[Lampides boeticus] Une fois n'est pas coutume...

Message par **Gyp'** » mercredi 12 août 2015, 21:43

Bonsoir,

En fait, je cite Tristan Lafranchis qui écrit : "Peut hiverner à l'état d'œuf, de chenille ou de chrysalide. Chrysalide au sol"

Message par **YB.** » mercredi 12 août 2015, 22:11

Hivernage ne veut sans doute pas forcément signifier diapause, il peut s'agir d'une "simple" quiescence...
Décidément, je n'arriverai jamais à avoir les idées claires là dessus !

Message par **Gyp'** » mercredi 12 août 2015, 22:49

La différence entre "quiescence" et "diapause" me paraît effectivement assez subtile (arrêt ou simple ralentissement ?)...

Message par **totor** » jeudi 13 août 2015, 14:50

Bonjour à tous,je l'ai vu passer chez moi à Les Bordes en 2013 ici , et j'ai observé une femelle le 14 juillet dernier au matin sur de la rhubarbe et peut-être la même le 16 sur la glycine (même accident sur l'aile), puis une nouvelle femelle le 8 août, toujours à Les Bordes. Ces deux femelles avaient l'avers brun. Rien d'anormal pour un papillon migrateur déjà signalé du Loiret. Aujourd'hui à Chécy, 40 km de Les Bordes, zone pavillonnaire, je surprend une femelle en train de pondre sur des pois de senteur, ces ailes sont bleutées comme la 5ème photo de Lépiforum. Cette femelle a déposé ses œufs uniquement sur les boutons floraux. Alors est-ce possible que cette espèce se reproduise dans le Loiret, ou est-ce du simplement au climat chaux de 2015 ? Je vous poste une photo d'un œuf, à peine un demi millimètre.

Dominique Thauvin : France : Chécy : 45430 : 13/08/2015

Altitude : 107 m - Taille : Œuf : 0,5 mm

Réf. : 147253

Message par **Gyp'** » jeudi 13 août 2015, 15:17

Message par **Vita** » jeudi 13 août 2015, 16:15

Pour ma part, ce n'est pas le premier migrateur que je vois se reproduire dans le jardin.
J'ai eu cette année quantité de chenilles de Belle Dame sur des supports parfois inattendus, mais aussi Heliothis peltigera, Trichoplusia ni...
Comme le dit Totor, est-ce dû à la chaleur ? Quoique la chaleur dans le Nord Mayenne, ça a ses limites !

Message par **Gyp'** » jeudi 13 août 2015, 16:32

Vita a écrit : Comme le dit Totor, est-ce dû à la chaleur ? Quoique la chaleur dans le Nord Mayenne, ça a ses limites !

Tout est relatif : un 40°C chez moi peut correspondre à un 32°C chez toi avec une même différence entre le maxi et le mini, non ?

Message par **YB.** » jeudi 13 août 2015, 16:53

Bonjour,
Je vais essayer de résumer ce que j'ai compris de tout ça. Merci de me corriger si je dis des bêtises ou de compléter ou de confirmer...

Oui c'est dû à la chaleur mais pas celle du nord de la France... Les papillons migrateurs qui viennent du sud fuient la chaleur ou du moins le manque de plantes hôtes dû à la chaleur... Autrement dit, ce n'est pas parce qu'il fait chaud dans le nord de la France mais parce qu'il fait encore plus chaud au sud que les migrateurs remontent... Ce n'est donc pas la chaleur que recherchent ces migrateurs mais bien une végétation encore préservée des trop fortes chaleurs. Il est évident que ces migrateurs se reproduisent au cours de leur migration (puisque nous avons des oeufs et des chenilles...).

Ce qui est moins sûr c'est le devenir de leur descendance... En Mayenne, on a observé des individus très frais, nouvellement émergés, issus de la reproduction des individus migrateurs. Tant que les conditions météos vont le permettre, le cycle va se poursuivre et pourquoi pas donner une autre génération.
L'Azuré porte queue est une espèce homodyname : elle est plurivoltine et continue son cycle tant que cela est possible.

Le hic c'est que, quand les conditions se dégradent. Si le cycle est pourvu d'une diapause, pas de problème, c'est prévu et même programmée avant même que les conditions ne se dégradent. Si le cycle ne comprend pas de diapause, une quiescence peut permettre de "temporiser" et de permettre à la descendance de passer l'hiver si celui ci n'est pas trop long ou pas trop rigoureux. C'est ce qui se passe dans les régions où l'Azuré porte queue est présent toute l'année (là où T. Lafranchis dit qu'il "hiverne" à l'état d'oeuf). La quiescence est levée dès que les conditions redeviennent favorables et c'est reparti sans s'être vraiment arrêté...

Mais si l'hiver dure ou que les températures descendent trop (il doit y avoir un "seuil" au delà duquel une quiescence ne permet pas de résister à l'hiver et ce seuil doit être différent en fonction du stade de développement), la descendance est éliminée et la population totalement renouvelée l'année suivante par de nouveaux flux migratoires.

Yannick

Message par **Gyp'** » jeudi 13 août 2015, 17:45

Entièrement d'accord avec toi ..

Message par **Bébert** » jeudi 13 août 2015, 18:12

Bonjour,

je lis dans le récent atlas des rhopalocères de Bourgogne et Franche-Comté à propos des pontes sur les Lathyrus :

Les femelles pondent sur les calices des fleurs, mais les chenilles ne peuvent se développer dans les gousses aplaties, qui durcissent trop rapidement."

Selon les auteurs seul Colutea arborescens permettrai le développement complet.
Qu'en pensez vous ? Es-ce qu'un cycle complet sur Lathyrus a déjà été documenté ?

Le Monde des insectes