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[Gnorimus nobilis] Sur Spirée ulmaire !

Insectes à élytres, les scarabées, coccinelles, charançons, carabes, etc. forment l'ordre le plus diversifié au monde.

Animateur : Lysbeth d'Alys

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jules d'oc
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[Gnorimus nobilis] Sur Spirée ulmaire !

Message par jules d'oc »

Je reviens donc sur le sujet et après réflexion je n'avais pas photographié les larves, persuadé que j'étais qu'il s'agissait de banales aurata !

de fait la chandelle minée tombée à terre était un fragment de tronc assez haut situé sur un vieil Aulne glutineux, rien à voir avec ce que je connaissais pour les grosses caries au pied de Châtaigniers pluriséculaires ...

je n'ai réalisé que bien plus tard lorsque l'une de ces larves avait élaboré une coque au contact d'une vitre du terrarium abritant l'ensemble, ce que le cliché joint illustre (nymphe préimaginale) ...

les coques conservées mesurent en gros 30 mm sur 18 mm, elles sont grossières et résultent à l'évidence d'un matériau compacté ; mais je ne saurai affirmer que G.nobilis procède constamment de la sorte car au sein de vastes caries humides il est probable que la larve sur le point de se transformer puisse aménager simplement une chambre de nymphose sans paroi consistante ...

ceci pourrait expliquer que pour G.variabilis je n'avais alors jamais pu identifier la moindre coque (sauf une fois !) - est-ce à dire que dans des circonstances particulières les larves soient capables de se protéger face aux aléas environnementaux ?

sur ce point je ne suis sûr de rien et il est probable que quelque intervenant pourra nous éclairer, car pour conforter une hypothèse il faudrait recouper les données d'observateurs différents !



jules

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jules d'oc : France : Montrodat : 48 : 5 5 1993

Altitude : 846 m - Taille : nymphe de 20 mm

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jules d'oc
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[Gnorimus nobilis] Sur Spirée ulmaire !

Message par jules d'oc »

et à titre documentaire un gros plan de l'imago achromique sorti de sa coque quelques heures plus tard ...

la chromatogenèse des élytres est plus tardive que celle du thorax, les ailes membraneuses non repliées - mais là c'est de l'habituel pour nombre d'espèces !

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Le Rustique
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[Gnorimus nobilis] Sur Spirée ulmaire !

Message par Le Rustique »

jules d'oc a écrit :ceci pourrait expliquer que pour G.variabilis je n'avais alors jamais pu identifier la moindre coque (sauf une fois !) - est-ce à dire que dans des circonstances particulières les larves soient capables de se protéger face aux aléas environnementaux ?
sur ce point je ne suis sûr de rien et il est probable que quelque intervenant pourra nous éclairer, car pour conforter une hypothèse il faudrait recouper les données d'observateurs différents !
Ben Jules………. j’en reste bouche bée (gaping pour les Britisch) devant tes superbes clichés et tes commentaires que je découvre juste.

Suite à tes propos relatifs à la coque, j’ai lu mais aussi vérifié personnellement en Corrèze, que la larve du Gnorimus variabilis vivant en général dans un terreau meuble de Châtaigniers, forme lors du début de la phase de pré-nymphose, une espèce de réceptacle conique grâce à ses propres mouvements de rotation provoqués par des contractions violentes des sternites, et qui aboutit en fin à une cavité ovale peu spacieuse (de l’ordre de 1,3 fois le volume de la larve L3 finale) mais toutefois peu consolidée et qui se brise à la moindre pression comme j’ai pu malheureusement le vérifier. Je n’ai pas d’information personnelle sur celle de nobilis.
Au sujet de l’éthologie du taxon, les captures d’imagos de Gnorimus nobilis ont été rapportées dans la littérature surtout à vue sur des fleurs de Sureaux (Sambucus), Troènes (Oléacées), Ombellifères, Châtaigniers (Castanea), églantiers (Aquilentum), Ronces (Rumex), Cistes, chardons (Carduus) et Spirées (Filipendule) à la lisière de bois ou dans des clairières.
Ses larves semblent moins restrictives que celles du Gnorimus variabilis et leurs biotopes plus variés avec des cavités ou des souches dans Chênes (Quercus), Charmes (Carpinus), Hêtres (Fagus), vieux Saules (Salix), Châtaigniers (Castanea) , Aulnes (Alnus), Frênes (Fraxinus), vieux Cerisiers (Prunus aviun), vieux pommiers (Malus domestica) et vieux Pruniers (Prunus domestica). Cette liste n’est probablement pas exhaustive.......
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jules d'oc
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[Gnorimus nobilis] Sur Spirée ulmaire !

