Hogna radiata vs Lycosa tarantula
Fiche comparative
vendredi 7 septembre 2007
par Arno


Lycosa tarantula (Linnaeus, 1758) et Hogna radiata Latreille, 1817 sont les 2 grands Lycosidae classiques de l’arachnofaune méridionale française.

Leur détermination n’est pas toujours sans poser problème pour le néophyte, aussi cet article tentera, sans prétention, de présenter les critères discriminants les plus évidents afin de bien distinguer ces 2 espèces.

Arno Szwab - 09 07

REPARTITION :

  • Hogna radiata a une aire de répartition très large puisqu’elle est distribuée dans le sud de l’Europe, jusqu’en Asie centrale et en Afrique (N. I. Platnick).
    En France, elle est fréquente sur le pourtour méditerranéen et sa limite nord de répartition semble être le sud du bassin parisien.
  • Lycosa tarantula par contre est exclusivement méditerranéenne.
    En France, L. tarantula remonte la vallée du Rhône jusqu’à Montélimar, elle est également présente dans le sud du massif central et reste très rare à l’est du Var (J.J. Pérès).

C’est donc exclusivement en région méditerranéenne et alentours que le problème de confusion peut se présenter.

HABITAT :

  • Hogna radiata fréquente les lieux dégagés à herbeux, on la rencontre sur le sol ou sous les pierres mais elle ne creuse pas de terrier. C’est une espèce errante.
  • Lycosa tarantula fréquente elle aussi la garrigue, le maquis sec, et autres friches dégagées. Par contre, contrairement à Hogna radiata, elle creuse un terrier assez profond qu’elle tapisse de soie. C’est plutôt une espèce sédentaire.
    L’orifice de ce terrier est entouré d’un petit muret fait d’un ensemble de soie, petites pierres et fragments végétaux. En hiver, l’orifice est surmonté d’un petit dôme constitué avec les mêmes matériaux (J.J. Pérès).

Ces particularités éthologiques ne constituent cependant pas à proprement parler des critères de détermination mais ils ont une utilité indéniable.

TAILLE :

Ces 2 espèces sont de grandes araignées pour la France métropolitaine.

Hogna radiata
Femelle
Mâle
12-25 mm
9-18 mm
Lycosa tarantula
Femelle
Mâle
22-29 mm
Souvent plus petit mais parfois de taille équivalente

D’une manière générale et vu que les intervalles de taille se recoupent chez les 2 espèces, il conviendra donc de rester prudent vis-à-vis du paramètre "taille" car cela ne constitue qu’une simple indication qui n’a pas de valeur formelle pour établir une diagnose.

DESCRIPTIF :

L’ensemble vaut pour les individus des 2 sexes, la teinte variant peu selon les sexes chez ces 2 espèces.

Comparaison des 2 espèces - face dorsale et ventrale
- Hogna radiata à gauche — <i<Lycosa tarantula à droite (immature)
Photos : S. Déjean - E. Iorio

Hogna radiata  : Teinte générale beige avec des motifs abdominaux généralement peu marqués.

  • Céphalothorax :
    • Teinte dorsale beige avec 4 bandes brunes. 2 larges bandes brunes marquées de lignes rayonnantes partant de la bande beige centrale et 2 bandes submarginales brunes parfois peu marquées.
    • Sternum et hanches sont très sombres presque noirs et contrastent avec la face inférieure des pattes de teinte beige.
    • Base des chélicères marquée d’une pubescence jaune.
  • Abdomen :
    • Face dorsale : beige à brun clair avec une tâche cardiaque bien marquée. Deux points blancs marqués de noir sont visibles de part et d’autre de celle-ci.
    • Face ventrale : Large tache brun noirâtre (parfois plus réduite) qui ne remonte pas sur les flancs.

Lycosa tarantula  : Teinte générale plus grisâtre avec des motifs abdominaux nets.

  • Céphalothorax :
    • Assez similaire à Hogna radiata mais les 2 bandes brunes sont très nettement plus larges.
    • Sternum et hanches sont très sombres et la face inférieure des pattes est caractéristique, très nettement annelée de noir et de gris clair créant ainsi un fort contraste. La face ventrale est donc très différente et ne prête à aucune confusion.
    • Base des chélicères marquée d’une pubescence blanche ou jaune.
  • Abdomen :
    • Face dorsale : Beige grisâtre avec des motifs en chevrons bien marqués, clairs bordés de brun.
    • Face ventrale : Large tache noire souvent bordée de jaune ou d’orange qui ne remonte pas sur les flancs. Parfois plus réduite.
Hogna radiata
Femelle
Mâle
Epigyne avec une cloison médiane mince formant un "T"
Pédipalpes portant à l’extrémité apicale 5 longues épines bien marquées
Illustrations sur le site Spinnen Mitteleuropas
Lycosa tarantula
Femelle
Mâle
Epigyne différent
Pédipalpes portant à l’extrémité apicale 3 à 5 épines courtes peu marquées
Illustrations sur le site Spinnen Mitteleuropas

A défaut d’un examen plus approfondi, le critère de la netteté des motifs abdominaux est donc en général assez fiable pour séparer H. radiata et L. tarantula ; chez la première, ils sont toujours très peu distincts, parfois quasiment effacés en dehors d’une bande peu prononcée dans la partie antérieure de l’abdomen (tache cardiaque). Chez la seconde les motifs sont beaucoup plus nets. (E. Iorio)

GENERALITÉS

Le cycle de vie de ces 2 espèces est généralement d’un an mais il arrive néanmoins que, dans le nord de leur aire de répartition, leur cycle vital se réalise sur deux ans (J.J. Pérès).

Chez ces 2 espèces, la femelle fait un cocon sphérique dans lequel sont enfermés ses œufs et qu’elle garde attaché à ses filières.

Les jeunes araignées sortent du cocon 2 à 3 semaines plus tard et grimpent alors sur le dos de leur mère. Elles quitteront ensuite leur mère environ 2 semaines plus tard et se disperseront avec le vent en s’envolant par l’intermédiaire d’un fil de soie qui les emportera grâce aux courants aériens ascendants.

Femelles portant leurs cocons
- Hogna radiata à gauche — Lycosa tarantula à droite
Photos : D. Laurent - Melipone
Femelles portant leur progéniture
- Hogna radiata à gauche — Lycosa tarantula à droite
Auteurs : M. Alain - S. Fadda

Hogna radiata en mauvaise posture face à un Pompilidae du genre Cryptocheilus.
L’issue sera fatale pour l’araignée.

Prédation d’Hogna radiata
Auteur : Didier BOGEY
Réf. : 5881
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