Aux jardiniers bio qui seraient intéressés, voici un topo que j'ai fait sur la question.
Pour le rédiger, j'ai "pompé" (pardon pour le plagiat !) pas mal d'infos sur internet, et dans divers bouquins très bien faits sur la question, notamment :
- "Coccinelles primevères, mésanges..." par Denis PEPIN et Georges CHAUVIN, terre vivante, 2008
- "Loger et abriter les insectes au jardin" par Vincent ALBOUY et André FOUQUET, Delachaux & Niestlé, 2014
- "Abeilles sauvages, Bourdons & Cie au jardin Hôtels à Insectes" Guides Nature Ulmer, 2014
Et j'ai fait part de mes réflexions personnelles.
N'hésitez pas à le compléter, modifier, rectifier.
Bonne lecture !
Cordialement,
Christian B
L’Hôtel à Insectes
Un hôtel à insectes, pourquoi ?
Pour certains insectes, particulièrement les petites guêpes solitaires, des études ont prouvé que l’une des causes de leur raréfaction était, mis à part les insecticides et pesticides - à proscrire -, le manque de sites de nidification convenables : nos jardins sont trop soignés !
Donc, pour pallier l’arrachage des ronces, la suppression des tiges sèches de rosier, sureau, buddleia…, l’absence d’abris naturels, etc., rien ne vaut un hôtel à insectes, ou quelques nichoirs installés dans le jardin.
Plusieurs objectifs sont à atteindre :
- Accueillir certains insectes en
- Accueillir aussi des araignées.
- Enrichir la faune des auxiliaires et pollinisateurs du jardin, et favoriser sa biodiversité.
En effet, entre autres, abeilles et bourdons sont indispensables à la pollinisation des arbres fruitiers, des tomates etc.
- Joindre l’utile à l’agréable en installant un élément de décor très « tendance », qui deviendra, espérons-le indémodable, dans le jardin.
Matériaux nécessaires et emplacement
Bois utilisés (d’essences durables, traités à l’huile de lin uniquement) :
Châtaignier, mélèze, douglas.
Vis à bois (pas de clous) en acier inoxydable, ou en laiton
Toit
A un ou deux pans, ou plus, comme celui d’une maison, ou en arc de cercle… De même que pour la forme générale de l’hôtel, c’est uniquement une affaire de goût : l’essentiel est son efficacité. On constate que la plupart des hôtels ont des toits à deux pans.
Parfaitement étanche, quels que soient les matériaux utilisés (carton bitumé, tuiles, zinc, ardoises…)
Emplacement : choix de l’emplacement très important :
- Plein sud ou au sud-est, dans un endroit face au soleil surtout en début de journée
- le dos aux vents dominants
- à proximité d’un potager et/ou d’un parterre de fleurs sauvages et cultivées
- dans un coin tranquille, éloigné d’un lieu de passage pour éviter tout dérangement
- surélevé d’au moins 30 cm pour éviter l’humidité (entre 30 cm et 1 m ou plus)
- à l’abri des intempéries
Entretien de l’hôtel
Début septembre : nettoyer la boîte creuse munie de paille à l’intérieur.
Mi-avril : nettoyer la boîte creuse munie de petits branchages.
Traiter le bois à
Matériaux spécifiques utilisés pour les abris
Pommes de pin ou paille, pour combler les vides sous le toit.
Natte de roseau (canisse) enroulée (pour les Mégachiles).
Briques creuses partiellement remplies d’un mélange de glaise et de paille.
Planchettes de bois pour la confection des différentes caisses et abris, et leur séparation.
Bûches percées (bois dur bien sec d’un an environ) : chêne, hêtre, frêne, pommier, charme, châtaignier, acacia…
Ne pas utiliser de bois tendre (sapin, pin, peuplier…) qui gonfle avec l’humidité.
Ces bûches devront avoir au maximum la même largeur que celle de l’hôtel.
Trous de diamètres variables (percés avec des mèches de 2 à 14 mm). Les trous (d’une profondeur 8 à 10 cm environ) ne doivent surtout pas percer la bûche de part en part, sinon ils ne seraient pas occupés.
Ces trous seront espacés de 2 cm au minimum, et disposés en lignes.
On peut aussi remplacer les bûches de bois par des briques ou des blocs de béton expansé.
Pots de fleurs en terre cuite brute.