Message par jules d'oc »

Eh bien merci pour ta réponse qui confirme bien la friabilité des chambres de nymphose pour G.variabilis et j'avais donc été très surpris de découvrir les coques de G.nobilis, espèce très proche au plan éthologique de la première ; ces coques sont grossières, plus épaisses que celles des Cétoines en général !

la situation se complique lors de la récolte de larves de dernier stade : à l'époque je savais où trouver celles de variabilis et l'élevage me conduisait tout droit vers des imagos - ce biotope a été détruit lors de l'aménagement de l'autoroute A 75, des pans de montagne entiers ayant emporté de vastes châtaigneraies comportant des caries faciles à fouiller ...

et jamais je n'ai obtenu là de nobilis, t'indiquant que ces troncs volumineux ont été débités ; avec retard je me suis rendu sur place pour découvrir encore sur souches résiduelles des larves de variabilis et ce que je n'attendais pas de L.lugubris, il me semble que les larves de Gnorimus ne se déplacent pas sur le dos et déposées sur leur substrat s'enfouissent sur le champ ...

quant à leur identité respective je serai incapable de me prononcer en l'absence de documentation précise ; afin d'estimer leur croissance je m'étais alors fié à la largeur des capsules céphaliques comme indiqué par S.Kelner-Pillaut qui avait étudiée la question ...

à tout hasard je joins l'une de ces larves mélolonthoides dans une position caractéristique sur carie de Châtaignier, stade L3, conduite jusqu'à l'imaginose et il s'agissait de variabilis (je sais que l'on ne doit mélanger 2 espèces sur le forum !) - mais cela permet de comprendre la difficulté lorsque l'on est pas expert en taxinomie larvaire et je dois avouer que les larves de Montrodat lui ressemblaient étrangement, quant aux nymphes disposées côte à côte sur mon écran je ne vois pas la différence ...

à la saison prochaine je m'efforcerai de combler cette lacune si la bonne fortune me conduit sur des habitats occupés ?

jules

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jules d'oc : France : Le Monastier-Pin-Moriès : 48 : 31 3 1989

Altitude : 750 m - Taille : 3 à 4 cm

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jules d'oc
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[Gnorimus nobilis] Sur Spirée ulmaire !

Message par jules d'oc »

et voici l'allure de ces coques élaborées pour l'essentiel au sein des larges galeries préoccupées par L.cervus sur Aulne glutineux ...

photographiées ce jour dans l'angle de l'un de mes cartons : exuvies conservées afin de donner une échelle de grandeur, tu noteras l'épaisseur de la paroi et la conformation ovoide de l'ensemble !

amicalement

jules

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jules d'oc : France : Montrodat : 48 : 11 12 2010

Altitude : 846 m - Taille : coques de 30/18 mm

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Bozo
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Localisation : Sud Aveyron

[Gnorimus nobilis] Sur Spirée ulmaire !

Message par Bozo »

Merci pour ce super reportage, Jules ! :D
Alors j'essaie de suivre : ces coques sont celles de G. nobilis ... ou G. variabilis ?
D'autre part, tu as mis pour cette dernière photo la date d'aujourd'hui... Je suppose que tu peux dater ces coques du jour de leur récolte ? :wink:
Et les cerfs-volants soudain s'envolèrent dans le vent solaire
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Le Rustique
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[Gnorimus nobilis] Sur Spirée ulmaire !

Message par Le Rustique »

jules d'oc a écrit : quant à leur identité respective je serai incapable de me prononcer en l'absence de documentation précise ; afin d'estimer leur croissance je m'étais alors fié à la largeur des capsules céphaliques comme indiqué par S.Kelner-Pillaut qui avait étudiée la question ...
à tout hasard je joins l'une de ces larves mélolonthoides dans une position caractéristique sur carie de Châtaignier, stade L3, conduite jusqu'à l'imaginose et il s'agissait de variabilis (je sais que l'on ne doit mélanger 2 espèces sur le forum !) - mais cela permet de comprendre la difficulté lorsque l'on est pas expert en taxinomie larvaire et je dois avouer que les larves de Montrodat lui ressemblaient étrangement, quant aux nymphes disposées côte à côte sur mon écran je ne vois pas la différence ...
Merci Jules pour tes informations ...... :0024: J'ajoute un croquis donnant quelques spécificités de morphologie externe des larves L3 de Gnorimus nobilis et Gnorimus variabilis.Pourrais tu STP nous dire l'ordre de grandeur observé du cycle de G. nobilis de L1 à l'imago (1 ou 2 ans...) ? J'avais observé en Corréze 2 à 3 ans pour le G.V., mais il fait très froid là-bas
:pafoto:
:pafoto:

