[Euphydryas aurinia] Chenilles d'aurinia ???

[Jean-Michel FATON]

Bonjour à tous,



Mon collègue Stéphane Morinière a observé plusieurs fois (depuis début février) des petites chenilles qui sortaient timidement d'un nid tissé de fils de soie. La plante hôte est une espèce méridionale : Cephalaria leucantha.



Nous pensons à des chenilles d'Euphydryas aurinia ? J'avais photographié des chenilles de cette espèce à un stade plus avancé à la fin mars ; voir

viewtopic.php?f=2&t=16444&hilit=ref%3A17340



Il me semble qu'aurinia a besoin de deux plantes hôtes pour faire son cycle :

- De juillet à février : Cephalaria leucantha, le céphalaire blanche.

- En mars et avril : Lonicera periclymenum (et autres Lornicera), le chêvrefeuille des haies.



Lorsque les feuilles des chêvrefeuilles apparaissent aux beaux jours, les petites chenilles sont obligées de faire une petite migration pour passer des prairies ... aux fourrés proches.



Merci par avance de nous donner vos avis sur l'identification de cette bête et nos hypothèses sur sa biologie



JM





Stéphane MORINIERE : France : Eurre : 26400 : 11 2 2011

Altitude : 170 - Taille : 1 cm

Réf. : 66429

[JeanAlain]

+ 1 pour Euphydryas aurinia

Il me semble qu'aurinia a besoin de deux plantes hôtes pour faire son cycle :
- De juillet à février : Cephalaria leucantha, le céphalaire blanche.
- En mars et avril : Lonicera periclymenum (et autres Lonicera), le chêvrefeuille des haies.

C'est un peu plus compliqué que celà, d'autant que dans d'autres régions, la plante-hôte principale est Succisa pratensis ...
Personnellement, je l'ai vue dans le Var au mois d'avril sur Cephalaria leucantha.

[Bébert]

Moi j'en ai vu des bien plus jeunes : viewtopic.php?f=2&t=71841

Je ne pense pas qu'il y ai de migration d'une plante hôte à une autre au printemps. Celles qui commencent sur Cephalaria leucantha finissent aussi sur le même pied... Les bêtes sur la photo sont surement sorti prendre les rayons du soleil printanier.

[JeanAlain]

Je ne pense pas qu'il y ai de migration d'une plante hôte à une autre au printemps.

Bien d'accord avec toi ... sauf quand il n'y a plus de feuilles à manger.

[jpv]

Les Chenilles de E. aurinia n’ont pas besoin de changer de plantes pour achever leur cycle, mais il n’est pas exceptionnel dans le midi de les trouver sur du chèvrefeuille pour peu qu’il s’en trouve à proximité. En revanche je n’ai jamais vu de femelle pondre sur les lonicera. Suivant les stations la plante hôte (de ponte) diffère. A titre d’exemple j’ai pu relever :

succisa pratensis dans le Gard méridional,

cephalaria leucantha dans les pyrénées orientales, le vaucluse, la basse drome, l’ardèche

plantago lanceolata en Angleterre

Gentiana (les naines) dans le vercors et les basses alpes

Centranthus ruber dans le vaucluse, les basses alpes et la basse Drôme. Cette plante est moins habituelle, mais on y trouve jeunes nids attestant bien du choix de la femelle.

Scabiosa colombaria, un peu partout dans le midi.
Comme ce sont des plantes petites, et pour peu que les aurinias soient abondantes, c’est vite la disette et les chenilles se déplacent en quête de nouvelles plantes. C’est lors de ces déplacements qu’elles sont amenées à consommer, entre autres, du chèvrefeuille. J’ai vu dans le Var une station tellement surexploitée par les chenilles qu’elles en étaient arrivées à ronger les plantes au-delà du collet et à entamer les racines.

Il y a un gros travail à continuer sur les aurinias (largement entrepris par Mazel notamment). C’est un groupe en pleine explosion évolutive. Et il serait intéressant de voir dans quelle mesure le choix de la plante ne tend pas à faire des lignées qui auraient tendance à s’isoler les unes des autres et accentuerait encore le phénomène d’isolement dans l’aire de répartition de cette espèces qui est une mosaïque de petites stations ayant peu d’échanges entre elles.

[Gyp']

Merci JP pour ces observations enrichissantes ..

[Karaba]

Il y a un gros travail à continuer sur les aurinias (largement entrepris par Mazel notamment). C’est un groupe en pleine explosion évolutive. Et il serait intéressant de voir dans quelle mesure le choix de la plante ne tend pas à faire des lignées qui auraient tendance à s’isoler les unes des autres et accentuerait encore le phénomène d’isolement dans l’aire de répartition de cette espèces qui est une mosaïque de petites stations ayant peu d’échanges entre elles.

Je n'ai pas les publis mais eu + ou - des échos comme quoi les analyses génétiques n'iraient pas trop dans le sens d'une différenciation génétique des différentes sous-espèces même de debilis ou de provincialis et que l'on aurait donc plutôt affaire avec des écotypes, un peu comme rebeli et alcon (cités dans un autre fil par Bébert).

Quelqu'un aurait des références là dessus ?

[Jean-Michel FATON]

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Stéphane MORINIERE : France : Eurre : 26400 : 3 3 2011
Altitude : 160 - Taille : 1 cm
Réf. : 66878[/img]
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Stéphane MORINIERE : France : Eurre : 26400 : 3 3 2011
Altitude : 160 - Taille : 1 cm
Réf. : 66879[/img]

Merci pour vos réponse très documentée
Nous suivons le développement des petites chenilles, dès que le soleil est là. Pour l'instant elles sont encore toutes petites !