Latique a écrit :Je ne sais pas si E. picea est commun
Je partage ton interrogation, j'ai un peu le ressenti que les tentes Malaise positionnées dans les tourbières jurassiennes, mais aussi sur la RNR de la Grande Pile par exemple dans le secteur sous-vosgien, ont pu peut-être fausser un peu la donne et que l'espèce - considérée comme très rare en Belgique et Pays-Bas par exemple - n'est peut-être pas si "commune" même en Bourgogne-Franche-Comté. Ceci dit, il y a aussi pas mal de données de chasse à vue apparemment dans le Territoire de Belfort, et les auteurs du catalogue (mon collègue Dominique Langlois, Bruno Tissot, Hadrien Gens, Jocelyn Claude et Frédéric Mora) ont beaucoup plus réfléchi à la question que moi, ont incomparablement plus de bouteille (ou de flacons) sur ce groupe et plus de légitimité à se pronconcer.
Latique a écrit : les seules illustrations que j'ai trouvées sont de Gérard Pennards sur le site de Cyrille Dussaix.
J'en ai trouvé quelques autres, dont je ne connais pas le niveau de fiabilité (observations.be par exemple).
Latique a écrit :Je pense que dans le tableau il y a une erreur, ce n'est pas "trois premiers tarses" mais 3 premiers tarsomères et je ne sais pas trop ce que "plus brun que les 2 apicaux" veut dire. Si c'est ce que tu montres dans le timbre poste en haut à gauche, ce serait plutôt le contraire.
Tout à fait d'accord,
tarsomères a le mérite d'être beaucoup plus clair, et c'est sans ambiguïté de ce dont il s'agit. D'accord aussi que "plus brun" n'est pas très parlant. C'est bien du timbre poste qu'il s'agit, mais à défaut de faire vibrer les philatélistes, il permet de voir que les
tarsomères apicaux sont plus noirs plus sombres que les deux premiers
tarsomères dont le plus long, appelé
métatarse dans le guide de Van Veen. Je ne te suis pas sur ton histoire du contraire, parce que ce qu'on voit (certes mal) correspond bien avec ce qu'on voit sur les photos du site de Cyrille Dussaix par exemple. Ceci dit, dans la clé de Van Veen, le critère a l'air plutôt discriminant pour les mâles que pour les femelles.
Latique a écrit :Je pense que "calus" est utilisé pour "épistome", la bosse entre la bouche et la base des antennes.
Revoilà ce terrible
épistome sur lequel nous avons déjà eu
de longs échanges... Mais je pense que c'est cohérent avec la vue de face. C'est indiqué comme déterminant (si c'est bien le sens de la couleur rouge) dans le tableau. Mais je n'en ai pas trouvé mention dans la clé de Van Veen, je l'ai peut-être raté. Dans la clé du Sapoll, le critère de la face noire de la femelle est quand même indiqué comme le principal critère de terrain.
Latique a écrit : Ton "grand maître" t'a dit pourquoi ça n'était pas E. jugorum ?
Il n'aime pas déterminer sur photos pour commencer. Il m'a parlé de la pilosité sous le fémur 1 qui est dense et drue chez
jugorum. Bon, je vais anticiper ta réaction et te dire tout de suite que je suis d'accord avec toi, je pense aussi que ma photo n'est pas assez bonne pour être vraiment discriminante sur ce critère. Mais je pense aussi qu'il y a plus d'arguments du côté de
picea que du côté de
jugorum, sauf peut-être l'étendue du jaune sur le fémur 3 (mais on peut considérer que ma photo ne montre pas assez de ce côté là). La tête n'est sans doute pas non plus assez allongée vers l'avant pour
jugorum, même si ce critère n'est pas très facile pour moi à apprécier.
Les critères sur les ailes m'ont perturbé un moment, parce que le
pterostigma est plus allongé que ce qui est indiqué comme rapport dans le tableau des éristales. Mais en fait, en potassant le Van Veen, je vois que les indications du tableau concernent les

et que le
pterostigma est plus allongé chez les

. L'aile me semble bien caractéristique de
picea 