[Mylabris (Micrabris) connata] Questions autour d'un mylabre

Roger MAILLOT : France : Guillestre : 05 : 26/06/2020
Altitude : 885 m - Taille : 11 mm
Réf. : 268685

Je prends le risque (en tendant le dos

) de vous soumettre le cas de ce mylabre, capturé cet été dans les Hautes-Alpes, qui me laisse quelque peu perplexe.

L’espèce française de laquelle il se rapproche le plus me semble être Mylabris connata, mais ceux que j’ai en collection sont assez distinctement différents de cet individu.
En fouillant un peu sur le Net, je découvre des photos nettement plus ressemblantes correspondant à une espèce ibérique dénommée tantôt M. varians, tantôt M. beauregardi.
Je découvre également l’étude ci-dessous dont je crois comprendre qu’elle tente de clarifier le statut de cette espèce et qu’elle propose de la nommer Mylabris (Micrabris) beauregardi.
La carte de distribution contenue dans le document indique une répartition dans un quart nord-est de l’Espagne. Toutefois ce taxon ne semble pas connu de France et n’est pas pris en compte par Taxref.

Merci de me dire ce que tout cela vous inspire.

Je suis intéressé par tous éléments complémentaires relatifs à ce taxon espagnol et ouvert à toutes propositions alternatives concernant l'identité de l’individu de mes photos.

Etude : París, Ruiz, 2008, Taxonomía y distribución de Mylabris (Micrabris) maculosopunctata Graells, 1858 y M. (M.) beauregardi Górriz Muñoz, 1884 con estudio del material tipo de Zonabris rosinae Escherich, 1899 y Z. pauper Escherich, 1899 (Coleoptera, Meloidae, Mylabrini)

Message par **cerocomactif** » jeudi 8 octobre 2020, 19:45

A première vue, il ressemble bien à connata. La ponctuation et la forme du pronotum collent bien. La coloration étant très variable, elle n'est en aucun cas un critère fiable de détermination. Certains exemplaires peuvent présenter des élytres totalement dénués de taches et d'autres dont les points forment des bandes. Dans les Alpes italiennes, existerait une espèce, assez mystérieuse, semblable à une espèce ibérique, que deux espagnols ont trouvé à plusieurs années d'intervalle et que l'un d'eux a décrit comme sous-espèce: maculosopunctata mendizabali Rosa, 2008. Mais bien qu'appartenant au sous-genre Micrabris comme connata, l'apex des élytres ressemble plus à Mylabris quadripunctata.
http://sea-entomologia.org/Publicacione ... labris.pdf

Mylabris (Micrabris) connata (Rey, 1892)

Roger MAILLOT : France : Guillestre : 05 : 24/06/2020
Altitude : NR - Taille : 11 mm
Réf. : 268697

Merci Cerocomactif pour ces infos et le document que j'ai regardé (sans toutefois pouvoir le traduire

).
L'espèce italienne me semble moins ressemblante que mon espagnole ou que connata.
Je joins une photo présentant mon spécimen initial encadré par deux autres individus (que je classe volontiers parmi les connata) : l'un récolté le même jour sur la même station, l'autre 2 jours avant quelques centaines de mètres plus loin.
J'ai un peu de mal à me faire à l'idée que les 3 seraient de la même espèce...
Mais il est vrai que les taches des mylabres sont capricieuses, même chez les espèces qui n'ont pas la franchise de s'appeler variabilis ou polymorphus

!

Message par **cerocomactif** » jeudi 8 octobre 2020, 22:50

Tous sont des connata. La forme et la ponctuation du pronotum sont caractéristiques. Les meilleurs caractères se situant en dessous et n'étant pas de ce fait, exploitables sur photo. Quand on met côte à côte un exemplaire totalement immaculé avec un exemplaire présentant 3 larges bandes noires, la différence est encore plus saisissante, et pourtant toutes les formes de passage existent, comme chez certaines coccinelles par exemple. Même si ce n'est pas toujours le cas, j'ai remarqué que les exemplaires de petite taille sont souvent plus mélanisants que les gros. J'ai joint le lien concernant l'article sur le Mylabris maculosopunctata mendizabali pour inciter les collègues qui prospecteraient pas loin de la frontière italienne à regarder de plus près les mylabres qu'ils pourraient rencontrer. Il paraît très étonnant que nos confrères italiens n'aient pas encore rencontré cette espèce floricole (de plus, la plupart des mylabres ont une période d’apparition assez longue), et dont la découverte est due à seulement 2 entomologistes espagnols.

Merci cerocomactif,
Je suis preneur (éventuellement en message perso) des clés dont tu sembles disposer donnant des critères autres que ceux des taches de couleurs.
Ayant conservé les bêtes, je pourrai vérifier les critères de dessous.
J'ai l'impression que des travaux intégrant l'ensemble des connaissances françaises, espagnoles et italiennes ne seraient pas superflus !

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