[Euphydryas aurinia] Un ptit coup de gentiane ?

[JeanAlain]

Je t'ai déjà adressé l'article de Mazel.
L'as-tu reçu ?

[Bébert]

Reçu ! J'avions point vu
Merki

[JeanAlain]

Je laisse David t'adresser les pdf d'Oreina : c'est le rédac'chef.

[bellieri]

Tout est parti dans ta boite, bébert !

Pour revenir sur les entités. E. aurinia regroupe en effet de nombreux taxons infra-spécifiques, certains étant considérés par quelques auteurs comme de bonnes espèces. Il faut lire les travaux de biologie moléculaire de Junker (2010), basés sur l’électrophorèze enzymatique, qui mettent en évidence l’existence de 5 lignées évolutives différentes en France. Mais si ces travaux concernent les populations de l’ouest de l’Europe, les populations du sud-ouest de la France dont les Pyrénées (pyrenesdebilis en altitude), n’ont pas été prises en compte :

- aurinia (Rottemburg, 1775), présente dans le domaine continental et le domaine atlantique;
- provincialis, localisée dans le sud-est, à l'est du Rhône. Il est probable que celle-ci, bien séparée des autres entités (/historique, géographie, morphologie...) soit a élever au rang spécifique. Refuge probable dans le sud des Alpes aux dernières glaciations.
- beckeri Lederer, 1853, taxon ibérique en limite d'aire dans le Roussillon. Refuge probablement ibérique/Afrique du Nord. Une population appartenant, selon Junker, à cette lignée évolutive, existe en Aveyron, alors qu'il est décrit comme salvayrei par Mazel (1982). Les travaux de ce dernier montrent notamment qu'ils sont allopatriques, avec des habitus bien distincts, et qu'ils utilisent préférentiellement Cephalaria leucantha. Le taxon salvayrei est essentiellement présent dans le sud du Massif Central (Languedoc-Roussillon. La situation de ce taxon est donc à éclaircir...
- debilis Oberthür, 1909 présents dans l'ouest des Alpes en altitude ;
- glaciegenita Verity, 1928, présents dans le centre des Alpes (massif) en altitude

- le taxon pyrenesdebilis, présents dans l'est des Pyrénées, en altitude, n'est pas pris en compte dans les travaux de Junker.

A lire :
Junker (M.), 2010. — Kritische Betrachtung des FFH-Konzeptes unter Berücksichtigung von Ökologie, Management- Einheiten und Evolutionär Signifikanten Einheiten am Beispiel der Schmetterlingsart Euphydryas aurinia. 1-150. Thèse de doctorat, Universität Trier.
http://ubt.opus.hbz-nrw.de/volltexte/20 ... erDiss.pdf

[Bébert]

Merci a tous pour votre efficacité
J'ai tout reçu mais encore presque rien lu....
J'ai juste vu pour l'instant que Karaba m'a fourni un super article sur une pop d'aurinia inféodée à G. cruciata en Lituanie (les photos de l'article pourraient être mélangées à celles du début de ce sujet sans qu'on s'en aperçoive !!)

Pour Junker ça à l'air bien mais lire de l'Allemand za ne vas pas zetre pozible pour moi !!!

[Petit Schtroumpf]

- provincialis, localisée dans le sud-est, à l'est du Rhône. Il est probable que celle-ci, bien séparée des autres entités (/historique, géographie, morphologie...) soit a élever au rang spécifique. Refuge probable dans le sud des Alpes aux dernières glaciations.
- beckeri Lederer, 1853, taxon ibérique en limite d'aire dans le Roussillon. Refuge probablement ibérique/Afrique du Nord. Une population appartenant, selon Junker, à cette lignée évolutive, existe en Aveyron, alors qu'il est décrit comme salvayrei par Mazel (1982). Les travaux de ce dernier montrent notamment qu'ils sont allopatriques, avec des habitus bien distincts, et qu'ils utilisent préférentiellement Cephalaria leucantha. Le taxon salvayrei est essentiellement présent dans le sud du Massif Central (Languedoc-Roussillon. La situation de ce taxon est donc à éclaircir...

Bonjour
Une petite remonté de ce sujet pour éclaircir un point.
Que deviennent toutes les populations méridionales du Gard du coup ? si j'en crois ce que dit bellieri, ce serait plus des provincialis ?
Merci

[Gyp']

Peut-être mais provincialis reste une Ssp. d'aurinia ...

[typhaeus]

Ne suivant pas régulièrement ce forum, je retombe sur ce fil via une recommandation qui vient de m'être faite.

Et je tiens à signaler que j'ai personnellement déjà observé un nid communautaire d'Euphydryas aurinia sur Gentiana cruciata, pelouse calcaire mésophile des Pontances, Jézainville (54), en 2009 je crois.

Nous faisons pas mal de suivi de G. cruciata en Lorraine, pour Maculinea alcon, mais c'est la seule fois que j'ai remarqué ce comportement dans la région. Faut dire que les G. cruciata sont plutôt rares

typh

[Bébert]

Salut,
observation sympathique.
Pour ma part je ne vous ai pas tenu au courant mais j'ai eu l'occasion de retourner sur le site et j'ai à nouveau trouvé plusieurs nids d'aurina sur Gentiana cruciata et également sur Gentiana lutea.
Ces nids étaient toujours situé à proximité d'un ou plusieurs nids abandonnés sur Succisa pratensis.
Mon hypothèse est que les pontes se font sur la succise et que les chenilles après avoir complètement consommé leur plante hôte initiale se déplacent et peuvent s'installer sur une gentiane si elles en rencontrent une, ou alors sur un autre pied de succise.

Faudrait que j'y retourne à l'occasion pour voir si je n'arrive pas à trouver des néonates sur gentianes.
Faudrait que je publie une note là dessus à l'occasion...

[tcand]

En élevage je n'ai pas noté de préférence particulière entre gentiane et succisse pour la ssp. pyrenesdebilis qui mangeaient ds gentiane sur leur lieu de capture ou était absente les succisses et autant l'un que l'autre quand je leur ai donné des deux en même temps