplémentaires.
Dans de nombreux arrondissements, le manque crucial de nourriture se fait sentir depuis 2014-2015.

une publi magnifique de Lise Ropars sur cette compétition.

Oui Lauzette, on pourrait se passer des abeilles mellifères pour la pollinisation dans toute "l'Agriculture paysanne traditionnelle".
(chut, il ne faut pas le dire, c'est incorrect)
Le pb, c'est que l'agriculture "moderne" intensive en grandes parcelles ne peut pas se passer d'Apis mellifera, qui est la seule avec certains Bombus à avoir un grand rayon d'action et un périmètre de butinage assez étendu. Elle peut intervenir en masse, même au milieu de champs de monoculture "à perte de vue".
Essaies de lire le prochain n° de la revue de l'UNAF, Abeilles et fleurs
Et voir le dilemme actuel des producteurs d'amandes en Californie.

[pierred]

une publi magnifique de Lise Ropars sur cette compétition.

Tu as un lien ?
Merci pour l'autre document, qui conforte d'autres textes que j'ai eu l'occasion de lire ces derniers temps.

Pour ce qui me concerne, au cimetière de Montmartre, il n'y a plus pratiquement que des Apis mellifera. Avant, il y avait des bourdons en masse, des anthophores, etc.