Tiges creuses : de 10 à 20 cm de longueur, et de diamètre variable (2 à 12 mm) :
roseau, bambou, céréales, canne de Provence, fenouil, berce, céleri, forsythia, deutzia, paille de blé, graminées, ombellifères, pailles pour boire …
Elles doivent être bouchées à l’une de leur extrémité, soit par les nœuds naturels, soit par de l’argile, ou de la glaise bien grasse.
Tiges à moelle : ronce, rosier, framboisier, sureau, buddleia, topinambour, weigelia, hortensia…
Les tiges creuses, ou à moelle, sont à répartir horizontalement (1), isolément dans l’hôtel, ou de préférence liées entre elles, en bottes d’une quinzaine environ, par de la ficelle, du fil de fer, ou insérées, bien serrées entre elles, dans des cylindres de n’importe quel diamètre et quel que soit le matériau utilisé : morceau de canalisation en grès, PVC, boîte de conserve, bouteille en plastique, etc.
Elles doivent être bien sèches, et de diamètres différents : de 2 à 12 mm environ,
et aussi de longueurs différentes : de 20 à 30 cm environ, voire plus, si la largeur de l’hôtel le permet. Elles peuvent toutefois être toutes de même longueur.
Dans tous les cas, elles ne doivent jamais dépasser la largeur des parois latérales de l’hôtel.
Papier et frisure d’emballage.
Foin, paille.
Pour les curieux : en plus des bûches percées, placer une boîte en bois dont la porte (épaisseur d’au moins 1 ou 2 cm) est percée de trous de différents diamètres. Dans ces trous sont enfoncés, leur ouverture au ras de la porte, côté extérieur, des tubes en verre ou plastique transparents, de diamètres identiques à ceux des trous, et de différentes longueurs.
Ouvrir de temps en temps délicatement la porte, pour observer brièvement l’intérieur de ces tubes. Bien refermer la porte après observation.
(1) il est également possible d’installer ces bottes de tiges ailleurs que dans l’hôtel à insectes, en les fixant sur un petit piquet, certaines horizontales, d’autres verticales, à une hauteur comprise entre 50 cm et 2 m environ.
Quels seront les différents « clients » de l’hôtel ?
Et comment leurs « chambres », et « suites ! », seront-elles aménagées ?
Forficules : prédateurs de pucerons.
Pot de fleurs en terre cuite brute rempli de fibres de bois, ou de paille.
Le pot est retourné, posé sur des cales à 2 cm environ de la
On peut aussi placer un autre pot suspendu la tête en bas, au bout d’une tige métallique enfilée dans l’hôtel à mi-hauteur.
Chrysopes : leurs larves sont grandes prédatrices de pucerons, aleurodes, cochenilles, chenilles.
Plusieurs boîtes en bois type nichoir à oiseaux, remplies de fibres d’emballages, ou paille, foin, lanières froissées de papier journal (pas de papier couleur dont l’encre est toxique), ou papier issu d’une broyeuse à documents, ces matériaux posés sur un petit grillage isolé du fond de la boîte pour limiter l’humidité. Les ouvertures en façade seront en fentes, dans le sens horizontal pour l’une des boîtes, dans le sens vertical pour l’autre. Une 3ème boîte sera percée de plusieurs petits trous de 10 à 15 mm de diamètre.
Papillons : faiblement pollinisateurs, mais parmi les plus « beaux » visiteurs du jardin.
Boîte en bois
Dimensions : Longueur 26,5 cm, profondeur 15 cm, hauteur 12 cm.
Quelques fentes verticales (hauteur 7 cm, largeur 8 mm) percées sur la façade de la boîte.
Ouverture par trappe à l’arrière.
Intérieur garni de quelques morceaux de carton ou de foin.
Cet abri servira de gîte d’
Coccinelles : prédatrices de pucerons et d’acariens. (A noter cependant que quelques espèces de Coccinelles sont
Caisse perforée et/ou groupe de planchettes superposées espacées de 5 mm les unes des autres.
Clairons : Coléoptères du genre Trichodes, dont les larves se nourrissent de celles des abeilles solitaires.
Syrphes ? ! : très souvent cités à tort !, comme fréquentant l’hôtel, dans les tiges à moelle…
Les Syrphes adultes sont tous d’utiles pollinisateurs, et leurs larves, suivant les espèces, sont aphidiphages (dévoreuses de pucerons),
Ces Diptères hibernent rarement à l’état adulte. Les rares espèces dont les adultes hibernent le font sous des écorces, feuilles, pierres, branchages…
Ils n’hibernent pas, et ne pondent pas non plus, dans des tiges à moelle !
