[Baccha elongata] Un syrphe de fin octobre ?

[Oryctes]

Oryctes : France : Villeneuve-d'Ascq : 59650 : 25/10/2024
Altitude : 22 m - Taille : 10 -11 mm
Réf. : 350678

Bonjour,
Grand plaisir de revoir, hier, ce syrphe très particulier et très original dans une position qui m'a permis de le photographier. Il volait, comme à son habitude, entre les plantes basses d'un bord de mare. Je le vois de temps en temps, ce syrphe, mais il n'est jamais facile à approcher, son vol n'est pas très rapide mais imprévisible, erratique, ce qui fait qu'on le perd facilement de vue, d'autant plus qu'en général il ne se pose que très brièvement et plus volontiers en arrière-plan. Bref, pas un cadeau pour le photographe.
J'aime bien ce syrphe que je trouve inconfondable. Ici la femelle montre un abdomen assez volumineux, qui paraît lourd et presque disproportionné en regard de la partie antérieure du corps. Mais tout se passe bien pour le syrphe dont le vol ne semble pas du tout affecté par le volume de l'abdomen. Baccha elongata ... L'automne (octobre) est-il bien le meilleur moment pour rencontrer ce syrphe ? Merci pour vos avis.
Dominique

[Drolf]

C'est une espèce qu'on peut observer presque tout au long de l'année dès le début du printemps jusqu'en fin d'automne (il ne passe cependant pas l'hiver au stade imaginal)

[latique]

Bonjour,

Bien longtemps que je n'ai pas rencontré cette délicate créature.

[Oryctes]

Merci à tous les deux. Cette "délicate créature" (c'est le cas) n'est pas facile à voir et, je le pense vraiment, encore moins facile à photographier qu'à voir. Pourtant, désormais, je sais dans quel couche de la végétation et même dans quel périmètre (assez restreint) je peux m'attendre à croiser son vol déconcertant. Hier, coup de chance, quand je l'ai aperçue, elle était posée sur une feuille d'ortie et ne s'est pas envolée tout de suite. Je ne l'attendais pas du tout en cette fin du mois d'octobre. D'où ma question sur la période de vol... Et la réponse intéressante : ce syrphe Baccha elongata se voit donc aussi en automne mais pas plus qu'au printemps ou en été. Me reste à rencontrer et photographier le mâle

[Thomas Lebard]

Pour ma part c'est une espèce que je rencontre de moins en moins souvent. J'ai l'impression qu'elle se casse la gueule, du moins là où je suis en PACA. Il faut la chercher dans les milieux frais et ombragés, souvent en limite de forêt sur la mégaphorbiaie.

[Oryctes]

La distribution géographique de notre site pour cette espèce (peut-être pas d'une fiabilité absolue mais tout de même une indication) la donne en plus grand nombre dans la moitié nord de la France. Et puis on parle de plus en plus de la raréfaction des insectes, surtout en Europe, je crains que les syrphes ou certaines espèces de syrphes ne la subissent eux aussi.

[Drolf]

C'est une espèce tout de même cosmopolite, mais il est clair que je la croisais plus lorsque j'étais dans la moitié nord que depuis que j'ai migré dans le sud-est. Cela s'explique en grande partie par ses exigences écologiques : c'est une espèce des milieux frais, et dans le sud-est ce ne sont pas les conditions les plus courantes
Je n'ai pour ma part pas de recul suffisant pour juger de sa régression globale.

[Oryctes]

"Une espèce des milieux frais", très certainement. Comme dit plus haut j'ai clairement repéré mon "coin à Baccha elongata", l'endroit où j'ai les meilleures chances de croiser l'espèce : entre les herbes hautes, s'y posant rarement et brièvement, le long d'un sentier très peu fréquenté situé entre une petite mare et un bois de feuillus (peut-être dans cet espace naturel que Thomas nomme la "mégaphorbiaie" ?). Ce syrphe ne semble pas trop apprécier le soleil, je le vois plutôt - quand je le vois - s'appliquer à voler dans les zones ombragées.