guillaume34 a écrit : lundi 11 mai 2020, 12:55
J'ai l'impression de ne pas voir de nervure fourchue comme chez Pieris rapae.
Bonjour,
Une petite nuance : quand la nervure radiale est bifide à l'apex, ce n'est pas Pieris mannii. Quand elle n'est pas bifide, c'est rapae ou mannii.
J'ajouterais une petite nuance à cette petite nuance, il y a des mannii qui ont une nervure apicale fourchue, mais avec une toute petite fourche contrairement à la plupart des rapae. Bref, ce critère seul ne suffit pas à mon sens quand ce n'est pas une fourche très nette (et ne semble même pas mentionné dans la diagnose pourtant très complète de Lepiforum). Et puis, tes photos sont un peu limite pour bien voir la nervation. Ici, effectivement, cela a plutôt l'air d'être rapae (taches réduites, apex pointu), même si ce n'est pas si évident sur ces photos et vu l'état du papillon.
Le Paon du jour n'est dans aucune citation célèbre.
Axel :)
Il existe pas mal de critères, mais il peut arriver qu'aucun d'eux ne suffise à lui tout seul.
Sur le dessus :
- Chez mannii, la tache apicale du dessus descend généralement au moins à hauteur de la nervure V4. Cette tache apicale s'arrête alors à hauteur de la 1ère tache post-discale, voire plus bas. Chez rapae, la tache apicale ne descend presque jamais aussi bas, s'arrêtant souvent vers la nervure V6 ou V5.
- Chez mannii, la 1ère tache post-discale est souvent plus grande, plus carrée, avec des bords pouvant être concaves, alors que chez rapae, les taches sont plus petites et plus rondes. Mais il y a des exceptions chez les individus printaniers où les taches peuvent être peu marquées chez mannii.
- Chez les individus marqués de mannii (surtout les femelles de 2ème génération), il peut y avoir une ligne d'écailles noires plus ou moins visible reliant la tache post-discale à la tache apicale le long de la nervure V4 (et plus rarement V3). Chez rapae, a priori, on n'a jamais ça.
- la tache noire du bord de l'aile postérieure de mannii (cachée sur photos in natura en général) est plus grande, souvent avec un bord externe concave.
- Chez mannii (surtout les femelles), il peut exister une autre tache noire assez diffuse au milieu des ailes postérieures, visible quand le papillon est posé ailes ouvertes. Cette tache est normalement absente chez rapae.
Sur le dessous :
- Chez mannii, la nervure apicale de l'aile antérieure est généralement simple, ou bien avec une toute petite fourche. Chez rapae, elle est généralement très nettement fourchue, mais peut aussi être simple chez de rares individus.
- L'apex de l'aile antérieure est souvent plus arrondi chez mannii, plus pointu chez rapae.
- On peut avoir les mêmes différences pour la 1ère tache noire post-discale que sur le dessus (plus grande et carrée chez mannii), mais en moins marquées.
- Chez mannii, le dessous des ailes postérieures est plus fortement chargé en écailles noires, avec une même concentration de part et d'autre de la cellule. Chez rapae, les écailles noires sont souvent moins nombreuses et présentes surtout en dessous la cellule.
Voilà une compilation de critères (tirés de Lafranchis, de Tolman & Lewington, de Lepiforum, etc.) qui peuvent être utiles à l'identification. Certaines sont plus évidents que d'autres, mais c'est pas mal de vérifier plusieurs de ces critères. On peut aussi noter que ces critères fonctionnent a priori mieux sur la sous-espèce alpigena (du sud de la France) que sur la sous-espèce andegava (de l'ouest, et aussi du nord-est de la France apparemment) qui ressemble plus à rapae. Ces critères sont aussi plus évidents chez les individus estivaux (2ème génération et +) et chez les femelles.
Le Paon du jour n'est dans aucune citation célèbre.
Axel :)
Qu'ajouter à cette explication très complète d'Axel .
Si ce n'est que le critère que je trouve le plus constant est la forme de la première tache postdicale noire, toujours concave voire biconcave chez mannii.