Les larves de quelques espèces de Volucelles sont détritiphages des nids de Guêpes sociales, Frelons, Abeilles sociales, ou Bourdons, insectes sociaux ne vivant pas, à part les Bourdons, dans l’hôtel...
La prétendue présence de Syrphides dans l’hôtel semble donc a priori totalement fantaisiste.
Bourdons : pollinisateurs extrêmement importants, dès la fin de l’hiver, actifs de l’aube au crépuscule, même par temps assez froid ou pluvieux.
Petites caisses perforées séparées avec, juste sous le trou de chacune, (diamètre 8 et 10 mm), une petite planchette de 2 à 5 cm de large servant de piste d’envol, et d’atterrissage.
Les remplir avec du papier ou de la frisure d’emballage.
Abeilles charpentières : exploitent le bois mort en le creusant.
Branches ou bûches, morceaux de vieilles charpentes non entretenues.
Abeilles solitaires : des pollinisateurs indispensables
En France on dénombre environ 900 espèces d’abeilles solitaires.
Contrairement aux guêpes et aux abeilles domestiques, les abeilles solitaires n’attaquent jamais. Elles ne piquent que si on les saisit (femelles uniquement, les mâles n’ont pas d’aiguillon).
Abeilles rubicoles (rubus = ronce)
Tiges remplies de moelle suffisamment tendre pour y creuser facilement leurs nids aux dimensions qui leur conviennent.
Mégachilides
Ces petites abeilles tapissières récoltent le pollen par une brosse qui couvre la face ventrale de l’abdomen.
Elles peuvent être fouisseuses, rubicoles, maçonnes, hélicophiles, coupeuses de feuilles ou de fleurs…
Plusieurs sous-familles et genres :
Mégachiles
Ce sont des abeilles « coupeuses de feuilles », ou « tapissières »
Nichent dans des cavités comme du bois sec perforé par d’autres insectes tels que les Coléoptères
Dans l’hôtel à insectes, nichent dans les bûches percées, et aussi dans des tiges de bois creuses.
Les femelles tapissent leurs nids avec des fibres végétales ou en découpant de petits ronds dans les feuilles. Les parois de leurs cellules sont tapissées de morceaux de feuilles roulées en « cigares ».
Elles utilisent des feuilles de rosier, hêtre, cerisier, cornouiller, lilas, bouleau, charme etc.
Elles utilisent aussi des pétales de fleurs (géranium, pavot…)
Chaque cylindre de feuilles introduit dans la galerie est rempli d’un sirop moelleux, fait d’un mélange de nectar et de pollen, sur lequel l’abeille pond 1 œuf, puis elle referme le cylindre par une paroi d’argile.
Chalicodomes
Proches des Mégachiles, ce sont des abeilles maçonnes, leurs cellules étant tapissées de boue, résine, fibres végétales…
Elles font leurs nids non pas dans les galeries de bois, mais adossés à des pierres, ou sur du bois.
Les cellules sont construites avec de la boue.
Chelostomes :
Ces petites abeilles font leurs nids dans des trous de bois minuscules, (de la taille de ceux des Vrillettes). L’insecte y entre à reculons pour y déposer du pollen (récolté avec sa brosse ventrale), et la tête en avant pour y déposer du nectar.
Osmies :
Certaines, comme l’osmie rousse, sont des pollinisatrices encore plus efficaces que l’abeille domestique, actives à des températures plus basses, et plus longtemps dans l’année.
Elles aussi sont appelées abeilles maçonnes, car elles confectionnent avec de la terre une sorte de mortier pour boucher la galerie, au ras du trou, après la confection de la dernière cellule.
Elles utilisent toutes sortes de cavités : dans la terre, le bois, des trous de murs, les coquilles vides d’escargots, les trous d’évacuation d’eau des fenêtres etc.
Dans l’hôtel à insectes, elles utiliseront les bûches percées et les tiges creuses.
Installer aussi des briques creuses, de différents modèles, en remplissant les trous partiellement d’un mélange humide de terre et de paille. Laisser des trous sans mélange, et garnir aussi quelques-uns avec de la sciure de bois de différentes essences non traitées.
Elles y aménagent plusieurs cellules (jusqu'à 12 ou 15), leur nombre dépend de la taille de la galerie, à la suite les unes des autres.
