Lorsque cette grosse guêpe s'est présentée devant moi pour racler le sol de ses mandibules elle m'a semblé différente des espèces sociales (qui en plus ne sont pas censées faire ça n'est-ce pas ?), dans l'objectif son
Elle a procédé à une série d'allers-retours depuis exactement le même emplacement, je suppose qu'à l'autre bout il y avait le nid en construction mais malgré de multiples tentatives je ne suis pas arrivé à suivre des yeux l'animal en vol pour aller y voir… J'espère que ce n'est que partie remise.
Surtout si c'est bien l'espèce que je pense, celle que Fabre a étudié sous le nom d'Eumène d'Amédée et qui fait le nid le plus spectaculaire avec ses incrustations de petits cailloux, voire de coquilles d'escargots !
Voici le chapitre complet consacré aux Eumènes présenté sur le site http://www.e-fabre.com, et l'extrait concernant l'observation que j'ai faite:
Fabre a écrit :Sur quelque sentier bien battu, sur quelque route voisine, aux points les plus secs, les plus durs, l'insecte fait choix de son chantier d'extraction. Du bout des mandibules, il ratisse ; le peu de poudre recueillie est imbibé de salive, et le tout devient un vrai mortier hydraulique, qui rapidement fait prise et n'est plus attaquable par l'eau. (…) A tous ces bâtisseurs en plein air, à ces constructeurs de monuments exposés aux intempéries, il faut une poudre des plus arides, sinon la matière, déjà humectée d'eau, ne s'imbiberait pas convenablement du liquide qui doit lui donner cohésion, et l'édifice serait à bref délai ruiné par les pluies. Ils ont le discernement du plâtrier, qui refuse le plâtre éventé par l'humidité. (…) Or à l'Eumène d'Amédée, il faut un ciment de premier choix, meilleur encore que celui du Chalicodome des murailles, car l'œuvre, une fois terminée, ne reçoit pas l'épaisse enveloppe donc ce dernier protège son groupe de cellules. Aussi l'édificateur de coupoles prend-il, autant qu'il le peut, la grande route pour carrière.
Le terrain était bien ainsi: de la terre sèche, poudreuse et tassée, sans aucune ombre et au contraire des rochers au nord qui rayonnaient de leur chaleur…
D'ailleurs j'ai aperçu à quelques mètres une autre guêpe apparemment similaire qui a opéré quelques allers-retours, mais je ne peux rien assurer quant à son identité car je suis resté concentré sur la première. Néanmoins ça pourrait indiquer un terrain collectivement prisé par cette espèce…
Et celle-ci serait nommée aujourd'hui Katamenes arbustorum, ce qui m'y conduit principalement c'est le
- D'après la clé de Schmid-Egger le
- Les Discoelius ne présentent de jaune que sur le
- Le
- Les Delta présentent des zones rouge
- La coloration de mon individu correspond exactement à la description de Berland
- L'espèce est étonnamment "commune" dans le Valais suisse ! Sur la carte on peut voir un important nombre de sites répertoriés, souvent avec de multiples observations…
Qu'en dites-vous ?
Enfin voilà une petite vidéo d'une des séances de terrassement: vitesse normale, et ralentie. Dans la seconde on voit bien la bête "mâcher" la terre avec ses mandibules curieusement longues, elle a vraiment de "bonnes dents"…
Pierre Bornand : Suisse : Fully : 1926 : 09/07/2016
Altitude : 549 m - Taille : 17 mm env.
Réf. : 167881
Pierre Bornand : Suisse : Fully : 1926 : 09/07/2016
Altitude : 549 m - Taille : 17 mm env.
Réf. : 167882
Merci pour votre aide et vos commentaires.