[Euphydryas aurinia] Euphydryas aurinia

[Fonterland]

Bonjour

Une cliente passionnée d'orchidées m'a passer des photos de lépido qu'elle observé sur les pelouses.
Sur l'un d'elle figure un Euphydryas aurinia. Le site où a été faite cette photo est une pelouse calcicole perdue au milieu d'une
zone céréalière (Obterre F36).
Il n'y a pas de Succises sur le secteur.
J'ai dans la base 3 données également d'Euphydryas aurinia sur des pelouses faites par Dardenne en 1976.

Bref j'aurais voulu en savoir un peu plus sur la répartition d' Euphydryas aurinia aurinia xeraurinia en France

Chenilles d’E. aurinia aurinia : la plante hôte est la Succise des prés (Succisa pratensis).

Chenilles d’E. aurinia aurinia forme xeraurinia : les plantes hôtes sont la Scabieuse colombaire (Scabiosa columbaria) et la Knautie des champs (Knautia arvensis).

L’écotype E. aurinia aurinia forme xeraurinia fréquente les pelouses calcicoles sèches, les prés maigres (Cor. 34.32 : pelouses calcaires subatlantiques semi-arides (Mesobromion) ; Cor. 34.33 : prairies calcaires subatlantiques très sèches (Xerobromion)).

[Sam86]

Salut Denis,
comme je te l'ai dit hier, dans la Vienne les stations de damier sont soit sur prairie humide soit en lisière forestière fraiche. Nous n'avons aucune donnée sur coteau calcaire

[JeanAlain]

Bref j'aurais voulu en savoir un peu plus sur la répartition d' Euphydryas aurinia aurinia xeraurinia en France

Pour répondre partiellement à ta question, j'ai trouvé Euphydryas aurinia aurinia sur des pelouses calcaires sans Succise près de la forêt de la Braconne en Charente. Il me semble qu'il y avait par contre des Knauties et peut-être aussi Scabiosa colombaria. En Vendée, je la connais aussi sur des pelouses calcaires près de Chantonnay, mais il y a des Succises. C'est une espèce un peu éclectique sur le choix des plantes-hôtes larvaires. Chez moi les chenilles consomment Succisa pratensis et Lonicera periclymenum, mais Jean-Pierre (entomojp) en a photographié s'alimentant de Valériane officinale en lisière de marais (cf. son article dans Oreina). Dans le Sud, la sous-espèce provincialis est souvent sur calcaire où elle parasite régulièrement Cephalaria leucantha.

[Fonterland]

Merci

Je tâcherais d'aller sur le site au printemps prochain

[bellieri]

Salut Denis,

Pour aurinia, c'est en effet assez compliqué, et il y a d'ailleurs souvent confusion entre écotype/habitats fréquentés. Un ex. en effet sur le pelouses sèches. Dans la région Midi-Pyrénées par ex., les populations liées aux pelouses sèches (type mesobromion) sont les plus fréquentes, avec celles liées aux pelouses sèches écorchées (xerobromion).

Dans le dernier cas, on la trouve principalement sur Cephalaria leucantha. Mais dans le 1er, elle se trouve sur Succisa pratensis, plus rarement sur S. columbaria alors que l'on pourrait aisément s'y s'attendre ! C'est essentiellement du au fait que le substrat argilo-marneux retient, par place, l'eau et permet sur ces habitats de pelouses sèches, à la succise de pouvoir s'y développer. On a donc un écotype humide d'aurinia sur zone sèche !

Es tu donc sur qu'il n'y ait pas S. pratensis sur cette station ? C'était un mâle ou une femelle sur ta photo ?

J'ai bcp de mal avec ces histoires d'écotypes, surtout que l'on se rend compte dans certaines stations que les 2 volent ensemble (contexte fond de vallon humide et pelouses sèches en coteaux).

DD

[Sam86]

Qu'est ce qui définit les écotypes alors ? La plante-hôte larvaire ou l'habitat fréquenté ?

[Fonterland]

A priori, il s'agit d'un mâle

Il n'y a pas de Succises sur le site....mais effectivement un petit cours d'eau en fond de vallée pas très loin
Le lien GM : http://maps.google.fr/?ie=UTF8&ll=46.91 ... 5&t=h&z=17
De tte façon j'irais l'an prochain

Par contre pour les observations de B.Dardenne en 1976 (3 sites, dont deux pas très loin de la maison) il est certain que la Succise n'est pas présente dans le secteur.

[Asterix]

Bonjour tout le monde
En côte d'Or, j'ai trouvé un nid d'aurinia sur Gentiana cruciata, un coteau tres sec ou vole aussi Maculinea alcon.

[Bébert]

Bonjour,
dans le sud Jura, où je suis, on a plein de population d'aurinia sur pelouses sèches sur marnes. Ce sont des milieux très secs en été (la marne en séchant deviens dure comme du béton) et très hydromorphe en période pluvieuse la marne se ramollissant superficiellement. Quand ces pelouses sont en versant (ce qui est souvent le cas) ça crée des glissement de terrains en loupes d'érosion créant un relief très particulier avec des zones de sol mis à nus, de coulées, etc... Ca deviens encore plus complexe quand les marnes sont intercalées avec des bancs calcaires.
Les marnes en glissant peuvent aussi créer des dépressions closes formant des mares plus ou moins temporaires, des phénomènes de nappes perchées, de même quand on a des replats l'eau a tendance à stagner plus longtemps. Ce phénomène peut aussi survenir sur des moraines glaciaires dont l'imperméabilité est variable en fonction du matériau les constituant.
On se retrouve bien sur des pelouses sèches mais avec des associations végétales très particulières mixant plantes xérophiles et plantes de marais. On se retrouve ainsi avec de la molinie, de l'Epipactis des marais ou de la Parnassie des marais sur pelouses sèches ! Voir des complexes de prairies humides à molinie et de pelouses sèches intriqués en fonction de la topographie.

Du coup aurinia est fréquemment sur pelouses sèches mais pour ce que j'ai pu constater il y a toujours de la succise.

Bonjour tout le monde
En côte d'Or, j'ai trouvé un nid d'aurinia sur Gentiana cruciata, un coteau tres sec ou vole aussi Maculinea alcon.

curieux !
Voilà un autre écotype/sous-espèce (?) de milieux secs : Phengaris alcon rebeli (de son dernier petit nom jusqu'au prochain)

[Fonterland]

On se retrouve bien sur des pelouses sèches mais avec des associations végétales très particulières mixant plantes xérophiles et plantes de marais. On se retrouve ainsi avec de la molinie, de l'Epipactis des marais ou de la Parnassie des marais sur pelouses sèches ! Voir des complexes de prairies humides à molinie et de pelouses sèches intriqués en fonction de la topographie.

Sympas comme milieux. C'est fréquent