Ces loges sont séparées par des cloisons
Chacune des cellules contient un mélange de pollen et de nectar, et l'œuf est pondu sur cette pâtée.
Les cellules du fond de la galerie, en général un peu plus grandes et plus approvisionnées, contiennent les femelles, dont le développement dure plus longtemps que celles des mâles situées près de la sortie, et qui sortiront donc les premiers. Logique, la nature a bien fait les choses !
Anthidies
On les appelle "Abeilles cotonnières ou résinières".
- tête et
- abdomen avec taches jaunes ou rousses disposées par paires
- corps relativement trapu et peu velu
On distingue pour les Anthidies 2 groupes :
- les "cotonniers" dont les mandibules sont denticulées pour carder les plantes et récupérer les poils végétaux pour leur nid (poils de Labiées) comme, par exemple, Anthidium manicatum et A. florentinum.
- les "résiniers" qui ont les mandibules
Les nids sont dans des endroits aussi variés que ceux des Osmies mais souvent en "bourgades" : petit nombre de cellules semblables dont la galerie est fermée par une sorte de ouate ou de la résine.
Hériade des troncs
Cousine des Osmies et Anthidies.
Nidifie dans des petites tiges de bambous ou de forsythia.
Les cellules sont séparées par de la résine, et non de la terre argileuse. Le bouchon final est recouvert de petits cailloux, assurant le camouflage contre les incursions de parasites.
Guêpes solitaires : des prédateurs efficaces
Odynères
L’Odynère des murailles n’est pas très commune.
Elle accumule des larves paralysées de Chrysomèles pour nourrir ses larves dans les trous des bûches percées et des tiges creuses.
Sphégiens : parasitent insectes et araignées.
Beaucoup creusent leur nid dans le sol ou maçonnent un nid de boue.
Plusieurs nidifient dans les tiges creuses, ou à moelle
Parmi ces quelques Sphégiens susceptibles de fréquenter l’hôtel :
Pemphredon lugubris, petite guêpe chassant les pucerons. Elle creuse une série de loges dans la moelle des tiges sèches, et dépose 1 œuf dans chaque loge, puis quelques dizaines de pucerons paralysés par une piqûre. Les larves trouvent donc une nourriture abondante. Une seule femelle peut ainsi prélever plus d’un millier de pucerons.
Trypoxylon figulus, nid garni de petites araignées
Dolichurus corniculus, nid garni de petites Blattes du genre Ectobius
Guêpes maçonnes
Nid parfois dans les trous de bois, comme Ancistrocerus antilope, qui approvisionne son nid de petites chenilles paralysées. Elles referment leur nid avec de l’argile et de la salive malaxées.
Mouches cleptoparasites : « volent » les réserves alimentaires d’autres insectes.
Ces Diptères surveillent les étapes de l'approvisionnement par les abeilles solitaires de leurs cellules en pollen et nectar, et profitent des moments d'absence de la femelle de l'abeille, partie en quête de nourriture, pour aller pondre plusieurs fois sur les réserves alimentaires des cellules qui seront dévorées par ses larves (ou "asticots"). C'est le cas de la Drosophilide Cacoxenus indagator,
Chrysides, ou « guêpes-coucou »
Petites guêpes aux couleurs métalliques éclatantes.
Surveillent le sol, les murs, les nichoirs des abeilles solitaires et des guêpes maçonnes. Elles pondent un œuf dans leurs cellules. La larve dévore l’œuf de son hôte, et s’engraisse de ses réserves.
Mutilles
Voisines des Chrysides.
Parasitent les Bourdons et Abeilles solitaires, se nourrissant des larves dans leur nid.
Guêpes cleptoparasites du genre Sapyga
Notamment Sapyga clavicornis que l’on trouve fréquemment à l’entrée des gîtes artificiels de l’hôtel :
Elles parasitent des Osmies, Heriades, Megachiles… Elles cherchent une cellule ouverte remplie de pollen et miel pour pondre un œuf sur ces réserves ou directement sur l'œuf de l'abeille qui sera dévoré ainsi que les provisions par la larve du Sapygide.
Insectes
Vieux bois, branches, bûches… (non traités) laissés tels quels en les groupant et en comblant les espaces libres : les insectes feront eux-mêmes le travail.
De beaux Coléoptères longicornes, tels Clytus arietis, pourront être attirés de la sorte.
Mettre également dans un compartiment de l’hôtel du bois en cours de pourrissement, provenant d’une vieille souche par exemple, et combler les espaces libres avec de vieilles écorces.