J'ajouterai ( si j'arrive à les retrouver dans mon fouillis informatique :wink: ) les 2 excellents clichés des larves de nobilis et variabilis qu'avaient réalisés Mallet il y a quelques années..
"Verba volent, Scripta manent"
coleo 94
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[Gnorimus nobilis] Sur Spirée ulmaire !

Message par coleo 94 »

Merci Jule pour ces photos
La couleur de la tète de ta larve peut être un indice pour faire la différence entre Cétonia et Gnorimus
Elle me parait plus foncée et la larve a l’air plus dodu :?:
Gérard
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jules d'oc
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[Gnorimus nobilis] Sur Spirée ulmaire !

Message par jules d'oc »

Bonjour,

Effectivement la date indiquée pour les coques ne correspond pas à celle de leur récolte : toutes ont été récupérées entre les 10 et 15 mai 1993 et elles concernent G.nobilis !
il est possible que leur élaboration puisse s'inscrire dans le cadre d'une éthologie variable car entre une chandelle haut perchée et la carie généreuse au pied d'un vieux Châtaignier les conditions biotiques ne sont pas superposables (et l'hiver à Montrodat est rude) ...
le cycle biologique en règle générale est long et même décevant à bien des égards :
-pour G.variabilis : en avril 1976 30 larves de dernier stade m'avaient permis d'obtenir 2 mois plus tard 17 imagos (10 mâles et 7 femelles), accouplements vus dès les émergences - 3 mois après je disposais de 120 larves ab ovo ne dépassant pas le cm .
le suivi me démontra de lourdes pertes par surinfection mycosique et tout de même l'obtention de quelques imagos à la 3 ème année, ce qui correspond à un cycle de 3 ans pour ces exemplaires lozériens, admettant que dans des contrées à climat plus doux l'on puisse amputer le cycle de une année ?
-pour G.nobilis je n'ai pas tenté l'élevage ab ovo, quelque peu déçu par cette première expérience, mais indirectement il me semble possible d'évaluer le cycle : de mémoire toutes les larves récoltées à Montrodat le 25 août 1992 étaient de dernier stade et à en juger par leur corpulence elles devaient bien être âgées de 2 ans ...
or la fin août ne correspond pas à l'activité aérienne des imagos dans ce secteur, elles ont donc attendu presque un an pour se transformer à une température plus favorable à Béziers intra muros ; cela ramène donc le cycle à 3 ans tout comme pour G.variabilis !
ces estimations sont certes approximatives pour la 2 ème espèce, mais cela me donne l'idée de reprendre un élevage en capturant quelques imagos lors de la prochaine saison à défaut de découvrir un lot de larves juvéniles .
Modifié en dernier par jules d'oc le dimanche 12 décembre 2010, 10:40, modifié 1 fois.
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jules d'oc
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[Gnorimus nobilis] Sur Spirée ulmaire !

Message par jules d'oc »

et j'ajouterai que l'incidence des basses températures est déterminante pour ces espèces univoltines, bien qu'assez variable d'une année à l'autre, susceptible même d'expliquer une variabilité chromatique au sein des populations examinées ...

certains imagos présentent une tendance cyanisante (cf.cliché joint), ce qui m'avait en son temps interpellé pour les Carabus cancellatus sur les hauts plateaux de l'Aubrac : en tout début de saison les formes bleues sont relativement faciles à observer et concernent les individus qui ont du affronter les rigueurs de l'hiver en mélange avec des mélanisantes ; or durant la bonne saison la génération suivante s'intègre dans le cadre d'un chromatisme stable conforme au standard (il y a un post sur le forum pour ces variantes) et en août je n'ai jamais vu d'aberrant chromatique !

certes l'on ne peut mettre en parallèle Cétoines et Carabes, mais il est toujours instructif de tenter de comprendre ce qui se passe dans la carapace chitineuse !

PS : erreur de date pour la récolte de Montrodat, 25 août 1992 et non 1993 ! j'ai pu corriger ...



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jules d'oc : France : Les Salces : 48 : 27 7 1997

Altitude : 1000 m - Taille : mâle de 17 mm

Réf. : 65042

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