Bonsoir,
Je répond un peu tardivement mais je voulais auparavant observer un peu les specimens qui me restaient.
Effectivement Allard précise pour
Sternotomis amabilis qu’il est voisin de
S. chrysopras et qu’il s’en distingue entre autre par « la mandibule mâle élargie anguleusement au bord externe et pourvue d’une grande dent fortement recourbée en dedans (médialement) ». Par contre il ne précise pas la forme de la dent de la mandibule chez
S. callais mais il précise qu’il est proche de
S. pulchra viridescens. On pourrait donc extrapoler en pensant que la dent mandibulaire du mâle est similaire à celle de
S. pulchra ; à savoir : « forte dent triangulaire dirigée en avant » (son
apex semble plutôt dirigé légèrement latéralement une fois les mandibules ouvertes).
Je n’osais pas extrapoler pour la forme de dent de
S. callais sans demander conseil d’où mon premier message.
Sur le spécimen de
S. callais que tu as envoyé Dom, on voie bien la dent mandibulaire qui est dirigée antérieurement et sur mon spécimen on ne vois pas du tout
la dent mandibulaire beaucoup plus forte et dirigée médialement.
Bon ben tout cela ne nous aide pas vraiment à discriminer les femelles qui n’ont pas ce viril attribut odontoïde (j’attend les vannes)
.
J’ai donc recherché dans mon bordel mes spécimens de
Sternotomis verts et ocres du Cameroun (je n’ai pas retrouvé ceux du Togo).
J’ai finalement retrouvé une série de 26 spécimens (avec celui de Dom ca fait 27) du Département Nyong-et-So’o (environs d’ Akometam, Obout, Mengume, Ebogo…)
J’ai don séparé 12 femelles (que j’ai mis de coté car on ne peux pas les discriminer avec les dents) et 14 mâles que j’ai eux même séparés en
S. callais (8 spécimens avec celui de Dom) et en
S. amabilis (7 spécimens). Je raconte ma vie la non
?
Dom ton spécimen n’est pas frotté, il est juste très envahi de vert et c’est normal que le noir soit peu présent. Quand on frotte le spécimen on arrache le tomentum et les
élytres apparaissent noires chez ces
Sternotomis!
L’observation des dessins élytraux et des macules ochracées montre que
chez les spécimens observés l’étendue et la forme des taches ocres médiodiscales est variable tant chez
S. callais que chez
S. amabilis (donc comme tu le dis Dom c’est loin d’être un critère), les dessins noirs sont toujours fortement effacés (masqués par le vert) chez
S. callais et parfois chez
S. amabilis (3 spécimens). Par contre quand l’étendue de la couleur verte est la plus importante (et donc que les bandes noires sont le plus éffacées) chez
S. amabilis il reste toujours les bordures noires de la tache centro-discale (tache médiane (enfin du milieu) de la quatrième rangée (vérifié également sur les specimens en photo dans le bouquin d'Allard). Enfin la taille est plus importante chez
S. amabilis que chez
S. callais (23,50mm chez le plus petit mâle de
S. amabilis contre 21,70mm chez le plus gros mâle de
S. callais, taille mesurée du
vertex sans compter les mandibules (je ne sais pas si Dom à mesuré les mandibules avec) à l’
apex des
élytres).
Bon c’est ce que j’ai observé sur la petite série de spécimens et j’ai ensuite séparé mes femelles en fonction de ces observations.
Autre chose qui n'a pas de rapport direct avec ce sujet mais que je voulais dire depuis un moment...
Je note au fil des posts qu’il y a un consensus pour dire que le système de coloration n’est pas un bon critère (bien que j’ai vu déjà "des pattes rouges
sp n°1 et pattes noires
sp n°2) tandis que le critère anatomique prime (voire le caryotype). Le critère anatomique souffre pas mal d’exeptions, l’aedeage par exemple est très
polymorphe chez les Phantasinii (de même chez plusieurs spécimens de la même espèce de mammifère domestique on peu observer une variabilité au niveau des muscles ou des vaisseaux sanguins à la dissection et ce indépendamment de la race). Se baser sur les chromosomes ou le caryotype cela ne marche pas toujours non plus : chez les Drosophiles de Tahiti et d’Europe les bandes que l’on observe sur les chromosomes polyténiques sont strictement semblables, chez l’isopode
Jaera syei on observe au niveau du caryotype 13 bivalents sur les cotes d’Allemagne du Nord, 12 en Hollande, 11 dans le Boulonnais, 10 en Bretagne, 9 du coté de Nantes et 8 a Biarritz.
Pour moi regarder les couleurs c’est pas une mauvaise chose car souvent un système de coloration est représenté avec une forte fréquence dans une région (ou un biotope) données (par exemple chez
M. harrisi et ses formes plus ou moins jaunes). C’est un critère qu’il ne faut pas systématiquement rejeter comme je vois rejetté ici bon nombre de variétés mais il ne faut pas non plus tomber dans l’ultravariétisme…
Veto82