Coléoptères carabiques : prédateurs de mollusques, vers, arthropodes…
On mentionne souvent les Carabes et carabiques comme présents dans l’hôtel. Effectivement, on pourra peut-être les y attirer en plaçant des morceaux humides de souches ou d’écorces, sous lesquels ils se réfugieront durant la journée (la plupart des espèces chassant de nuit).
Attention cependant : le bois humide ou pourrissant risque de provoquer également le pourrissement… de l’hôtel !
Toutefois, les Carabiques ayant en général besoin d’humidité et de fraîcheur, il sera beaucoup plus judicieux de les accueillir dans le jardin lui-même, en disposant à même le sol, dans les endroits frais et ombragés, des pierres, tas de bois, vieux troncs vermoulus, talus couverts de mousses, paillis, etc. qui seront nettement plus efficaces que des abris aménagés dans l’hôtel.
Araignées : grandes prédatrices d’insectes de toutes sortes.
La majorité des Araignées meurent avant l’hiver, après avoir déposé des cocons remplis d’œufs.
Certains de ces cocons seront déposés dans les trous et espaces divers de l’hôtel à insectes.
__________________________________________________________________
Périodes de colonisation
De fin août à avril : Coccinelle et Chrysope
De mai à mi-septembre: Forficule
De mi-avril à fin mai: Osmie cornue, Osmie bleuissante, Chélostome des renoncules.
De début mai à fin juin: Mégachile, Anthidie, Hériade des troncs, Osmie crochue,...
Pour conclure
L’hôtel à insectes est devenu un élément incontournable, notamment lorsque le jardin n’est pas assez « sauvage » pour permettre aux insectes auxiliaires d’y trouver assez de refuges afin de s’y reposer, y passer l’hiver, ou pour y nidifier.
Grâce à sa construction à
Dès lors qu’il est installé au bon emplacement, et construit solidement avec des matériaux adéquats, son aménagement intérieur peut être très varié, et dépendra beaucoup du goût de chaque jardinier.
Rien n’empêchera d’ailleurs, au fil des années, lors du remplacement de certains abris et nichoirs devenus vétustes, de modifier la disposition et l’organisation de ceux-ci.
Il convient toutefois de relativiser l’efficacité de l’hôtel à insectes. En effet il ne sera pas forcément habité ! Si beaucoup de petites abeilles solitaires comme les Osmies, et certaines petites guêpes, semblent prêtes à l’occuper avec succès, d’autres insectes, comme les Coccinelles ou les Chrysopes, sont plus difficiles…
Un hôtel à insectes sobre semble plus efficace que s’il comporte trop de dispositifs.
Néanmoins, s’il est composé d’un grand nombre d’aménagements, il accueillera beaucoup plus d’araignées, grandes prédatrices d’insectes, et elles-mêmes servant de pitance à de nombreux oiseaux du jardin, notamment troglodyte mignon, mésanges bleue et à longue queue, rougegorge, fauvette à tête noire, grimpereau des jardins, roitelet huppé, pouillot véloce…
Il n’existe pas a priori d’incompatibilités. Car, à sa petite échelle, l’hôtel participe à la chaîne alimentaire, attirant des espèces « utiles » et des « nuisibles », de même que des prédateurs, et leurs proies, des parasites, etc. : C’est la loi de la nature…
D’ailleurs, la liste des insectes précités, fréquentant l’hôtel, est loin d’être exhaustive !
On pourrait y ajouter d’autres insectes, pollinisateurs, parasites, prédateurs, ou nettoyeurs :
La mouche bombylide Anthrax sp. projetant ses œufs derrière la paroi à peine sèche de la cellule de l’Osmie, et dont les asticots dévoreront non seulement les provisions de la petite abeille, mais aussi sa larve…
Les Ptines, minuscules Coléoptères qui mangeront les débris d’anciens nids…
Les petites Fourmis rouges qui installeront leurs nids entre des débris de cloisons…
Et bien d’autres encore…
Mais, à défaut d’hôtel, ne perdons pas de vue que rien n’empêchera le jardinier soucieux de biodiversité, de laisser dans le jardin suffisamment de coins sauvages et d’abris naturels, qui serviront de caches, dortoirs, lieux d’
On l’aura compris : l’hôtel à insectes peut contribuer à la biodiversité très souvent, et à la décoration en tout cas, du jardin.
Alors, pourquoi les jardiniers s’en priveraient-ils ?