Bonjour, ce week-end, j'ai fait un peu de montagne à vaches dans le Jura
J'ai fait surchauffé les cartes mémoire de mon D70 en faisant de la macro (fleurs surtout...)
J'ai pu voir quelques Insectes (notamment deux Machaons au sommet du Crêt de la neige). Quelques coléoptères dont celui-ci...
Sa forme et ses couleurs m'interpellent.
Pourriez-vous m'en dire plus ?
Labaune : France : 3 7 2005 : Lelex : 39
altitude : 1700 m - taille : 3 cm ref:3157
Merci pour votre aide.
Modifié en dernier par frelab le mardi 5 juillet 2005, 19:14, modifié 1 fois.
Avec le culot du débutant : Hoplia (cerulea) ? (un griffe seulement aux pattes postérieures, si j'en crois le Chinery) par contre ça colle pas vraiment pour la taille.....
Cécile B. a écrit :Avec le culot du débutant : Hoplia (cerulea) ? (un griffe seulement aux pattes postérieures, si j'en crois le Chinery) par contre ça colle pas vraiment pour la taille.....
Grillée...
En tout cas, c'est bien vu... j'ai encore beaucoup de boulot...
Pareil pour la taille, je n'ai décidément pas le compas dans l'oeil et je ne promène toujours pas avec un décimètre
Je n'avais pas fait attention : peut-être celle-là fait elle 3 cm en tirant très fort sur les pattes avant et arrière . Dans notre cas, il n'y a pas d'erreur possible, sauf pour la longueur de la bête (et cela arrive souvent).
Quelqu'un peut-il préciser s'il y a une norme, ou au moins une habitude, pour la mesure de la longueur des coléoptères ? D'où part-on : clypeus, haut du pygidium(edit : je veux évidemment dire pronotum) , et où s'arrête-t'on ? Apex des élytres, apex du pygidium?
Dominique
Modifié en dernier par Dom' le mardi 5 juillet 2005, 8:28, modifié 1 fois.
dkeith a écrit :bin, ... euh, pour moi, ce serait hoplia argentea... car coerulea ne vit pas dans le jura... et des argentea bleutées, ça existe
Y a pas de mal !!
Dans le du Chatenet (oui, bon ... ), la carte de répartition de H. coerulea semble comprendre le sud du Jura. Une fois de plus, je lui ai fait confiance (surtout pour une bête aussi connue)... avant de regarder les Baraud de 82 et 92, qui la cantonnent sans précision supplémentaire en France centrale et méridionale. L'exclusion du Jura est-elle aussi nette que tu l'indiques ?
La forme bleutée de H. argentea serait-elle coeruleipennis ?
on dit que Hoplia coerulea est classiquement distribuée au sud de la Loire. J'ai également souvenir d'un article qui parlait d'une découverte sur la rive nord de la Loire justement. Je n'ai malheureusement pas le temps de creuser plus avant cette histoire. Peut-être que les Rhône-Alpins parmi nous pourraient nous aider. certaines espèces méridionales remontent jusque dans le Jura, mais je ne pense pas que notre Hoplia s'y trouve.
la forme bleue de Hoplia argentea a effectivement été nommée coeruleipennis par Della Beffa. mais en fait la couleur des écailles est relativement variable, allant des verts au jaunes pour les couleurs les plus courantes, en passant par le bleu, le bleu violacé ou le brun cannelle.
Une des grandes difficultés de travail avec les scarabées du genre Hoplia est leur relative variabilité d'apparence et certaines espèces ont été plusieurs fois décrites sur des formes différentes. La forme des écailles varie autant que leur couleur, et sans une solide collection de référence, il est très difficile de s'en sortir. Je profite de l'occasion pour signaler que le tableau dans l'ouvrage de référence de Jacques Baraud, 1992 est incomplet: il manque deux espèces, laconiae Petrovitz décrite du Péloponnèse en Grèce et korbi Petrovitz décrite d'Espagne, redécrite plus tard par Galante sous le nom de bioscae. De plus récemment , Hoplia freyi Baraud a été mise en synonymie avec Hoplia chlorophana.
et je ne parle pas des Hoplia des Balkans que personne n'a vraiment révisées depuis Reitter, Apfelbeck et consorts.
et pour en terminer, le plus simple dans les mesures et de prendre la longueur comprise entre la marge antérieure du clypéus et l'apex des élytres. Les artefacts occasionnés par des distorsions de l'abdomen ou du pygidium ne sont donc pas pris en compte.
dkeith a écrit :et pour en terminer, le plus simple dans les mesures et de prendre la longueur comprise entre la marge antérieure du clypéus et l'apex des élytres. Les artefacts occasionnés par des distorsions de l'abdomen ou du pygidium ne sont donc pas pris en compte.
Ben, je n'en suis pas là... désolé
Je comprends bien qu'avec une simple photo (fidèle au niveau des teintes quand même, mais c'est loin d'être suffissant), on a du mal à donner le nom d'une espèce... le genre me suffit.
Sinon, l'altitude, assez élevée, n'est-elle pas aussi un critère discriminant ?... nous sommes dans les "hautes montagnes" du Jura et non pas simplement dans le Jura...
Je réitère mes remerciements à ceux qui se décarcassent pour donner une réponse, argumentée... c'est vraiment super d'avoir à faire à des passionnés.
désolé pour cette réponse un peu technique surtout adressée à Dominique. la lecture de l'altitude m' a en effet immédiatement fait penser à l'espèce que je propose, car l'autre est surtout une espèce des régions méridionales et centrales du Sud de la Loire qui ne remonte pas à de telles altitudes en limite septentrionale de répartition. la distribution géographique d'une espèce peut être un critère tout à fait intéressant, mais il ne faut pas oublier que l'absence d'une espèce dans une région peut signifier de deux choses : elle n'existe effectivement pas dans la région donnée, ou elle n'y a pas encore été capturée...
un autre intérêt de ce fil de discussion a été aussi de montrer que finalement notre connaissance de la répartition de scarabéidés français n'est pas encore tout à fait satisfaisante... en fait, il manque un catalogue général français géographique à la manière des atlas régionaux comme celui d'Alsace ou celui de la région Rhône-Alpes. Les ouvrages de référence, hormis le Saint-Clair-Deville, sont souvent assez imprécis et ne se basent que sur le matériel de musées somme toute assez restreint.